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Diaspora - Correspondance - WASHINGTON, Irène MOSALLI

John Zogby, originaire de Kfertay et grand oracle de l’Amérique

John Zogby est depuis des décennies le roi des sondages en Amérique dont il vient de prédire l’avenir. Si rien de ce qui est américain ne lui est étranger, il porte néanmoins en lui des racines implantées bien loin outre-Atlantique, plus précisément à Kfertay, près de Baskinta.
« De plus en plus, ils aspirent à avoir à choisir eux-mêmes et non à être orientés, ils demandent à être traités en tant qu’individus et non comme un numéro parmi d’autres. Ils sont moins intéressés par le luxe et l’extravagance que par le confort. Avec un goût croissant pour la mondialisation, ils veulent être en symbiose avec le reste de la planète et non emmurés dans un empire cerné d’ennemis»…
Ainsi parle John Zogby de l’Amérique de demain dans un ouvrage devenu best-seller et qui s’intitule C’est ainsi que nous serons. « Nous », les citoyens du pays de l’Oncle Sam qui ne pouvaient être mieux compris que par l’un des leurs, en l’occurrence John Zogby, régnant, depuis des décennies, en maître absolu des sondages à travers sa firme, Zogby International.

La génération mondialiste
Ce grand oracle des temps modernes, né à Utaca (État de New York), est d’origine libanaise. Son père, Youssef Rachid Zogby, est arrivé aux États-Unis en 1924 et il s’était installé à Utaca où il avait ouvert une épicerie. Puis, il avait épousé une Libanaise, Célia Zogby (née, elle, en Pennsylvanie). Le couple aura trois enfant : Salwa, John et James. Dans cette famille unie, on inculque aux enfants le sens et la valeur du travail et de l’éducation. Une leçon retenue qui mène d’abord les deux frères à créer ensemble, en 1981, une firme de consultation politique. En 1984, John se lance dans les sondages et James fonde un «Think Tank», l’Arab American Institute.
La carrière de John Zogby prend un fulgurant départ en 1996, lorsqu’il avait prédit avec précision le second mandat présidentiel de Bill Clinton. Quatre ans plus tard, il réussit un autre coup en annonçant une course très serrée entre George W. Bush et Al Gore, alors que d’autres experts projetaient une victoire aisée pour le premier. Et aujourd’hui, il a bien vu arriver à la Maison-Blanche Barak Obama et le désir de changement. Ainsi son ouvrage, boule de cristal, est teinté d’optimisme, car il reflète la pérennité du rêve américain et son nouveau visage. Ce visage est celui de la tranche d’âge 18-29, qui succède aux baby boomers et aux générations X et Millenium, qu’il appelle la génération First Global, ou les premiers mondialistes. Ceux-ci, explique Zogby, ouvriront la voie d’une ère nouvelle, celle du substantiel, du salubre et de la citoyenneté. Ils veulent de leur président qu’il soit plus qu’un orateur charismatique ou que l’officiant de la prière du petit déjeuner (cérémonie se tenant annuellement à la Maison-Blanche et regroupant les différentes communautés religieuses). Ils le veulent un « manager » compétent qui puisse également promouvoir l’image de l’Amérique à l’étranger.
Son approche de l’art du sondage est la suivante: « Un outil remarquable qui permet de saisir les réactions du public et qui permet aussi de déterminer avec acuité comment les gens vivent, font leur shopping, choisissent leur carrière. En sondant, on se sent un peu magicien, un peu prêtre, un peu psychologue.»
John Zogby est depuis des décennies le roi des sondages en Amérique dont il vient de prédire l’avenir. Si rien de ce qui est américain ne lui est étranger, il porte néanmoins en lui des racines implantées bien loin outre-Atlantique, plus précisément à Kfertay, près de Baskinta. « De plus en plus,...