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Politique - Liban

Nominations judiciaires : Nassar écarte toute démission

La mise au point du ministre intervient en plein bras de fer avec le président de la Chambre, Nabih Berry, sur la nomination du nouveau procureur général financier.
Nominations judiciaires : Nassar écarte toute démission

Le ministre de la Justice, Adel Nassar. Photo d'illustration de l'Agence nationale d'information

« Je ne démissionnerai pas »...  Alors que les rumeurs autour d'une telle éventualité ont abondament circulé ces derniers jours dans la presse locale, le ministre de la Justice, Adel Nassar, a publiquement écarté cette hypothèse,  lors d'une conférence de presse tenue à son ministère, mercredi 11 juin, dans le cadre du bras de fer qui l'oppose en coulisses au président du Parlement, Nabih Berry, sur la nomination du nouveau procureur général financier. Alors que M. Berry s'appuie sur la logique de répartition confessionnelle, qui réserve ce poste à un membre de la communauté chiite,  pour pousser la candidature du juge Zaher Hamadé, l'un de ses proches, à ce poste sensible, M. Nassar s'y refuse.

« Et comment Zaher Hamadé serait-il nommé si je ne le propose pas ? Je ne proposerai que selon mes convictions », a poursuivi le ministre. « Mon devoir est de tenir la justice à l’écart de la politique. Je laisse les exploits fictifs et la récupération politique aux autres », a-t-il encore déclaré avant d'ajouter :  « Ma conviction repose sur les règles de nomination : je consulte les plus grands juristes, je rencontre les juges, et je choisis celui qui me semble le plus apte. »

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Le futur procureur financier au cœur d’un bras de fer entre Nassar et Berry

Le procureur général financier est nommé par le Conseil des ministres sur proposition du ministre de la Justice, mais la nomination reste soumise à l’aval du président du Parlement, compte tenu de la répartition confessionnelle en vigueur. « Les nominations doivent se faire sur la base de l’indépendance et de la compétence, en dehors de toute considération politique. Le président du Parlement, Nabih Berry, tient aux institutions. Il est un homme issu de la magistrature. Aujourd’hui, les nominations ne se font pas sur la base du partage des postes », a lancé Adel Nassar. 

Pas d'« exploitation politique » 

Par ailleurs, le ministre a tenu à insister sur l'indépendance du pouvoir judiciaire. Affirmant être « contre toute politisation ou exploitation politique d’un dossier judiciaire », précisant « qu’il ne s’immisçait pas dans les enquêtes », il s'est félicité de « la loi relative à l’indépendance de la justice et sur les nominations », approuvée par le Conseil des ministres le 2 mai. « Il y a désormais une forme de régularité dans le fonctionnement judiciaire, notamment dans les enquêtes liées à l’explosion au port, aux assassinats politiques, y compris celui de Lokman Slim », a-t-il affirmé.  

Le juge d’instruction Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth du 4 août 2020, a repris ses investigations début 2025 et a déjà interrogé plusieurs anciens responsables, dont l’ex-Premier ministre Hassane Diab et l’ancien ministre de l’Intérieur Nouhad Machnouk. L'enquête sur l'assassinat de l’intellectuel chiite et farouche opposant au Hezbollah, Lokman Slim, a repris quant à elle fin mai, après une suspension de près de cinq mois. 

« Les armes en dehors de l'État sont inacceptables »

Adel Nassar, considéré comme proche des Kataëb, a par ailleurs insisté pour le désarmement du Hezbollah. « Les armes en dehors de l’État libanais sont inacceptables. C’est un élément fondamental dans la construction de l’État », a-t-il fait valoir. La veille, le Premier ministre Nawaf Salam avait déclaré que les autorités avaient démantelé plus de 500 positions militaires et dépôts d'armes au sud du fleuve Litani, tandis que les États-Unis et Israël pressent pour le désarmement du Hezbollah sur l'ensemble du territoire libanais. 

M. Nassar a en outre indiqué que « l’Inspection judiciaire est très active, accomplit son travail sérieusement, et les résultats apparaîtront avec le temps », et annoncé une relance de l’activité de l’Institut de formation judiciaire, avec un soutien technique français, pilier fondamental dans la préparation des juges de demain.

Évoquant enfin les confrontations entre les habitants du Liban-Sud et la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Adel Nassar a expliqué avoir «  demandé au procureur général près la Cour de cassation de poursuivre les auteurs des agressions contre la Finul ».

« Je ne démissionnerai pas »...  Alors que les rumeurs autour d'une telle éventualité ont abondament circulé ces derniers jours dans la presse locale, le ministre de la Justice, Adel Nassar, a publiquement écarté cette hypothèse,  lors d'une conférence de presse tenue à son ministère, mercredi 11 juin, dans le cadre du bras de fer qui l'oppose en coulisses au président du Parlement, Nabih Berry, sur la nomination du nouveau procureur général financier. Alors que M. Berry s'appuie sur la logique de répartition confessionnelle, qui réserve ce poste à un membre de la communauté chiite,  pour pousser la candidature du juge Zaher Hamadé, l'un de ses proches, à ce poste sensible, M. Nassar s'y refuse.« Et comment Zaher Hamadé serait-il nommé si je ne le propose pas ? Je ne proposerai que selon...
commentaires (5)

esperons qu'il tiendra le coup ! ce serait alors pour la 1ere fois qu'un responsable tiendrait BON envers et contre..... surtout le berry !

L’acidulé

11 h 11, le 12 juin 2025

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Commentaires (5)

  • esperons qu'il tiendra le coup ! ce serait alors pour la 1ere fois qu'un responsable tiendrait BON envers et contre..... surtout le berry !

    L’acidulé

    11 h 11, le 12 juin 2025

  • Chapeau bas à ce ministre qui honore sa fonction. Il faut arrêter de trembler devant ces lâches qui n’ont toujours pas compris que le Liban n’est pas leur propriété et qu’ils sont des citoyens comme les autres, condamnables, justiciables et ils n’ont qu’à attendre pour voir qui des patriotes ou des traîtres gagneront la guerre des nerfs et toutes celles à venir. Aucune reconstruction ne devrait être entamée avant que ces fossoyeurs ne se plient aux lois et à la constitution de notre pays. Il faut que ça soit annoncé par notre président une fois pour toute et advienne que pourra.

    Sissi zayyat

    10 h 45, le 12 juin 2025

  • Sous son aspect calme et affable, ce monsieur mérite notre respect pour sa détermination à rectifier les habitudes mafieuses du passé. Mettre un juge dans sa poche est un crime impardonnable, car sans justice indépendante et impartiale, ce sont les honnêtes gens, sans appui politique, qui paient le prix de la corruption. Demandez à un avocat ce qu’il pense de nombreux juges actuellement en fonction et vous aurez une réponse ahurissante. Mais ces immondes véreux ne l’emporteront pas au paradis. Tout se sait au Liban, et s’ils ont amassé des fortunes, leur honneur est sali à jamais.

    Goraieb Nada

    07 h 02, le 12 juin 2025

  • Le ministre fait preuve d’un sens aigu du devoir en défendant l’indépendance de la justice face aux pressions politiques et confessionnelles. Son engagement pour une justice impartiale et un État fort reflète une éthique irréprochable au service du Liban. Puisse-t-il faire des émules…

    EZ

    00 h 26, le 12 juin 2025

  • Le ministre fait preuve d’un sens aigu du devoir en défendant l’indépendance de la justice face aux pressions politiques et confessionnelles. Son engagement pour une justice impartiale et un État fort reflète une éthique irréprochable au service du Liban. Puissiez vous faire des émules…

    EZ

    23 h 58, le 11 juin 2025

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