Le leader des Marada, Sleiman Frangié, à Beyrouth en octobre 2016. Photo d'archives AFP
Jeudi soir, dans une interview à la chaîne al-Jadeed, le chef du mouvement Marada, Sleiman Frangié, s’est exprimé pour la première fois après plusieurs mois de silence sur la situation en Syrie depuis la chute du régime de Bachar el-Assad, son allié historique qu’il considérait comme un « ami ».
« Je vous dis que le régime qui était en place était une dictature, cela est vrai. Nous ne l’avons jamais défendu en disant qu’il s’agissait d’un régime démocratique », a reconnu le leader maronite, tout en soulignant qu’il faut désormais « donner du temps au nouveau régime pour voir ce qu’il va se passer » et son souhait de voir « la Syrie se stabiliser ».
« Je ne connais pas un chrétien qui ne veut pas partir de Syrie »
Le zaïm zghortiote s’est toutefois montré alarmiste quant au sort des minorités syriennes, notamment chrétiennes, estimant que celles-ci étaient plus en sécurité sous le joug du régime Assad que depuis son renversement par la coalition des rebelles islamistes menée par l’actuel président intérimaire Ahmad el-Chareh.
« Sous Assad, il y avait deux millions de chrétiens. Puis, après le début de la guerre en 2011, ils étaient entre 500 et 600 000 dans les régions tenues par le régime. Maintenant, ils ne sont plus que 100 à 150 000 et ils veulent tous partir. Je ne connais pas un chrétien qui ne veut pas partir de Syrie », affirme-t-il. Et d’ajouter : « Au temps d’Assad, personne n’était ciblé pour sa religion. Celui qui pouvait être ciblé politiquement, mais pas pour sa religion, n’est plus serein aujourd’hui en Syrie. »
L'ancien président Hafez el-Assad et son fils Bachar sont issus de la minorité alaouite. Sous la dictature du père, le régime avait réprimé dans le sang un soulèvement des Frères musulmans sunnites dans la ville de Hama, en 1982. Sous le régime de Bachar el-Assad, des milliers d’opposants, majoritairement sunnites, mais issus également d’autres minorités, notamment chrétienne, croupissaient dans les geôles du pouvoir.
M. Frangié a dans ce cadre évoqué les tensions communautaires en Syrie, alors que ces derniers mois, des massacres ont ciblé les minorités alaouites et druzes du pays. « L’autre jour, en plein cœur de Damas, des hommes de Chareh ont tué, massacré des gens et ils ont tout détruit. Un homme à Hama s’est fait agresser parce que sa fiancée se trouvait avec lui dans sa voiture », a-t-il cité pêle-mêle pour appuyer son propos. « Ce qui se passe n’est pas rassurant pour toutes les minorités dans la région », a-t-il répété.
« Les signes d’une dislocation de la Syrie »
L’ancien candidat à la présidence libanaise et favori du tandem chiite Amal-Hezbollah s’est également adressé au président Chareh alors que ce dernier se trouvait mercredi à Paris en visite officielle au palais de l’Élysée pour s’entretenir avec son homologue français Emmanuel Macron. « J’attends du président Ahmad el-Chareh qu’il mette en application ses paroles. Il ne peut plus y avoir d’éléments hors de contrôle (parmi les forces de sécurité syriennes). Après un mois, deux mois... six mois, quand va-t-il les discipliner ? » a-t-il lancé.
Le chef des Marada a toutefois appelé à une poursuite des relations bilatérales entre Beyrouth et Damas : « Avec qui l’État libanais doit-il parler pour le sujet des réfugiés syriens ou des frontières ? Avec l’État syrien. Il doit y avoir des relations sereines entre les deux pays », a-t-il dit, avant de réitérer ses doutes quant à l’avenir proche du pays voisin. « Je ne vois pas les signes d’une division de la Syrie, mais plutôt d’une dislocation. Et cela serait très dangereux, car cela peut provoquer une guerre civile qui ferait fuir toutes les minorités et détruirait le pays », a-t-il conclu.
Allié historique de Bachar el-Assad, répétant à l’envi le caractère « familial » de sa relation avec l’ancien maître de Damas, Sleiman Frangié a vu ses ambitions présidentielles enterrées au lendemain de la chute de l’ancien régime syrien, principal pilier de son soutien régional, après que son allié sur la scène libanaise, le Hezbollah, a été fortement affaibli par la guerre contre Israël l’an dernier au Liban.
oui c ca ! il nous a bien protege a achrafieh en 78. extremement bien, 100 jours durant. decidement souleiman f n'a aucune honte de le declarer. tout comme les serfs des assad qui soudainement ont dit etre etonnes de connaitre l'ampleur de la sauvagerie de leur maitres
09 h 51, le 12 mai 2025