Mardi soir, le parti a investi le club Oman 17, transformé en salle de meeting électoral. De jeunes militants sont venus de tout le pays, en bus affrétés par le parti. À l'extérieur, un portique de sécurité et des voitures de police. À l'intérieur, la grande salle est chauffée à blanc par une musique techno si puissante que même les verres à vodka tressautent sur le bar. Tous les cadres du Kadima sont là. Le gourou de la communication politique, Eyal Arad, des députés et le président de la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Sécurité, Tsahi Hanegbi, qui danse, verre de bière à la main. Sur un grand écran s'étale le portrait de la chef de la diplomatie, Tzipi Livni, avec le slogan : « La fête de la dernière chance ». « On savait que cette campagne serait difficile. Mais ce type de soirées remonte le moral des gens qui la soutiennent et les motive pour convaincre d'autres d'aller voter », confie un membre de l'entourage de la ministre.
La ministre, âgée de 50 ans, entre par une porte dérobée en jean, veste blanche et très large sourire. Les canons à confettis se mettent en action. La musique redouble. « Tzipi, Premier ministre ! » scandent les jeunes. Entourée d'une nuée de photographes et caméramans, elle fait le tour de la boîte, serre des mains, noyée dans la foule. Sur la scène, elle marque le rythme de quelques pas de danse puis s'installe à côté du DJ. « Vous n'avez pas idée de la force que nous me donnez ! » lance-t-elle. « Il y a des gens qui vous diront que c'est perdu, qu'il vaut peut-être mieux aller chercher un autre endroit pour construire l'avenir... Répondez-leur : il n'y pas d'autre endroit » que Kadima ! « Tzipi » prend des écouteurs, le DJ lui montre comment lancer Il n'y pas d'autre endroit, le tube d'un des plus célèbres groupes israéliens, Machina. La foule exulte. La ministre repart après 20 minutes sous les applaudissements.
« Avec 30 % d'indécis, rien n'est joué. Le taux est encore plus fort chez les jeunes. Ils ne sentent pas que ces élections les concernent », lâche le député Yoël Hasson. « On espérait que Tzipi arriverait à les convaincre qu'avec elle, ce serait différent, mais on n'a pas eu le temps, poursuit-il, en référence à la campagne écourtée par la guerre à Gaza. Mais demain, cette fête sera dans les médias. Les jeunes verront qu'il y a d'autres jeunes qui votent Kadima ».
Claire SNEGAROFF (AFP)