Parade armée à Beyrouth : le procureur Hajjar a commencé à convoquer des suspects

Le ministre de la Justice, Adel Nassar, a déclaré que le procureur général près la Cour de cassation, Jamal Hajjar, l’avait informé du début des convocations des personnes impliquées dans une parade armée organisée la veille, vendredi, dans le quartier de Zokak el-Blat à Beyrouth, lors d’une marche de l'Achoura.

Dans une publication sur son compte X samedi, Adel Nassar a indiqué s’être entretenu avec le procureur général et lui avoir demandé de prendre « immédiatement les mesures légales à l’encontre de tous ceux qui ont participé à la démonstration armée dans les rues de la capitale, Beyrouth ». « Dans la foulée, j’ai reçu un appel du président Hajjar, qui m’a informé que de premières convocations dans ce dossier commenceront dès ce soir », conclut le texte.

Une parade armée s'est déroulée dans le quartier Zokak el-Blat à Beyrouth lors d’une marche de l’Achoura vendredi, ce qui a suscité des condamnations et des appels à l’arrestation des personnes impliquées. Une vidéo circulant en ligne montre des individus armés accomplissant le rituel religieux chiite de l’Achoura, marchant avec leurs armes pointées vers le ciel, frappant rythmiquement leur poitrine et chantant en l’honneur de l’imam Hussein, tout en brandissant leurs armes vers le ciel.

Perquisitions et arrestations

Dans la journée de dimanche, plusieurs médias locaux ont rapporté que les forces de sécurité auraient mené, quelques heures après la diffusion des images sur les réseaux sociaux, des perquisitions à Zokak el-Blat et arrêté des individus identifiables dans les vidéos. Dans le même temps, le ministre de l’Intérieur, Ahmad Hajjar, aurait demandé aux Forces de sécurité intérieure (FSI) et à la Sûreté générale d’identifier les personnes apparaissant dans ces séquences et de prendre les mesures nécessaires, selon les médias libanais. Contactée par L'Orient-Le Jour, une source en sein des FSI a indiqué ne pas avoir des informations à ce sujet. Sollicitée par notre publication, l’armée libanaise n’était pas disponible pour un commentaire dans l’immédiat.

Le Premier ministre Nawaf Salam avait commenté ces scènes samedi, écrivant sur X : « Les parades armées qui ont eu lieu à Beyrouth sont inacceptables sous quelque forme que ce soit et sous aucune justification. J’ai contacté les ministres de l’Intérieur et de la Justice et leur ai demandé de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire appliquer les lois en vigueur, d’arrêter les auteurs et de les soumettre à enquête. »

Pour les chiites, l'Achoura est le jour de la commémoration du massacre de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, et 72 membres de sa famille et partisans par le califat omeyyade lors de la bataille de Kerbala en 680. Il s'agit d'un événement ayant joué un rôle important dans la rupture avec l’islam sunnite et symbolisant la lutte contre l'oppression et les injustices.