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Moyen-Orient - Guerre

Frappes américaines en Iran : Guterres tire la sonnette d’alarme et dénonce « un tournant périlleux »

« Le régime de non-prolifération nucléaire, qui sous-tend la sécurité internationale depuis plus d’un demi-siècle, est en jeu », met en garde le chef de l'AIEA.

Frappes américaines en Iran : Guterres tire la sonnette d’alarme et dénonce « un tournant périlleux »

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres pendant une réunion du Conseil de sécurité à New York, le 22 juin 2025. Photo Michael M. Santiago/AFP

Le Conseil de sécurité s’est réuni en urgence dimanche à New York pour une session extraordinaire consacrée aux « menaces contre la paix et la sécurité internationales », alors que le Moyen-Orient sombre dans une escalade militaire sans précédent entre Israël, l’Iran et désormais les États-Unis.

L'événement est d’une gravité telle que le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a jugé nécessaire d’y assister en personne – fait exceptionnel – pour délivrer un message d’une clarté absolue : « Deux jours plus tôt, j’ai appelé à donner une chance à la paix. Cet appel n’a pas été entendu. Nous risquons maintenant de sombrer dans une spirale sans fin de représailles. »

Le Moyen-Orient « ne peut endurer un nouveau cycle de destruction »

Réagissant aux frappes aériennes américaines qui ont attaqué dans la nuit du 21 juin les sites nucléaires de Fordo, Natanz et Ispahan, Antonio Guterres a dénoncé un « tournant périlleux », et exhorté les États membres à « agir immédiatement et avec détermination pour mettre fin aux hostilités ». « Nous devons agir – immédiatement et résolument – pour arrêter les combats et relancer des négociations sérieuses et soutenues sur le programme nucléaire iranien, » a-t-il averti. Insistant sur l’urgence d’une désescalade, il a rappelé que les peuples du Moyen-Orient « ne peuvent endurer un nouveau cycle de destruction », et que l’Iran « doit respecter pleinement » le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), pierre angulaire de la sécurité mondiale. Le choix est clair, selon lui : « Une voie mène à une guerre élargie, à des souffrances humaines accrues et à un grave dommage à l’ordre international. L’autre conduit à la désescalade, à la diplomatie et au dialogue. »

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Une attaque aux conséquences régionales dévastatrices

Miroslav Jenča, secrétaire général adjoint aux affaires politiques de l’ONU, a de son côté dénoncé une attaque qui « marque une dangereuse escalade d’un conflit déjà dévastateur. C’est une menace directe à la paix et à la sécurité internationales. » Il a appelé l’Iran à autoriser immédiatement l’accès aux sites aux inspecteurs de l’AIEA, ajoutant que les tunnels et bâtiments du site de Fordo avaient été touchés, sans qu’il soit encore possible d’évaluer pleinement les dégâts.

En visioconférence depuis Vienne, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a lui aussi tiré la sonnette d’alarme : « Le régime de non-prolifération nucléaire, qui sous-tend la sécurité internationale depuis plus d’un demi-siècle, est en jeu. » Il a confirmé que des munitions pénétrantes avaient été utilisées par les États-Unis contre le site de Fordo, principal centre d’enrichissement de l’uranium à 60 %, provoquant une « dégradation aiguë de la sûreté nucléaire », même si aucune fuite radioactive n’a pour l’instant été détectée.

« Si la fenêtre de la diplomatie se referme, la destruction pourrait être inimaginable et le régime de non-prolifération pourrait s’effondrer », a-t-il plaidé. Rafael Grossi a également listé des dommages à Ispahan, Arak, Téhéran et Natanz, où les infrastructures souterraines et les systèmes électriques critiques auraient été gravement endommagés. Il a averti que toute frappe contre la centrale de Bouchehr pourrait provoquer « une fuite radioactive massive à travers la région ». « Le risque est réel. L’escalade militaire menace des vies et retarde la diplomatie nécessaire pour résoudre cette crise. » Il a exprimé sa disponibilité à se rendre immédiatement en Iran : « Toute solution passera par une connaissance complète des faits sur le terrain, et cela ne peut se faire que par les inspections de l’AIEA. »

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Prenant la parole, la chargée d'affaires américaine Dorothy Shea a justifié l’opération. Ces frappes selon elle avaient pour objectif de « démanteler la capacité d’enrichissement nucléaire de l’Iran et de stopper la menace nucléaire posée par le principal État sponsor du terrorisme dans le monde. » Et d’ajouter : « Cette opération visait à éliminer une source ancienne mais désormais en escalade rapide d’insécurité mondiale, et à soutenir notre allié Israël dans notre droit inhérent à la légitime défense collective, conformément à la Charte des Nations unies. » Dorothy Shea a lancé un avertissement explicite à Téhéran : « L’Iran ne doit pas répliquer. Comme l’a dit le président Trump, toute attaque iranienne — directe ou indirecte — contre des Américains ou des bases américaines sera suivie d’une riposte dévastatrice.

Répondant aux accusations d’hypocrisie formulées par certains États membres, l’ambassadrice a évoqué le rapport de l’AIEA sur les manquements iraniens à leurs obligations en matière de garanties nucléaires, signalant que ces activités « s’accélèrent sans justification civile crédible ». Ce rapport sera au centre des discussions lors d’une réunion prévue mardi sur la mise en œuvre de la résolution 2231.

L’ONU appelle à la raison

Dans un dernier appel empreint de gravité, Antonio Guterres a enfin déclaré : « La paix ne peut être imposée, elle doit être choisie. Le monde est à la croisée des chemins. L’un mène à la guerre, l’autre au dialogue. Nous savons lequel est le bon. Agissons avec urgence, retenue et sagesse. »

Alors que l’humanité retient son souffle, l’ONU tente ainsi de préserver le dernier filet de diplomatie. Mais l’horloge tourne.

Le Conseil de sécurité s’est réuni en urgence dimanche à New York pour une session extraordinaire consacrée aux « menaces contre la paix et la sécurité internationales », alors que le Moyen-Orient sombre dans une escalade militaire sans précédent entre Israël, l’Iran et désormais les États-Unis.L'événement est d’une gravité telle que le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a jugé nécessaire d’y assister en personne – fait exceptionnel – pour délivrer un message d’une clarté absolue : « Deux jours plus tôt, j’ai appelé à donner une chance à la paix. Cet appel n’a pas été entendu. Nous risquons maintenant de sombrer dans une spirale sans fin de représailles. »Le Moyen-Orient « ne peut endurer un nouveau cycle de destruction »Réagissant aux frappes aériennes...
commentaires (2)

Israël mise sur la chute du régime Iranien maintenant qu’il a éliminé le danger nucléaire étant donné que c’est l’un des objectifs que Netanyahu avait bien déclaré.

PT

14 h 12, le 23 juin 2025

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Commentaires (2)

  • Israël mise sur la chute du régime Iranien maintenant qu’il a éliminé le danger nucléaire étant donné que c’est l’un des objectifs que Netanyahu avait bien déclaré.

    PT

    14 h 12, le 23 juin 2025

  • Désolée de contredire M. guterres, mais ne pas mener ses frappes, et la lâcheté des pays qui se montraient frileux face à eux aurait causé un désastre au monde. Ces mollahs sont en roues libres depuis plus de trente ans, ils usurpent des pays souverains, forts de leurs affidés qu’ils armaient sans compter, et personne pour leur montrer les limites qu’ils ont dépassées, et de loin. Ils menaient les occidentaux en bateau en fignolant leur fameuse BOMBE pour ne laisser aucun choix aux autres pays comme tous les prédateurs dotés de cette arme. Ils veulent instaurer une dictature en Iran et dans l

    Sissi zayyat

    14 h 08, le 23 juin 2025

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