
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) et le président syrien Ahmad el-Chareh (à droite) se saluent après une conférence de presse conjointe, après leur rencontre au palais de l’Élysée à Paris, le 7 mai 2025. Photo AFP/ Ludovic Marin.
Le leader libanais druze Walid Joumblatt a remercié le président français Emmanuel Macron pour son «courage et (son) audace », après l'accueil mercredi à l'Élysée du président syrien, Ahmad el-Chareh, lors d'une première visite controversée en Occident du dirigeant de facto de la Syrie.
« Cher président Macron, je vous félicite pour votre courage et votre audace en faveur de l’avènement d’une nouvelle Syrie, débarrassée de l’oppression et de la dictature, face aux projets de démantèlement portés par certaines puissances extérieures. Merci pour ce grand soutien en faveur de la stabilité de la Syrie et du Liban » a écrit l'ancien leader du Parti socialiste progressiste (PSP).
Vendredi dernier, Walid Joumblatt s'est rendu pour la deuxième fois en Syrie rencontrer son nouveau dirigeant, depuis la chute du régime dictatorial de Bachar el-Assad le 8 décembre 2024. Après les affrontements meurtriers survenus il y a une dizaine de jours entre miliciens druzes et combattants affiliés au nouveau pouvoir, faisant craindre la menace d’une partition du pays, l’ancien chef du PSP a renouvelé son soutien inconditionnel à l’unité de la Syrie, dont dépend largement selon lui celle du Liban.
Pour Walid Joumblatt, il s'agit de défendre ardemment l’ancrage arabe des druzes, et refuser à Israël tout prétendu droit à défendre cette communauté, qui connaît une présence importante au sud de la Syrie, à la frontière avec l'État hébreu. Israël est accusé par certains experts de vouloir semer la division dans ce pays, préalable à la partition du pays, notamment pour éviter d'avoir un pouvoir islamiste fort à sa frontière.
« Garanties concrètes »
Par ailleurs, le cheikh Akl Sami Abi el-Mouna, leader spirituel de la communauté druze, a de son côté reçu l'ambassadeur de France au Liban Hervé Magro à la Maison de la communauté druze à Beyrouth, avec qui il a discuté des affrontements en Syrie, rapporte l'Agence nationale d'information.
L’ambassadeur de France a exprimé sa « profonde tristesse face aux récents événements, contraires aux lois internationales et humanitaires ». Il a réaffirmé l’engagement de la France, sous la direction de M. Macron, à œuvrer pour la stabilité en Syrie, à la renforcer au Liban, et à soutenir la formation d’un État capable de garantir la sécurité et la confiance de ses citoyens. Il a insisté sur le fait que « la France mobilise tous ses efforts pour instaurer la paix à l’échelle régionale, notamment en Syrie, un objectif qui ne pourra être atteint sans la coopération et l’unité de toutes les composantes du peuple syrien ».
Le cheikh Akl Sami Abi el-Mouna a salué les propos de l’ambassadeur, mettant en avant « les positions exprimées à cet égard par la communauté druze en Syrie ». Ces positions appellent à « des garanties concrètes » et plaident en faveur « de l’établissement d’un État unificateur, capable d’embrasser tous ses citoyens, de leur offrir sécurité et espoir, tout en rejetant fermement toute forme d’ingérence étrangère, de tutelle ou de projet visant à diviser ou fragmenter le pays », a-t-il indiqué.
Il est dans le jeu depuis bien longtemps ! Monsieur stop BS...
18 h 59, le 08 mai 2025