« Nous constatons simplement qu'il y a un nombre considérable d'États qui se sont engagés sur la voie de primes à la casse. Ce sont des mesures nationales certes, mais nous pensons qu'il est nécessaire d'avoir une coordination pour éviter les distorsions de marché », a-t-il expliqué, au cours d'une conférence de presse.
M. Vondra s'est déclaré en faveur d'un schéma européen pour les primes à la casse, élaboré avant le sommet européen de fin mars.
Il ne peut s'agir de créer une prime commune, mais d'en harmoniser « le principe », en empêchant par exemple d'introduire des discriminations entre constructeurs, a précisé le commissaire européen à l'Industrie, l'Allemand Günter Verheugen, lors d'un débat au Parlement.
L'Allemagne a opté pour une prime à la casse de 2 500 euros, la France pour 1 000 euros, d'autres pays proposant des bonus inférieurs.
Le commissaire recevra des experts des 27 pays de l'UE en février pour évoquer le sujet. Il a toutefois appelé « à la prudence » pour éviter de créer de faux espoirs, mettant en avant des prévisions très alarmistes pour 2009.
« Nous avons fait ce qui pouvait être fait, nous ne pouvons pas aller plus loin », a-t-il prévenu.
La Banque européenne d'investissement (BEI), bras financier de l'UE, a déjà prévu de consacrer 4 milliards d'euros de prêts par an en 2009 et 2010 pour aider au développement de transports plus propres. La Commission a également assoupli ses règles en matière d'aides d'État.
L'industrie automobile emploie dans l'UE, de manière directe et indirecte, 12 millions de personnes, totalisant 4 % des emplois. Or un million de véhicules en moins ont été produits l'an dernier et deux millions sont actuellement en stock en raison d'une chute de la demande, a relevé M. Verheugen.
« La surcapacité de production est évidente, certains parlent de 20 %, cela représente 400 000 emplois menacés », a-t-il souligné.
« Il n'y a aucune garantie que nous conserverons tous les sites de production, on n'est même pas sûrs que tous les producteurs européens seront encore sur le marché ! » a-t-il ajouté, promettant d'examiner de près les mesures d'aide adoptées aux États-Unis pour qu'elles ne signifient pas « la faillite de l'industrie européenne ».