
Des équipes de secours travaillent dans un bâtiment touché par une frappe israélienne à Téhéran, le 13 juin 2025. Photo AFP
Israël a mené vendredi des frappes inédites contre l’Iran, soupçonné de vouloir se doter de l’arme atomique, en touchant un site d’enrichissement d’uranium et en tuant de hauts responsables militaires de la République islamique, qui a promis de riposter. Un nouveau cycle de négociations entre Washington et Téhéran devait se poursuivre dimanche.
Voici les points à retenir de l’opération militaire israélienne contre l’Iran.
Les faits :
- Quand a eu lieu la première vague d’attaques israélienne ?
À l’aube, dans la nuit de jeudi à vendredi, Israël a mené des frappes sur le territoire iranien. La télévision d’État iranienne avait alors rapporté que de fortes explosions avaient été entendues « dans différents lieux de la capitale, Téhéran ». Très rapidement, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a confirmé que l’État hébreu avait mené une « frappe préventive » contre l’Iran et déclaré l’état d’urgence en Israël.
Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne Avichay Adraee a annoncé que cette dernière a lancé une « attaque préventive précise et coordonnée visant à frapper le programme nucléaire iranien ». Il a indiqué que « des dizaines d’avions de chasse ont mené la frappe initiale, touchant de nombreuses cibles militaires iraniennes, dont certaines nucléaires, dans plusieurs régions du pays ».
Aux alentours de 4h, l’armée israélienne a indiqué avoir « achevé la première phase » de ses frappes contre des cibles militaires et nucléaires en Iran. Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahu a fait savoir que l’opération militaire durera « autant de jours que nécessaire ». Il a assuré que les premières frappes sur l'Iran visant les installations de son programme nucléaire avaient été « couronnées de succès ».
Selon un haut fonctionnaire israélien cité par le journaliste du média Axios, Barak Ravid, « parallèlement aux frappes aériennes de grande envergure menées par l'armée de l'air israélienne, le Mossad a mené une série d'opérations secrètes de sabotage dans les profondeurs du territoire iranien ». « Ces opérations visaient à endommager les sites de missiles stratégiques de l'Iran et ses capacités de défense aérienne », a ajouté le journaliste.
En début d'après-midi, de nouvelles frappes israéliennes, notamment à Tabriz, dans le nord-ouest de l'Iran, ont été rapportées.
- Et maintenant ?
L'opération militaire israélienne se poursuivait encore vendredi matin. L'armée israélienne a affirmé que ses avions de combat continuaient de mener des frappes contre des installations militaires et nucléaires iraniennes. « Nos pilotes ont attaqué et continuent d'attaquer des cibles militaires et des cibles liées au programme nucléaire dans diverses régions d'Iran », a déclaré le porte-parole de l'armée, le général de brigade Effie Defrin, dans un message télévisé à 8h00 (05h00 GMT).
- Comment l'Iran a-t-il riposté jusqu'à présent ?
Une centaine de drones ont été lancés par l'Iran selon le porte-parole de l'armée israélienne. « L'Iran a lancé environ 100 drones en direction du territoire israélien que nous nous efforçons d'intercepter », a soutenu le général Defrin. Lorsque l'Iran avait riposté, dans une démonstration de force en avril 2024, Téhéran avaient lancé des drones et des missiles qui avaient pris des heures avant d'atteindre l'État hébreu.
Aux alentours de 9h45, Israël a commencé à intercepter des drones iraniens en dehors du territoire israélien, a affirmé un responsable militaire israélien. Des drones ont également été interceptés dans l'espace aérien jordanien.
Bilan préliminaire
- Les sites visés
L’armée israélienne a indiqué que ses avions avaient frappé « des dizaines de cibles militaires, dont des sites nucléaires dans différentes régions d’Iran ».
« Le site d’enrichissement de Natanz a été frappé à plusieurs reprises », a indiqué la télévision d’État. Les médias iraniens ont annoncé que des immeubles résidentiels à Téhéran avaient été endommagés et que plusieurs civils avaient été tués. Selon le média d'État iranien, l'attaque israélienne sur un site clé d'enrichissement d'uranium n'a pas engendré de « contamination nucléaire ».
Les sites nucléaires de Fordo et d'Ispahan, situés dans le centre de l'Iran, n'ont pas été touchés par les frappes israéliennes, a affirmé vendredi l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), en contact avec Téhéran.
- Les personnalités tuées
Les médias iraniens ont affirmé que le chef des gardiens de la révolution, Hossein Salami, a été tué, ainsi que le chef d'état-major iranien, le général Mohammed Bagheri. Plus tard dans la journée, la mort du commandant de la Force aérospatiale des Gardiens de la Révolution, le major général Amirali Hadjizadeh, a également été annoncée. Au moins six scientifiques du programme nucléaire iranien ont été tués dans l'attaque. Parmi les six noms cités par l'agence de presse Tasnim news figurent ceux de Mohammad Mehdi Tehranchi, président de l'Université islamique Azad en Iran, et de Fereydoun Abbasi, qui avait par le passé dirigé l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, OIEA.
Ali Shamkhani, conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, a été « gravement blessé » dans l’attaque israélienne, a rapporté l'agence Reuters en citant des médias iraniens. Selon certains sites d'information, il aurait succombé à ses blessures.

- Les blessés
Au moins 95 personnes ont été blessées dans l'attaque israélienne, dont des femmes et des enfants, selon la télévision d'État iranienne.
- Les États-Unis étaient-ils impliqués dans l’attaque israélienne ?
Selon les déclarations officielles israéliennes, non. « Nous ne sommes pas impliqués dans les frappes contre l'Iran et notre priorité absolue est de protéger les forces américaines dans la région », a ainsi déclaré le secrétaire d’État américain Marco Rubio, selon un communiqué. « Permettez-moi d'être clair : l'Iran ne doit pas prendre pour cible les intérêts ou le personnel des États-Unis », a-t-il ajouté.
Un responsable israélien a déclaré à la chaîne publique KAN qu’Israël avait coordonné ses opérations avec Washington. Il a également précisé que les États-Unis avaient été informés avant l'attaque. Du côté de l’Iran, le porte-parole des forces armées iraniennes assure qu’Israël a mené ses attaques contre l’Iran avec le soutien des États-Unis, selon la télévision d’État iranienne.
Donald Trump s'apprête réunir vendredi son conseil de sécurité nationale, a annoncé la Maison Blanche. Le président américain, qui avait publiquement exhorté Israël à ne pas effectuer ces frappes quelques heures avant leur déroulement, participera à cette réunion à 11h00 locale (15h00 GMT) à la Maison Blanche. Il ne s'est pas exprimé depuis le déclenchement de l'attaque israélienne.
Le contexte général
Cette attaque intervient alors qu'un nouveau cycle de négociations entre les États-Unis et l'Iran sur le nucléaire iranien devait avoir lieu dimanche sur fond de fortes tensions. Les craintes d'une frappe imminente d'Israël grandissaient depuis quelques jours. Mercredi, Téhéran avait menacé de frapper les bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit après un éventuel échec des négociations. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a adopté une résolution condamnant l’Iran pour « non-respect » de ses obligations nucléaires.
Jeudi, les Affaires étrangères iraniennes et l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA) avaient annoncé que « les ordres nécessaires » avaient été donnés pour lancer un nouveau centre d’enrichissement dans un lieu sécurisé. Israël a immédiatement appelé la communauté internationale à une « réponse décisive » contre l’Iran, dont il considère les actions comme une « menace imminente pour la sécurité et la stabilité » internationales. L’Iran a averti qu’il riposterait à toute frappe israélienne en ciblant les « installations nucléaires secrètes » d’Israël. En octobre dernier, l'Iran avait lancé des centaines de missiles contre Israël, qui avait alors riposté.
100 DRONES a l'attaque/riposte ? 100 drones ? mais pas de missiles balistiques au ciblage ultra precis et destructeur ? tiens tiens ! serait ce que cette fois ci naim kassem n' pas donne le feu vert aux persans ?
11 h 39, le 13 juin 2025