
Capture d’écran de la vidéo montrant des militants armés paradant à Beyrouth pour la commémoration de l’Achoura.
Une parade armée s'est déroulée dans le quartier Zokak el-Blat à Beyrouth lors d’une marche de l’Achoura vendredi, ce qui a suscité des condamnations et des appels à l’arrestation des personnes impliquées.
Une vidéo circulant en ligne montre des individus armés accomplissant le rituel religieux chiite de l’Achoura, marchant avec leurs armes pointées vers le ciel, frappant rythmiquement leur poitrine et chantant en l’honneur de l’imam Hussein, tout en brandissant leurs armes vers le ciel.
Le Premier ministre Nawaf Salam a commenté ces scènes samedi, écrivant sur X : « Les parades armées qui ont eu lieu à Beyrouth sont inacceptables sous quelque forme que ce soit et sous aucune justification. J’ai contacté les ministres de l’Intérieur et de la Justice et leur ai demandé de prendre toutes les mesures nécessaires pour faire appliquer les lois en vigueur, d’arrêter les auteurs et de les soumettre à enquête. »
Dans une interview radio relayée par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), le député des Forces libanaises (FL) et ancien ministre, Ghassan Hasbani, a déclaré qu’« il est du devoir des forces de sécurité d’arrêter ceux qui portaient des armes et ont participé à cette procession religieuse », appelant les Libanais à « s’habituer à l’idée d’un État de droit, dont les lois doivent s’appliquer à tous sans exception. »
M. Hasbani a ajouté que le message transmis par ces manifestations est clair : une volonté de conserver les armes et un refus du Hezbollah de les remettre, y compris les armes lourdes et moyennes. « Si l’État libanais ne fait pas son devoir et ne se montre pas ferme, nous verrons se réaliser les mises en garde répétées de plusieurs parties étrangères, à savoir que le Liban sera abandonné à son sort », a-t-il dit.
La chaîne locale Al Jadeed a rapporté samedi que le ministre de l’Intérieur, Ahmad Hajjar, a demandé aux Forces de sécurité intérieure (FSI) et à la Sûreté générale d’identifier les personnes apparaissant dans la vidéo et de prendre les mesures nécessaires.
Le député du Changement, Ibrahim Mneimné, a également commenté la vidéo dans une déclaration : « Brandir des armes dans les quartiers de Beyrouth et cette parade injustifiée sont des actes de voyous et d’intimidation, tenant la ville en otage face à des armes incontrôlées, ce que nous n’accepterons sous aucun prétexte ni nom ». « Si c’est un message visant à s’accrocher aux armes, cela reflète malheureusement un manque de compréhension de la réalité politique », a-t-il ajouté.
Le gouvernement libanais et le président Joseph Aoun ont affirmé, à plusieurs reprises, que l'État monopoliserait les armes, faisant principalement référence à l’arsenal du Hezbollah. Par ailleurs, Beyrouth a récemment reçu une proposition des États-Unis sur le désarmement du parti chiite, qui refuse de remettre l’intégralité de son arsenal.
Pour les chiites, l'Achoura est le jour de la commémoration du massacre de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, et 72 membres de sa famille et partisans par le califat omeyyade lors de la bataille de Kerbala en 680. Il s'agit d'un événement ayant joué un rôle important dans la rupture avec l’islam sunnite et symbolisant la lutte contre l'oppression et les injustices.
Il est grand temps que le gouvernement agisse! Assez de palabres inutiles après le fait accompli! Une mascarade!
17 h 07, le 06 juillet 2025