Rechercher
Rechercher

Culture - Correspondance

« Dernière heure »: les débuts de la presse anglaise, déjà avide de sensationnel

Dans l'Angleterre de la Renaissance, on a commencé à ne plus compter sur le bouche-à-oreille », grâce à Gutenberg et à une autre invention venue d'Amsterdam, le journal. Histoire de cette presse sur cimaises.
Lire son journal en sirotant un café dans un établissement public est chose des plus courantes aujourd'hui. Elle ne l'a pas moins été il y a quelque 350 années en Angleterre pour les clients des cafés grâce aux innovations de l'imprimerie et à la création d'une nouvelle classe de professionnels, les journalistes. Les lecteurs se plongeaient avidement dans les rapports sur des sujets qui servent toujours de base à la presse actuelle: les conflits internationaux, les désastres naturels, les crimes et les informations exotiques et insolites. Une exposition, intitulée «Dernière heure: la presse à la Renaissance et la naissance des journaux» et organisée par la Folger's Library à Washington, explore l'histoire de la préparation des nouvelles, de leur mise en page, de leur impression, de leur distribution et des débats qu'elles provoquaient. De même que le développement de ces organes, depuis ceux manuscrits jusqu'aux journaux actuels, en passant par les «corantos», des textes souvent polémiques, souvent censurés, distribués à un rythme hebdomadaire et qui s'étalent sur plus d'une
parution.
Le premier journal apparu en Angleterre, en décembre 1620, provenait d'Amsterdam et, avec ses dernières nouvelles internationales, il avait provoqué une énorme demande pour une version similaire anglaise, relatant les récents événements locaux et étrangers. À la suite de quoi, on a assisté à l'éclosion d'un grand nombre de journaux anglais rapportant des histoires de guerre aussi bien que d'effroyables scandales parmi les familles royales européennes. Les potins dans les tavernes et les conversations de la classe politique ont également ouvert la voie au phénomène d'une lecture pour tous, offrant les faits du jour ou de la semaine dans des publications à petits prix.

Un outil de manipulation
Ces journaux de la première heure, qui ont marqué la Renaissance anglaise, ont laissé leur marque indélébile sur la présente culture médiatique avec l'émergence de manchettes et de titres dramatiques et à sensation, des éditoriaux et le développement de la publicité. Les journaux exposés à la Folger's Library reflètent non seulement la politique de l'époque, mais également sa vie sociale, culturelle et
politique.
«Il y a, aujourd'hui, peu de techniques de manipulation de la presse dont les XVIe et XVIIe siècles ne disposaient pas, explique le responsable de l'exposition. Les politiciens avaient réalisé qu'avec le large éventail propagandiste en leur pouvoir, ils avaient la latitude de choisir la bonne tactique pour communiquer avec l'audience voulue, au moment voulu.»
 Cette relation a braqué les feux sur la profession émergente de journaliste et attiré l'attention des écrivains qui ont pris leur plume pour jouer le rôle de faiseurs d'opinion publique.
Relevées parmi les documents exposés, notamment la réplique d'une imprimerie de l'époque et une publication consacrée aux sondages d'une élection londonienne, en 1710, avec un vote fulgurant de 80%. L'information à sensation est illustrée par les reportages du procès et de la décapitation du roi Charles 1er. Et la pérennité revient au «Tatler», titre créé en 1705 et qui n'a jamais cessé d'opérer jusqu'à aujourd'hui.
Lire son journal en sirotant un café dans un établissement public est chose des plus courantes aujourd'hui. Elle ne l'a pas moins été il y a quelque 350 années en Angleterre pour les clients des cafés grâce aux innovations de l'imprimerie et à la création d'une nouvelle classe de professionnels, les journalistes. Les lecteurs se...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut