
Les obsèques d'un partisan du Hezbollah, à Nabatiyé, le 10 mai 2025. Photo fournie par notre correspondant Mountasser Abdallah
Un calme précaire a régné samedi au Liban-Sud, perturbé par des incidents mineurs, notamment des raids fictifs menés par l’aviation israélienne en milieu d’après midi au-dessus de plusieurs localités, rapporte notre correspondant dans la région, Mountasser Abdallah.
Aux alentours de midi, un drone a en outre lancé une bombe assourdissante sur la région dite Wadi el-Assafir (vallée des oiseaux) à Khiam (caza de Marjeyoun). Vendredi soir après 21h30, une bombe assourdissante avait été lancée au-dessus de la localité de Yaroun (Bint Jbeil) sans faire de blessé.
C’est dans ce contexte que le Hezbollah a organisé dans la journée les obsèques de deux de ses combattants, Ali Chahrour et Bassem Ali Assaf, tués dans des frappes israéliennes récentes. Ali Chahrour, originaire de la localité de Harouf a été inhumé à Nabatiyé. Peu avant les prières, son cercueil, transporté dans les rues de la ville, a été salué par des partisans qui scandaient des slogans de soutien au parti chiite.
Quant à Bassem Ali Assaf, il a été inhumé dans son village natal d'Arnoun (Nabatiyé). Porté à bout de bras, son cercueil a été conduit dans les ruelles de la localité, où les partisans du Hezbollah lui ont rendu un dernier hommage, scandant des slogans hostiles à Israël, avant les prières funèbres.
Un véritable déluge de feu s’était abattu jeudi sur la région de Nabatiyé. L’armée israélienne y avait mené une série de frappes parmi les plus intenses depuis l’entrée en vigueur du cessez-le feu, le 27 novembre. Ces raids qui ont touché les collines boisées de Kfar Tebnit et Nabatiyé el-Faouqa, avec au moins 15 missiles, ont fait jusque-là deux morts. Le Hezbollah n’a pas précisé dans quelles circonstances les deux hommes ont été tués.
Appel de menace suspect dans la Békaa
Un domicile a été évacué ce samedi dans la localité de Temnine el-Tahta, dans la Békaa, après qu’un appel anonyme a menacé son propriétaire d’une possible frappe visant sa maison, selon les informations de notre correspondante dans la région, Sarah Abdallah.
Le propriétaire du logement, affilié à l'Autorité de santé islamique, (association de secouristes affiliée au Hezbollah), a immédiatement quitté les lieux sur recommandation des forces de sécurité. L’armée libanaise s'est ainsi rapidement déployée dans la région, bouclant les routes menant au domicile menacé avant de lancer une enquête pour identifier l’auteur de l’appel.
D'après les premiers éléments, le numéro utilisé pour mener cet appel de menace est libanais, ce qui laisse penser que la menace n'est pas de nature militaire extérieure. Par ailleurs, l'armée a démenti des informations diffusées par une chaîne d’information faisant état d’un raid d’avertissement sur Temnine, indiquant qu’aucune frappe n’a eu lieu jusqu'à présent et qu’il s’agit pour l’heure d’une menace non fondée.
« Le fossé se creuse » entre l'État et le Sud, selon Fadlallah
Dans le même temps, à Saïda, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a vivement critiqué lors d'une conférence de presse que le gouvernement de Nawaf Salam, estimant que celui-ci s'est jusqu'ici montré « incapable » de protéger les populations du Liban-Sud face à la poursuite des attaques israéliennes et d'enclencher la marche de la reconstruction des zones sinistrées, l'accusant d'agir « comme si cela se passait dans un autre pays ».
« L’État doit assurer la protection de la population face aux agressions israéliennes continues et doit œuvrer à libérer le territoire et les prisonniers, et à reconstruire ce qu’a détruit l’ennemi », a souligné l'élu de Bint Jbeil. « Nous demandons au gouvernement de faire de la reconstruction une priorité. Il commet une grave erreur s’il pense pouvoir tourner le dos à ce dossier ou tergiverser dans l’exécution de ses engagements exprimés dans sa déclaration ministérielle », a-t-il poursuivi. Et d'ajouter : « Ce qui se passe actuellement creuse le fossé entre l'État et une grande partie des Libanais et renforce l'adhésion du milieu de la résistance à son option de résistance. De nombreux facteurs confirment à ce milieu qu'il n'est pas possible de miser sur d'autres options ».
Le député a par ailleurs dénoncé les pressions extérieures exercées sur l'État libanais, estimant que celles-ci « entravent » le début la reconstruction. « Certains pays submergent le gouvernement de ces pressions et exigences, au lieu de faire pression sur l’ennemi pour qu’il se retire du Liban et cesse ses attaques, qui n’ont pas été arrêtées par un engagement total (du Hezbollah, ndlr) en faveur du cessez-le-feu et la remise complète du contrôle du sud du Litani à l’État », a-t-il constaté.
En dépit de l’accord de cessez-le-feu, l’armée israélienne continue de mener des frappes aériennes presque quotidiennes visant le Liban-Sud et y occupe dans cinq points qu'elle juge « stratégiques ». Au moins 154 personnes ont été tuées au Liban depuis le début de la trêve, selon notre décompte.
Oui le Hizb doit reprendre les armes et occuper le Jallil pour mener la guerre dans le territoire israélien et pousser vers Jérusalem. Il faut rassembler pour cela tous les valides de 7 à 77 ans y compris les députés du Hizb ceux d‘Amal et le Mufti Quabalan epaulé par Naim Quasem!
10 h 09, le 11 mai 2025