
Blaise Metreweli (à gauche) et Judi Dench, « M », la patronne du MI6 dans plusieurs films de James Bond (à droite). Photos MI6 et Creative Commons.
Blonde, les yeux bleus, le teint clair et une belle quarantaine, Blaise Metreweli vient de créer la surprise avec sa désignation à la tête du MI6, ce célébrissime service de renseignements britannique. Elle prendra la relève de Richard Moore le 1er octobre 2025 et sera ainsi la première femme à ce poste depuis sa création en 1909. Cet événement a ravivé la mémoire des réseaux sociaux qui y sont allés de réminiscences d’histoires d’espionnage chères au grand public.
À leur tête celles du maître du genre, le romancier John le Carré qui avait fait d’abord une carrière d’agent du MI6. Ses activités dans ce domaine avaient pris fin lorsque sa couverture a été compromise par un de ses collègues, Kim Philby, qui s’est avéré être un agent double au service du KGB. Un vrai scénario de films d’espionnage... Rappelons que dans les années 70 Kim Philby était connu des Libanais en tant que journaliste anglais qui avait installé ses quartiers généraux à l’hôtel Saint-Georges. Après la fiction et l’actrice britannique Judi Dench en patronne du MI6 dans plusieurs films de James Bond, la fiction devient donc réalité avec la nouvelle directrice du MI6 Blaise Metreweli, qui occupait jusqu’à présent le poste de directrice générale de la section « Q », chargée des questions technologiques et de l’innovation au sein des renseignements extérieurs.
James Bond, un pied dans la fiction et un pied au MI6
Dans ce monde de l’ombre, tout est code et opacité. En campant la directrice du MI6, Judi Dench était désignée par la lettre « M ». Dans la réalité, Blaise Metreweli répondra au nom de « C » comme tous ses prédécesseurs qui sont les seuls membres du service publiquement ainsi nommés. D’origine géorgienne, née en 1977, elle a entrepris des études anthropologiques au Pembroke College de Cambridge. Elle rejoint le MI6 en 1999 et travaille sans interruption comme agent de renseignements, notamment à un niveau élevé au MI5 (en charge de la sécurité intérieure). Puis, elle est nommée directrice de la technologie et de l’innovation au MI6. Sa biographie officielle précise que Mme Metreweli est mariée et qu’elle a des enfants. Dans une interview accordée au Telegraph en 2021, et alors qu’elle était directrice du MI5 sous le pseudonyme de « Director K », elle avait révélé que ses enfants avaient découvert la véritable nature de son travail grâce à leurs propres enquêtes. Ce même journal a décrit Metreweli comme possédant les qualités et l’expérience, rappelant plusieurs rôles de la saga James Bond, toutes séries confondues. « Elle est à la fois 007, M et Q. Le tout réuni ! »
Rappelons que la franchise James Bond se concentre sur le personnage principal, un agent fictif des services secrets britanniques créé en 1953 par l’écrivain Ian Fleming, qui l’a mis en scène dans douze romans et deux recueils de nouvelles. Depuis la mort de Fleming en 1964, huit autres auteurs ont publié des romans ou des novélisations de James Bond : Kingsley Amis, Christopher Wood, John Gardner, Raymond Benson, Sebastian Faulks, Jeffery Deaver, William Boyd, Anthony Horowitz et Charlie Higson. Le dernier roman en date, Au service secret de Sa Majesté, de Charlie Higson, est paru en mai 2023. Ce dernier a également écrit une série sur le jeune James Bond, et Kate Westbrook a rédigé à son tour trois romans inspirés des journaux intimes d’un personnage récurrent de la série, Moneypenny.
L’immuable signature à l’encre verte du MI6
Le personnage, connu sous le numéro de code 007, a également été adapté au cinéma, à la télévision, à la radio, en bandes dessinées, en jeux vidéo. James Bond est l’une des franchises médiatiques les plus rentables de tous les temps. Les films constituent l’une des séries cinématographiques les plus longues et ont rapporté plus de 7,04 milliards de dollars au box-office, ce qui fait de James Bond la cinquième série cinématographique la plus rentable de tous les temps. Elle avait débuté en 1962 avec Dr. No, où le célèbre acteur Sean Connery avait interprété le rôle de Bond. Le Secret Intelligence Service (SIS), également connu sous la dénomination de MI6 (pour Military Intelligence, section 6) est le service de renseignements extérieurs du Royaume-Uni. La menace allemande au début du XXe siècle avait donné naissance (en 1909) à un service permanent divisé en deux sections, MI5, pour la sécurité intérieure, et MI6, pour le renseignement extérieur. Le premier directeur du SIS (MI6) fut Mansfield Smith-Cumming, qui omettait souvent dans son nom le « Smith ». Il avait l’habitude de signer sa correspondance de sa seule initiale « C », écrite à l’encre verte. Cette pratique est devenue un nom de code, repris par ses successeurs à la tête de l’organisation pour garder l’anonymat et la tradition, allant jusqu’à aujourd’hui à signer les documents officiels à l’encre verte.
Enfin, et dans ce contexte de guerre de renseignements tous azimuts, la fameuse expression « l’espionnage est un métier de Seigneur » revient à Walter Nicolai, un officier d’état-major allemand et aussi chef du renseignement militaire pendant la Première Guerre mondiale.
ouf....
10 h 50, le 24 juin 2025