
Des gens passent devant une énorme bannière sur la place Enghelab (Révolution), à Téhéran, le 24 juin 2025. Atta Kenare/AFP
Elle n’était pas encore terminée que Donald Trump lui a déjà trouvé un nom : « la Guerre des 12 jours ». Le 24 juin à l’aube, après un conflit ouvert entre Israël et l’Iran déclenché par des frappes israéliennes menées le 13 juin en Iran, à plus de 2 000 km de distance, le président américain a annoncé un accord de cessez-le-feu entre les deux belligérants. L’annonce est intervenue quelques heures après le tir par l’Iran de plusieurs missiles sur la base américaine d’al-Udeid au Qatar, la plus importante de la région, en réponse aux frappes américaines ayant visé les trois sites nucléaires iraniens de Fordo, Natanz et Ispahan dans la nuit du 21 au 22 juin. Depuis, le chef du nucléaire iranien, Mohammad Eslami, a déclaré que « l’Iran évalue les dégâts causés à son industrie nucléaire et des dispositions ont été prises pour sa restauration », selon l’agence de presse iranienne Mehr. Le président Trump, lui, affirme que les installations nucléaires iraniennes ont été complètement détruites.
L’Orient-Le Jour dresse un premier bilan humain et matériel de ce conflit. Ce bilan ne saurait être exhaustif, la communication de cette guerre ayant été particulièrement verrouillée des deux côtés, Israël ayant notamment été accusé d’empêcher des médias étrangers et locaux de filmer les événements, tandis que l’Iran était montré du doigt pour des coupures totales du réseau internet dans le pays.
Le bilan humain des deux côtés
Le mardi 24 juin, le bilan humain du côté israélien et du côté iranien variait en fonction des sources consultées. L’AFP rapporte en milieu d’après-midi que la guerre avait fait en Iran au moins 610 morts et plus de 4 700 blessés « parmi la population civile », selon un bilan communiqué par le ministère de la Santé iranien. Côté israélien, l’agence évoque 28 morts, selon les autorités du pays.
Sur les réseaux sociaux, certains internautes relayaient quant à eux les chiffres suivants : 856 morts et 3 386 blessés en Iran, contre 24 morts et 2 517 blessés en Israël, probablement avant les développements de la matinée suivant la trêve. D’autres, indiquant se référer à des organisations des droits de l’homme comme Hengaw, une ONG iranienne, relaient les données suivantes : avant les frappes du 24 juin, 819 personnes seraient mortes en Iran, comprenant 710 militaires et 109 civils, dont 40 femmes et 31 enfants.
Les hauts gradés militaires et les scientifiques iraniens ciblés
En outre, au moins une vingtaine de hauts gradés iraniens auraient été tués lors des frappes israéliennes, rapportait Reuters dès l’ouverture du conflit, et une dizaine de scientifiques nucléaires, selon des informations relayées par la BBC. Parmi les victimes militaires, on dénombre notamment Mohammad Bagheri, l’officier le plus haut gradé en Iran, qui occupait le poste de chef d’état-major des forces armées iraniennes, qui comprennent les gardiens de la révolution islamique (CGRI) et l’armée iranienne. Ont également été tués dans des frappes israéliennes Hossein Salami, commandant en chef des gardiens, Gholamali Rachid, chef du quartier général central des gardiens, ainsi qu’Amir Ali Hajizadeh, commandant de la force aérospatiale de ces mêmes forces armées.
Côté israélien, au jour de publication, aucun communiqué officiel ne fait état de personnalité israélienne politique ou militaire ayant été blessée ou tuée par les frappes iraniennes.
Les zones touchées
En Iran, outre les infrastructures nucléaires stratégiques de Fordo, Natanz et Ispahan ciblées par les frappes américaines et israéliennes, et le complexe nucléaire d’Arak dans l’ouest du pays, différents quartiers de la capitale Téhéran et ses environs ont particulièrement été la cible des bombardements de l’État hébreu. On y dénombre ainsi le complexe militaire de Parchin, mais aussi l’université Imam Hussein. La télévision d’État iranienne a elle aussi été frappée, tout comme un bâtiment de la prison d’Evin où se trouvaient des prisonniers politiques et des détenus français. L’armée israélienne a par ailleurs ciblé les abords d’un dispensaire d’aide humanitaire du Croissant-Rouge iranien.
En Israël, des frappes iraniennes, quelques minutes avant l’entrée en vigueur de la trêve, ont ciblé un immeuble résidentiel dans la ville de Beersheva. Au cours de la douzaine de jours écoulés, ce sont une vingtaine de villes israéliennes qui ont été touchées par les missiles iraniens, selon un décompte du Haaretz. On compte notamment la capitale économique Tel-Aviv, la ville côtière de Haïfa, dont la raffinerie de pétrole et la centrale électrique ont été touchées, Jaffa, ou encore Herzliya et son usine de traitement d’eau. Dans la ville de Bnei Brak, une école religieuse a notamment été détruite. Une frappe iranienne a par ailleurs ciblé l’institut scientifique Weizmann, présenté par al-Jazeera comme « l’un des meilleurs centres de recherches israéliens » ayant « collaboré avec l’armée israélienne ». Le 13 juin, la base militaire de la Kyria, non loin de Tel-Aviv, surnommée le « Pentagone israélien », était notamment ciblée pour la première fois dans l’histoire du pays.
Sympa....
08 h 54, le 25 juin 2025