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Société - Justice

Au moins dix personnes derrière les barreaux dans l’affaire des médicaments de contrebande

Des traitements anticancéreux introduits en contrebande dans le pays seraient frelatés et périmés.

Au moins dix personnes derrière les barreaux dans l’affaire des médicaments de contrebande

Une pharmacie à Beyrouth. Photo João Sousa

Au moins dix personnes étaient lundi derrière les barreaux sur ordre de la procureure financière par intérim Dora el-Khazen, dans le cadre de l’affaire de contrebande de médicaments et d’escroquerie, révélée au grand jour il y a deux semaines et impliquant notamment M.F., belle-sœur de Ali Hassan Khalil, député et haut responsable du mouvement Amal.

Cette dernière s’était associée à une autre femme, Z.C., dans une société qui importait illégalement des médicaments via l’Aéroport international de Beyrouth (AIB) et qui a été depuis mise sous scellés. Il s’agit principalement de traitements contre le cancer, pour une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars, selon nos informations. Une fois introduits dans le pays, ces produits étaient distribués dans des dépôts ou écoulés dans des pharmacies, auprès desquelles des malades se les procuraient à des prix exorbitants. Parmi ces points de distribution figurait la pharmacie que M.F. avait louée à Hay Madi (banlieue sud de Beyrouth). La titulaire officielle de l’officine n’a pas été arrêtée mais fait l’objet d’une enquête, la loi interdisant formellement la location d’une pharmacie à une personne non diplômée ni inscrite à l’ordre des pharmaciens, comme c’est le cas pour M.F.

Pharmaciens, officiers, investisseurs et commerçants

Deux autres pharmaciens figurent parmi les personnes arrêtées par le bureau de lutte contre les crimes financiers.

Pour rappel, le mari (ou l’ex-mari) de M.F., officier de la Sûreté générale (SG), a été également mis en détention la semaine dernière, alors que sa famille, soucieuse de dissocier son nom de l’affaire, avait affirmé qu’il avait divorcé de M.F. Dans ce cadre, Ali Hassan Khalil a publié mercredi dernier un message sur X dans lequel il mentionnait que M.F. n’était plus l’épouse de son frère. « En ce qui concerne l’affaire récemment soulevée, relative à l’ex-épouse de mon frère et à sa relation avec elle, je tiens à affirmer qu’il s’agit d’une affaire judiciaire qui les concerne uniquement. Je n’ai aucun lien, de près ou de loin, avec ce qui est relayé, et je n’entretiens aucun rapport professionnel avec les personnes mentionnées. Je rejette fermement toute tentative d’impliquer mon nom dans cette affaire. »

Quant à M.F., elle est hors du territoire libanais, selon une source judiciaire informée. Elle se serait réfugiée en Géorgie, à en croire certains médias.

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L’époux de Z.C. est également en état d’arrestation, tandis que cette dernière fait l’objet d’un mandat de recherche. La chaîne al-Jadeed a diffusé vendredi dernier des enregistrements dans lesquels Z.C. livre sa version des faits en relatant les coulisses de l’affaire, sans que le lieu et la date de cet entretien avec la chaîne aient toutefois pu être déterminés.

Un officier des FSI affecté à l’unité des inspections à l’AIB fait aussi partie des personnes interpellées et détenues. Il compterait parmi les policiers qui auraient facilité les opérations de contrebande alors qu’ils étaient chargés de faire respecter les règles douanières, affirme une source proche du dossier.

La contrebande s’est développée avec l’aggravation de la crise financière de 2019, qui a conduit à de grandes difficultés d’accès aux devises étrangères, rendant difficiles les importations de médicaments.

Les affaires des deux femmes auraient commencé à péricliter après le déclenchement de la guerre avec Israël (septembre 2023) qui a mené à la suspension de nombreux vols à destination de Beyrouth, à l’exception de ceux opérés par la MEA. Par conséquent, les médicaments – provenant principalement de Turquie et d’Iran – ne parvenaient plus aux deux femmes, et les personnes qui leur fournissaient des fonds en vue de leur achat n’obtenaient plus les intérêts et gains habituellement collectés, ajoute la source interrogée. Au moins trois de ces prêteurs ont été arrêtés. L’un aurait livré à la justice un important stock de médicaments que les deux suspectes lui avaient remis pour compenser leur incapacité à le rembourser en argent, lui suggérant de le vendre lui-même.

Au moins un propriétaire de dépôt pharmaceutique a été aussi arrêté. D’autres entrepôts, situés pour la plupart dans la banlieue sud, ainsi que la pharmacie louée par M.F., ont fait également l’objet de perquisitions judiciaires, révélant le stockage de grandes quantités de médicaments douteux. Ceux-ci ne passaient pas par les services douaniers. Non enregistrés auprès du ministère de la Santé, ils échappaient aux tests de contrôle. Cette faille avait permis d’introduire de grandes quantités de produits frelatés ou dont la date de péremption était expirée. 

Selon nos informations, des particuliers auraient présenté des plaintes auprès des parquets d’appel et de cassation, le parquet financier n’étant compétent que pour le volet financier de l’affaire.

Au moins dix personnes étaient lundi derrière les barreaux sur ordre de la procureure financière par intérim Dora el-Khazen, dans le cadre de l’affaire de contrebande de médicaments et d’escroquerie, révélée au grand jour il y a deux semaines et impliquant notamment M.F., belle-sœur de Ali Hassan Khalil, député et haut responsable du mouvement Amal.Cette dernière s’était associée à une autre femme, Z.C., dans une société qui importait illégalement des médicaments via l’Aéroport international de Beyrouth (AIB) et qui a été depuis mise sous scellés. Il s’agit principalement de traitements contre le cancer, pour une valeur de plusieurs dizaines de millions de dollars, selon nos informations. Une fois introduits dans le pays, ces produits étaient distribués dans des dépôts ou écoulés dans des...
commentaires (5)

Achraf el ness… en effet… entre les espions en masse au sein des Achraf el ness.., les trafiquants de tous poils, les assassins que le tribunal international a condamné, les voyous qui giflent la FINUL et tuent les soldats de la finul ( irlandais) … sans oublier le/ les assassins du pilote SAMER HANNA … en effet.. ACHRAF EL NESS …TFEH

LE FRANCOPHONE

15 h 13, le 10 juin 2025

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Commentaires (5)

  • Achraf el ness… en effet… entre les espions en masse au sein des Achraf el ness.., les trafiquants de tous poils, les assassins que le tribunal international a condamné, les voyous qui giflent la FINUL et tuent les soldats de la finul ( irlandais) … sans oublier le/ les assassins du pilote SAMER HANNA … en effet.. ACHRAF EL NESS …TFEH

    LE FRANCOPHONE

    15 h 13, le 10 juin 2025

  • Beaucoup de bandits et de gros mafieux dans ce pseudo parti de l’espoir. L’espoir des mafieux sans foi ni lois , des outlaws.

    Wow

    13 h 41, le 10 juin 2025

  • Si je ne m'abuse, le chef de cette bande de mafieux, du nom de Hassouna, les affublait du fameux adjectif de "Achraf el nas"! Plus l’état se renforcera plus il y aura de "Achraf el nas" en prison! Quand au Khalil, il peut renier sa sœur, son frère, sa mère, son père et même sa propre personne, il ne trompe ... personne. La corruption, il y est plongé jusqu'au cou et c'est ce cou la qui doit finir au bout d'une corde. Il ne perd rien pour attendre! La patience est la mère des vertus!

    Pierre Christo Hadjigeorgiou

    11 h 16, le 10 juin 2025

  • Attendons de voir comment le Deep State á la solde de la milice va les relâcher.

    Moi

    23 h 29, le 09 juin 2025

  • Il faudrait demander à Ali Hassan Khalil , sa fortune à lui vient d' ou ?

    LeRougeEtLeNoir

    21 h 49, le 09 juin 2025

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