Le secrétaire général de l’ONU António Guterres. Photo AFP
La mondialisation recule, s'est inquiété jeudi le chef de l'ONU, après un nouveau repli l'an dernier des investissements étrangers (IDE) qui devrait se poursuivre dans un contexte de tensions commerciales.
Après deux années consécutives de baisse, les perspectives pour 2025 restent négatives pour l'investissement étranger en raison des incertitudes crées par la guerre commerciale menée par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche, selon l'ONU Commerce et Développement.
Selon le rapport annuel de cette agence de l'ONU sur l'investissement, les IDE - corrigés de la volatilité des flux financiers - ont reculé de 11% au niveau mondial en 2024 pour s'établir à 1.500 milliards de dollars. « À l'heure où le monde devrait approfondir la coopération et élargir les opportunités, c'est le contraire qui se produit. Les barrières s'élèvent. La mondialisation recule », déplore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, dans la préface du rapport. « La montée des tensions commerciales, l'incertitude politique et les divisions géopolitiques risquent d'aggraver encore l'environnement d'investissement », a-t-il averti.
Présentant le rapport aux journalistes, la secrétaire générale d'ONU Commerce et Développement, Rebeca Grynspan, a souligné qu'il « apporte un message clair et urgent » : l'investissement étranger « reste faible » et les perspectives pour 2025 sont « négatives ».
Les tensions géopolitiques, la fragmentation du commerce et l'intensification de la concurrence entre les politiques industrielles, combinées à des risques financiers élevés et à l'incertitude, « érodent la confiance des investisseurs à long terme », souligne l'ONU Commerce et Développement dans un communiqué. « Pour la première fois depuis le Covid, nous avions vu les premiers signes d'une reprise du commerce » en 2024 « avec une croissance du commerce international plus rapide que celle du PIB mondial mais l'incertitude d'aujourd'hui a tué cette possibilité pour 2025 », a indiqué Mme Grynspan. « Le problème est que nous ne voyons pas la fin des discussions sur le régime des droits de douane », a-t-elle dit.
Investir dans l'énergie numérique
Le recul des IDE l'an dernier s'explique en grande partie par une baisse de 22% des IDE vers les économies développées, dont une chute de 58% en Europe. L'Amérique du Nord a résisté à la tendance avec une hausse de 23%, tirée par les Etats-Unis. Dans les pays en développement, les flux entrants sont apparus globalement stables.
Toutefois, dans de trop nombreuses économies, les capitaux ne sont pas dirigés vers les secteurs les plus importants, à savoir les infrastructures, l'énergie, les technologies et les industries qui sont les moteurs de la création d'emplois, selon un communiqué de l'ONU Commerce et Développement. Les tendances régionales ont également divergé au sein des économies en développement. L'Asie est restée la première destination, malgré un léger recul de 3%.
L'Afrique a vu ses IDE augmenter de 75%, mais c'est le reflet d'un seul grand projet en Egypte, selon l'ONU. Hors celui-ci, les flux ont tout de même augmenté de 12%, « soutenus par la facilitation des investissements et la réforme réglementaire ». L'Amérique latine et les Caraïbes ont enregistré une baisse de 12% du total des flux, même si les annonces de projets entièrement nouveaux ont augmenté sur des marchés clés tels que l'Argentine, le Brésil et le Mexique.
Pour inverser la tendance négative des IDE, l'ONU Commerce et Développement explique qu'il ne suffit pas d'investir davantage mais qu'il faut investir « dans des projets à long terme, inclusifs et alignés sur le développement durable ». Elle estime que c'est particulièrement urgent dans l'économie numérique, où « les lacunes en matière d'infrastructures, de compétences et de politiques risquent de laisser de nombreux pays à la traîne ».
La mondialisation recule, s'est inquiété jeudi le chef de l'ONU, après un nouveau repli l'an dernier des investissements étrangers (IDE) qui devrait se poursuivre dans un contexte de tensions commerciales.Après deux années consécutives de baisse, les perspectives pour 2025 restent négatives pour l'investissement étranger en raison des incertitudes crées par la guerre commerciale menée par Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche, selon l'ONU Commerce et Développement.Selon le rapport annuel de cette agence de l'ONU sur l'investissement, les IDE - corrigés de la volatilité des flux financiers - ont reculé de 11% au niveau mondial en 2024 pour s'établir à 1.500 milliards de dollars. « À l'heure où le monde devrait approfondir la coopération et élargir les opportunités, c'est le contraire qui...