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Moyen-Orient - Repère

Sites nucléaires iraniens touchés (ou pas), contamination : ce qu'il faut savoir

Voici ce qu'il faut savoir à propos du programme iranien et des sites nucléaires en Iran, dans le contexte des frappes israéliennes menées contre la république islamique dans la nuit de jeudi à vendredi.

Sites nucléaires iraniens touchés (ou pas), contamination : ce qu'il faut savoir

Le site d'enrichissement d'uranium de Fordo, dans le centre de l'Iran. Photo datant du 12 février 2025. AFP/Satellite image ©2021 MAXAR TECHNOLOGIES

Israël a mené des frappes aériennes contre une centaine de cibles militaires et nucléaires en Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique, qui a riposté en lançant une salve de drones vers le territoire israélien. Voici ce qu'il faut savoir sur les sites iraniens et les conséquences des frappes israéliennes.

Les sites touchés (ou pas) par les frappes israéliennes

NATANZ : L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a confirmé vendredi que le site d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre de l'Iran, avait été touché par les frappes israéliennes.

L'usine de Natanz (centre), dont l'existence a été révélée en 2002, est sans doute la plus connue des installations nucléaires iraniennes. Le site compte deux bâtiments, l'un souterrain, l'autre en surface, pour un total de près de 70 cascades de centrifugeuses - soit plus de 10.000 de ces machines utilisées pour enrichir l'uranium. L'installation avait été visée par un sabotage en avril 2021 attribué par l'Iran aux services secrets israéliens.

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« L'AIEA surveille de près la situation profondément préoccupante en Iran », a écrit sur X le directeur de l'agence, Rafael Grossi. « L'Agence peut confirmer que le site de Natanz fait partie des cibles », a-t-il poursuivi, ajoutant que l'AIEA est « en contact avec les autorités iraniennes concernant les niveaux de radiation » ainsi qu'avec ses inspecteurs sur place.


FORDO : Le site d'enrichissement d'uranium de Fordo situé dans le centre de l'Iran, n'a pas été touché par les frappes israéliennes, a indiqué l'AIEA.

La construction, en violation des résolutions de l'ONU, de l'usine souterraine de Fordo, entre Téhéran et Qom (centre), a été révélée par l'Iran à l'AIEA en septembre 2009, créant une crise avec les grandes puissances du Conseil de sécurité. Après l'avoir présenté comme un « site de secours » dans une zone montagneuse, près d'une base militaire, afin de se protéger d'une attaque aérienne, Téhéran a indiqué qu'il s'agissait d'une usine d'enrichissement d'uranium à taux élevé, pouvant accueillir quelque 3.000 centrifugeuses. C'est là qu'avaient été détectées début 2023 des particules d'uranium enrichies à 83,7%. L'Iran avait invoqué des « fluctuations involontaires » au cours du processus d'enrichissement.

ISPAHAN : Le site de conversion d'uranium et de recherche d'Ispahan, dans le centre du pays, n'a pas non plus été touché par une frappe israélienne, a indiqué Rafael Grossi.

L'usine de conversion d'Ispahan (centre), testée industriellement en 2004, permet de transformer du « yellowcake » (poudre de minerai d'uranium concentré extrait des mines du désert iranien) en tétrafluorure puis en hexafluorure d'uranium (UF4 et UF6). Ces gaz doivent ensuite être introduits dans des centrifugeuses pour produire de l'uranium enrichi. Toujours à Ispahan, un laboratoire inauguré en avril 2009 produit du combustible faiblement enrichi, destiné à d'éventuelles centrales. Début 2024, l'Iran a annoncé le début des travaux de construction d'un nouveau réacteur de recherche sur le site.

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LES AUTRES SITES

Aucune information n'a été donnée sur le site d'Arak, également dans le centre, où la construction d'un réacteur à eau lourde, officiellement destiné à produire du plutonium à des fins de recherche médicale, avait débuté dans les années 2000. Le projet avait toutefois été gelé conformément à l'accord de Vienne de 2015, qui prévoyait sa reconfiguration afin de limiter les risques de prolifération. Le cœur a ainsi été retiré du réacteur et du béton y a été coulé, afin de le rendre inopérant. Le site désormais appelé Khondab devrait être mis en service en 2026, d'après les informations communiquées par l'Iran à l'AIEA. Le complexe compte aussi une usine de production d'eau lourde.

Pas d'information, non plus, sur le centre de recherche nucléaire de Téhéran qui possède un réacteur fourni en 1967 par les Américains pour la production d'isotopes médicaux.

Pas d'information sur la centrale nucléaire de Bouchehr (sud) construite par la Russie, qui fournit son combustible, et a commencé à fonctionner en septembre 2011 à faible régime avant d'être raccordée au réseau électrique l'année suivante. Moscou avait repris en 1994 la construction de ce site d'une puissance de 1.000 mégawatts, commencée par les Allemands avant la révolution islamique de 1979.

À noter que deux autres réacteurs sont en cours de construction avec l'aide de la Russie:

- L'Iran a démarré fin 2022 la construction d'une centrale de 300 mégawatts, dans le district de Darkhovin (sud-ouest) ;

-Des travaux ont commencé début 2024 pour bâtir à Sirik, sur le détroit d'Ormuz, un nouveau complexe composé de quatre centrales individuelles d'une capacité de production combinée de 5.000 mégawatts. 

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Contamination nucléaire après les frappes ?

« L'attaque de Natanz n'a pas provoqué de contamination nucléaire jusque là », a écrit l'agence de presse officielle IRNA vendredi matin, citant un responsable de la police de la province d'Ispahan, et ajoutant que l'attaque n'avait fait aucune victime. Aucune hausse des niveaux de radiation n'a été constatée sur ce site, avait plus tôt indiqué l'AIEA.

Au moins six scientifiques du programme nucléaire iranien ont été tués

Au moins six scientifiques du programme nucléaire iranien ont été tués par les frappes israéliennes, a rapporté un média local iranien vendredi matin. Parmi les six noms cités par l'agence de presse Tasnim news figurent ceux de Mohammad Mehdi Tehranchi, président de l'université islamique Azad en Iran, et de Fereydoun Abbasi, qui a par le passé dirigé l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, OIEA. 

Où en est-on en matière de stocks d'uranium enrichi ?

Avant les frappes israéliennes de vendredi, Washington et Téhéran ont conduit plusieurs cycles de négociations sur le programme nucléaire iranien en rapide développement. L'Iran a fortement accru l'échelle de son programme nucléaire ces dernières années, en riposte au retrait américain en 2018 de l'accord censé encadrer ses activités atomiques en échange d'une levée des sanctions internationales.

Téhéran disposait mi-mai d'un stock total d'uranium enrichi de 9247,6 kg, soit 45 fois la limite autorisée par ce pacte connu sous l'acronyme JCPOA, selon le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Sur ce total, ses réserves de matière enrichie à 60%, proche des 90% nécessaires pour élaborer une arme atomique, se situaient à 408,6 kg - suffisamment pour produire près de neuf bombes, d'après la définition de l'instance onusienne dont le siège se trouve à Vienne.

L'Iran nie vouloir se doter de l'arme atomique et affirme poursuivre un programme nucléaire civil.

Israël a mené des frappes aériennes contre une centaine de cibles militaires et nucléaires en Iran, soupçonné de vouloir se doter de l'arme atomique, qui a riposté en lançant une salve de drones vers le territoire israélien. Voici ce qu'il faut savoir sur les sites iraniens et les conséquences des frappes israéliennes.Les sites touchés (ou pas) par les frappes israéliennesNATANZ : L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a confirmé vendredi que le site d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre de l'Iran, avait été touché par les frappes israéliennes.L'usine de Natanz (centre), dont l'existence a été révélée en 2002, est sans doute la plus connue des installations nucléaires iraniennes. Le site compte deux bâtiments, l'un souterrain, l'autre en...
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Comment le monde civilisé peut-il tolérer un régime qui, dès son premier, a déclaré vouloir détruire Israël et a agi en conséquence depuis 46 ans? Comment le monde civilisé peut-il tolérer une organisation qui a pris en otage un peuple depuis 8 ans, qui préfère mettre ses combattants à l’abri et exposer son peuple?

Vincent Jacques

18 h 31, le 14 juin 2025

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Commentaires (3)

  • Comment le monde civilisé peut-il tolérer un régime qui, dès son premier, a déclaré vouloir détruire Israël et a agi en conséquence depuis 46 ans? Comment le monde civilisé peut-il tolérer une organisation qui a pris en otage un peuple depuis 8 ans, qui préfère mettre ses combattants à l’abri et exposer son peuple?

    Vincent Jacques

    18 h 31, le 14 juin 2025

  • Comment le monde civilisé peut-il tolérer qu’un pays ait déclaré, tous les ans depuis 1979, que son objectif était la destruction d’Israel? Ont-ils peur d’être considérés comme islamophobes?

    Vincent Jacques

    14 h 51, le 14 juin 2025

  • Comment le monde soi-disant civilisé peut-il tolérer qu'un pays qui affame une population de plusieurs millions, bombarde avec des munitions anti-tank des camps de tentes pleins de réfugiés déplacés de force dans des endroits "sûrs" sans aucune réaction? Ont-ils peur d'être accusés d'antisémitisme? ou n'osent-ils tout simplement pas tenir tête à un dictateur criminel qui ne sait même pas où il emmène son peuple? Ces pays n'ont plus ni fierté ni courage. Une honte pour l'Humanité. Tous complices

    Joseph ADJADJ

    20 h 55, le 13 juin 2025

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