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Diaspora - Dîners culturels de RJLiban à Paris

La France, centre de rayonnement pour des milliers de Libanais

La France a de tout temps constitué une plaque tournante pour les Libanais en raison des relations privilégiées établies depuis des siècles entre les deux pays. Les grandes vagues de l’émigration libanaise ont ainsi transité il y a cent ans par le port de Marseille, en partance notamment pour l’Amérique et l’Afrique. Aujourd’hui, avec le développement du transport aérien, c’est au tour de Paris d’être le principal point de rencontre des Libanais venant de tous les continents. Cela est aussi bien sûr le cas pour les Libanais de France, établis dans ce pays depuis le début du XXe siècle et dont le nombre a fortement augmenté avec la guerre commencée en 1975 au Liban, atteignant près d’un demi-million à la fin des années 1980.
C’est dans ce contexte que l’association RJLiban – Rassemblement de la jeunesse libanaise a été fondée en décembre 1986 à Paris par Naji Farah et Habib Maaz, accompagnés d’un groupe de jeunes cadres et universitaires libanais soucieux de la préservation du patrimoine culturel de leur pays, et de sa promotion en France et dans le monde. La situation ressemblait alors étrangement à celle que le Liban connaît aujourd’hui, sans aucune visibilité d’avenir suite à des destructions massives de villages libanais. En avril 1985, soit une année auparavant, le pape Jean-Paul II avait lancé un appel à la jeunesse mondiale, lui demandant de se manifester dans les domaines de la vie publique.
L’association RJLiban s’est ainsi rapidement développée, avec la création en 1987 d’un site d’information en français sur Minitel 3614 puis 3615 RJliban, relayé dix ans plus tard par le site Internet RJLiban.com. Des versions de ce site ont été établies en mai dernier en six autres langues : l’anglais, l’espagnol, le portugais, l’italien, l’allemand et l’arabe, pour une ouverture à l’ensemble de l’Europe et des grands pays de l’émigration libanaise. En parallèle, de grandes manifestations culturelles étaient organisées à Paris au début des années 1990, comme les concerts et spectacles de la chanteuse Magida el-Roumi et de la troupe de danse Caracalla, au Palais des congrès et à l’Olympia, et la quinzaine culturelle libanaise à la FNAC Étoile en janvier 1997. Des circuits touristiques culturels faisaient également découvrir le Liban à de nombreux amis français, enchantés de se retrouver à Beyrouth et dans les belles contrées libanaises.
Toute cette action s’est organisée autour de plus de 150 dîners culturels à thème, regroupant régulièrement dans des restaurants libanais à Paris quarante à cent membres et amis pour discuter avec de nombreux spécialistes des opérations à entreprendre en faveur du Liban et annoncer de prochains événements en présence de concertistes, cinéastes et autres artistes. Ont été ainsi invités à s’exprimer dans une ambiance conviviale, des chercheurs et professeurs, comme Joseph Maïla, Henry Laurens, Georges Corm, Ghassan Salamé, Camille Aboussouan, Ghassan Tuéni, Alain Farah, Françoise Briquel-Chatonnet, Erik Gubel, Alain Corvez, Emmanuel Español, le père Émile Eddé, Habib Letayf, Fouad Debbas, Abdallah Naaman, le père Maroun Atallah, Maurice Saliba, Guy Gay-Para, le père Antoine Nasr, Mirna Gannagé, Jean-Claude Morin, Georges Chouéri, Paul Mayla, Georges Zouein, des personnalités politiques et ambassadeurs comme Michel Eddé, Raymond Eddé, Alia el-Solh, Amine et Joyce Gemayel, Naji Abi-Assi, Philippe Rizk, Sami Kronfol, des responsables d’association comme Maha Chalabi, sœur Brigitte May, Michel Anfrol, Pierre Lambert, Élisabeth Fisher, Ibrahim el-Ali, des journalistes et écrivains, comme Patrick Poivre d’Arvor, Jean-Claude Bourret, Alain Ménargues, Maroun Iskandar, Béchara el-Bone, Philippe de Saint-Robert, René Khawam, Vénus Khoury-Ghata, Jean-Pierre Thiollet, Jean-Pierre Dahdah et bien d’autres, signant leurs livres à la fin de la conférence. Des dîners similaires ont également eu lieu à Beyrouth, avec la patricipation de Camille Menassa, Henriette Tohmé, Saba Sabbagha, Wajdi Najem, Alexandre Najjar, Roberto Khatlab, en particulier, et vont se poursuivre, ainsi qu’à Paris, au fil des mois.
En 2007, la députée européenne Béatrice Patrie, présidente de la commission européenne pour le Machrek, et le conseiller européen Emmanuel Español ont été reçus par les fondateurs de l’association lors de leur tournée politique en avril à Beyrouth, puis ont présenté deux mois plus tard au traditionnel dîner à Paris leur nouveau livre, Qui veut détruire le Liban ? Au mois de mars, le père Émile Eddé, qui occupe depuis trois mois la fonction de vicaire patriarcal maronite à São Paulo, a conféré sur la question de la venue des Phéniciens au Brésil, signant la nouvelle édition de son ouvrage Les Phéniciens ont-ils découvert l’Amérique ? Le dîner du 5 octobre à Paris a ensuite permis de découvrir, après un contact via Internet, l’écologiste Ibrahim el-Ali, libanais du Sénégal, qui a tenu un discours passionnant et engagé sur l’environnement et la francophonie au Liban.
Le dernier dîner-débat s’est enfin tenu le 13 novembre dans la capitale française avec Camille Busson, ingénieur des Ponts et Chaussées, qui, en prévision de la semaine Liban-Bretagne, prévue en printemps prochain, a signé son livre, Essai impertinent sur l’histoire de la Bretagne méridionale, les hommes de Téviec dans l’ombre des Phéniciens », devant un auditoire enthousiaste. Le photographe Philippe Maupetit, auteur de l’exposition sur le Liban à Dijon, a ensuite signé son ouvrage reprenant ses principales photographies réalisées en juin dernier. Était également invitée à cette soirée, Maha Chalabi, fondatrice de l’Association internationale pour la sauvegarde de Tyr, qui a mené du 5 au 7 novembre une action d’envergure avec un colloque à l’Unesco et à l’Institut du monde arabe (IMA), suivi d’une soirée de gala dans un grand restaurant parisien, à l’occasion de l’inauguration de l’exposition sur les Phéniciens à l’IMA.
Le journaliste Alfred Mignot, qui avait organisé le 8 novembre au Sénat un colloque économique sur l’Union de la Méditerranée et les relations France-Maroc, a proposé de monter une opération similaire pour le Liban conjointement avec RJLiban. Étaient également présents, le colonel Alain Corvez, conseiller en stratégie internationale, Pierre Lambert, ancien président de l’association Parrainage enfants Liban, les chercheurs Maurice Saliba, Habib et Salwa Hajjar, les professeurs Alain et Éliane Farah, l’écrivain Jean-Pierre Thiollet et plusieurs membres fondateurs de l’association : Michel Menassa, Hadi Antoun, Nabil Khoury, Hady et Terry Farah, ainsi qu’Antoine Akouri et son épouse Nada.
La France a de tout temps constitué une plaque tournante pour les Libanais en raison des relations privilégiées établies depuis des siècles entre les deux pays. Les grandes vagues de l’émigration libanaise ont ainsi transité il y a cent ans par le port de Marseille, en partance notamment pour l’Amérique et l’Afrique....