
Un homme marchant avec des béquilles dans un bureau de vote de la banlieue sud de Beyrouth, le 4 mai 2025. Photo Mohammad Yassine / L'OLJ
« Rien ne change » concernant la question de l'accessibilité des bureaux pour les personnes handicapées. C'est le constat qu'a fait un électeur, Hussein Dhaïbi, à L'Orient-Le Jour, dans un bureau de vote de Miniyé, au Liban-Nord.
Pour pouvoir voter, il a dû être porté par plusieurs personnes jusqu'au deuxième étage de l'école publique où se trouvait son bureau de vote, ce qui l'a « affecté », confie-t-il en regrettant que « rien ne change » et que les organisateurs du scrutin, à savoir le ministère de l'Intérieur, « auraient dû penser aux personnes âgées et à mobilité réduite ».
Des scènes similaires se sont produites, selon nos journalistes déployés dans le nord du Liban, dans plusieurs autres bureaux de vote, comme à Amioun, où une dame âgée en fauteuil roulant a également dû être portée dans les escaliers, où à l'école Sanawiyet Nahda pour filles, située rue al-Mina à Tripoli, où un homme âgé a été soutenu par la foule pour retourner au rez-de-chaussée.
Pour attirer l'attention sur la question de l'accessibilité des bureaux de vote et surveiller la manière dont sont traitées les personnes handicapées, la campagne « Haqqi » (« mon droit ») a déployé une centaine d'observateurs dans la région, à l'instar de ce qui avait déjà été fait le week-end dernier. Elle recense à cet effet les différents problèmes observés, notamment des moqueries à l'encontre d'une personne sourde dans un bureau de vote de la région de Batroun, où un isoloir installé sur une estrade empêchant tout accès pour les personnes à mobilité réduite, dans une école de Tripoli. Elle a également signalé des situations dans lesquelles des délégués se rendaient avec la personne en situation de handicap derrière l'isoloir, en violation du secret électoral. La campagne note toutefois quelques initiatives positives, comme l'installation d'urnes sur des trépieds plus bas que les tables normalement utilisées pour les déposer, permettant aux électeurs en chaise roulante de déposer eux-mêmes leurs bulletins.
Face aux plaintes parvenues au ministère de l'Intérieur, le ministre Ahmad Hajjar, qui s'exprimait depuis Tripoli, a affirmé avoir été en contact avec Sylvana Lakkis, présidente de l’Union des personnes handicapées du Liban, à l'origine de la campagne Haqqi, et que cette question « fera l'objet d'un suivi rigoureux ».
Avant le scrutin, M. Hajjar s'était engagé, dans la foulée de la ratification par le président de la République Joseph Aoun de la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées des Nations unies, à prendre des « mesures concrètes » pour améliorer le vote des personnes à mobilité réduite. Il avait toutefois fait état de «difficultés» pour y parvenir, notamment en raison du temps très court avant le scrutin.
Ça n’est pas uniquement les mutilés ou handicapés de notre pays qui ont été portés pour aller voter. Il y en a qui ont bénéficié de transports gratuits du fond du monde avec de l’argent pour leur séjour électoral par les mêmes corrompus qui les ont ruinés et anéantis. Qu’on nous parle surtout pas de patriotisme des électeurs. Certains sont tellement aveugles qu’ils trouvent en cela un honneur et votent pour leurs tortionnaires en connaissance de cause.
12 h 41, le 13 mai 2025