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Société - Sécurité

Frappes israéliennes en Iran : « Pas de taux de radioactivité anormaux selon les systèmes de détection précoce »

Le directeur du Centre d’énergie atomique du CNRS libanais, Bilal Nsouli, explique pourquoi la frappe contre l’usine d’enrichissement d’uranium de Natanz ne doit pas déclencher une panique instantanée.

Frappes israéliennes en Iran : « Pas de taux de radioactivité anormaux selon les systèmes de détection précoce »

Une vue générale datée du 30 mars 2005 montre le centre de recherche nucléaire iranien de Natanz, à 270 km au sud de Téhéran. Henghameh Fahimi/AFP

Depuis que l’aviation israélienne a bombardé le site d’enrichissement d’uranium de Natanz en Iran, vendredi à l’aube, les craintes d’une pollution radioactive se sont répandues dans les pays voisins de la République islamique. L’Orient-Le Jour a interrogé Bilal Nsouli, directeur du Centre d’énergie atomique au Conseil national de la recherche scientifique libanais (CNRS), qui suit de près cette question. Selon lui, il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour le moment. Il explique pourquoi.

« Il faut savoir tout d’abord que les Iraniens ont annoncé vendredi vers 11h (heure de Vienne) à l’Agence internationale d’énergie atomique (AIEA) qu’il n’y a aucune radioactivité suspecte détectée à Natanz », dit-il. « Ce qui peut être inquiétant, en l'absence d'informations, c’est de savoir où se trouvent les stocks d’uranium, et ce qui est advenu des centaines de centrifugeuses qui s'y trouvent », poursuit-il.

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« Nous ne savons pas quel est le niveau de destruction dans ce site et à quelle profondeur se trouvent les installations », ajoute M. Nsouli. Toutefois, il faut savoir que l’uranium enrichi, s’il y en a, est sous une forme solide, et pour mieux comprendre le risque de sa pulvérisation en cas de frappe, il faut le comparer, selon l’expert, au cas de l’accident de Tchernobyl. Cet accident, la catastrophe nucléaire la plus grave de l’histoire, avait eu lieu le 26 avril 1986 à la centrale nucléaire de Tchernobyl en Ukraine, qui faisait alors partie de l’URSS, quand l’explosion du réacteur n° 4 a conduit à des rejets massifs de radioactivité, entraînant des conséquences sanitaires et environnementales majeures sur une vaste zone.

« Dans le cas de Tchernobyl, les rejets provenaient de carburant carbonisé. Ils étaient sous forme de gaz donc extrêmement volatils, pouvant atteindre de lointaines contrées », explique-t-il. Cela est loin du cas d’un stock d’uranium enrichi qui, sous sa forme solide, dégagerait de la poussière qui irait bien moins loin et avec nettement moins d’effets nocifs, selon lui. D’autant plus qu’il se trouve vraisemblablement sous terre, et que les effets de sa potentielle destruction resteraient probablement localisés.

« Et même dans le cas de sa pulvérisation, à supposer que les Iraniens, par leurs rapports qui se veulent rassurants jusque-là, cherchent à cacher la vérité comme certains le suspectent, les systèmes de détection de radioactivité des pays voisins donneront l’alerte très rapidement », souligne Bilal Nsouli. Il rappelle qu’au moment de Tchernobyl, les Soviétiques avaient tenté de dissimuler la gravité de la pollution radioactive, mais que celle-ci avait été détectée par les Allemands.

Système de détection de la radioactivité au Liban

Le directeur du Centre d’énergie atomique rappelle qu’un tel système de détection de la radioactivité dans l’air existe bel et bien au Liban, qu’il est réparti sur 20 casernes de l’armée, et que des entraînements et des manœuvres sont régulièrement effectués par cette institution en coopération avec les forces armées pour rester prêts à toute éventualité. « Ce que je peux dire pour l’instant, c’est que notre système de détection précoce n’a décelé aucun niveau de radioactivité suspect dans l’air », dit-il.

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Le scientifique appelle les Libanais à ne pas se laisser aller à une panique inutile dont ils pourraient bien se passer. Il rappelle que Natanz est à 1 500 kilomètres à vol d’oiseau du Liban. « Si l’on compte la vitesse du vent en été qui n’est pas plus de 10 à 20 km/h, n’importe quelle pollution mettrait au moins 4 à 5 jours pour arriver, et le signal d’alarme aura été donné par d’autres pays plus proches bien avant », affirme-t-il.

Que faire si une pollution radioactive finissait par se dégager des sites bombardés en atteignant les pays environnants ? « À ce moment, il faudra en calculer le taux et agir en conséquence, parce que les actions à entreprendre dépendent beaucoup du taux de contamination dans l’air », répond Bilal Nsouli. Il réaffirme cependant sa conviction que ce risque reste « léger ».  

Depuis que l’aviation israélienne a bombardé le site d’enrichissement d’uranium de Natanz en Iran, vendredi à l’aube, les craintes d’une pollution radioactive se sont répandues dans les pays voisins de la République islamique. L’Orient-Le Jour a interrogé Bilal Nsouli, directeur du Centre d’énergie atomique au Conseil national de la recherche scientifique libanais (CNRS), qui suit de près cette question. Selon lui, il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour le moment. Il explique pourquoi.« Il faut savoir tout d’abord que les Iraniens ont annoncé vendredi vers 11h (heure de Vienne) à l’Agence internationale d’énergie atomique (AIEA) qu’il n’y a aucune radioactivité suspecte détectée à Natanz », dit-il. « Ce qui peut être inquiétant, en l'absence d'informations, c’est de savoir où se...
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