Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, s'est rendu lundi matin au ministère de l'Intérieur afin de lancer les opérations de la cellule centrale en charge de la supervision des élections municipales, dont le coup d'envoi sera donné dimanche prochain dans le Mont-Liban. Lors de cette visite, accompagné du ministre de l'Intérieur Ahmad Hajjar, M. Salam a indiqué que le gouvernement a « tenu sa promesse » pour l'organisation de ce scrutin, pour lequel le ministère est « prêt ».  

« Nous avions promis que les élections municipales auraient lieu à temps et nous avons tenu notre promesse », a déclaré M. Salam, affirmant avoir pu constater, lors de sa visite, que « le ministère de l'Intérieur est prêt à superviser le processus électoral ». « Les élections municipales constituent peut-être une première étape vers l'activation tant attendue de la décentralisation administrative », a-t-il encore déclaré, soulignant l'importance de cette échéance pour « redynamiser le pays ». Lorsque les élections seront terminées, le cabinet pourra « se pencher sur l'étude de divers autres projets », dont la décentralisation, a-t-il souligné, en allusion à cette réforme administrative prévue dans l'accord de Taëf (signé pour mettre fin à la guerre civile de 1975-1990) et jamais appliquée, et que le cabinet a promis de mettre en œuvre dans sa déclaration ministérielle. Le Premier ministre a dans ce cadre appelé les jeunes à se présenter et voter pour les municipales, soulignant le besoin de « sang neuf et de renouveau dans la vie politique libanaise ». 

Le Premier ministre a également appelé « les jeunes non seulement à voter, mais aussi à se porter candidats ». « La réforme ne passe pas uniquement par les projets, les lois et les structures, mais aussi par le renouvellement de la vie politique grâce à un sang neuf. C’est votre pays, et son développement commence dans vos municipalités », a-t-il lancé.

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De son côté, le ministre de l'Intérieur a affirmé mené des « contacts diplomatiques avec le comité en charge de la supervision de l'accord de cessez-le-feu » au Liban-Sud afin d'assurer la sécurité du scrutin, notamment dans le Sud, qui reste frappé quasiment quotidiennement par l'armée israélienne. « Nous avançons selon l'agenda de l'État libanais, et non selon celui de l'ennemi israélien », a insisté M. Hajjar. 

« La décision d'organiser les élections municipales à leur échéance dans toutes les régions du Sud, de la banlieue-sud, du Nord, du Mont-Liban, de la Békaa et de Beyrouth est une affirmation de la souveraineté libanaise et de la volonté de l’État libanais », a poursuivi le ministre. Ce dernier a précisé s'être entretenu avec le mohafez du Mont-Liban, Mohammad Mekkaoui, sur « les mesures à prendre en cas d'incident », comme il le fera avec les autres gouverneurs avant les autres échéances électorales à venir. « Nous travaillons en coordination avec toutes les autorités sur le terrain : gouverneurs, sous-préfets, forces de sécurité et militaires. Nous n'avons pas d’autre option que de tenir cette échéance en temps voulu », a-t-il ajouté.

Pour rappel, les élections municipales se tiendront 4 mai au Mont-Liban ; le 11 mai au Liban-Nord et dans le Akkar ; le 18 mai à Beyrouth, dans la Békaa et à Baalbeck-Hermel et le 24 mai au Liban-Sud et Nabatiyé.

Ouverture des dépôts de candidatures dans le Sud

Par ailleurs, les candidatures sont désormais ouvertes pour les municipales au Liban-Sud. Dans ce cadre, un nouveau programme informatique est disponible au sérail de Saïda pour enregistrer les dossiers des candidats, selon notre correspondant Mountasser Abdallah. Le mohafez de la région, Mansour Daou, s'est rendu sur place pour superviser les procédures, décrites par le président de l'association des moukhtars de Saïda, Ibrahim Antar, comme « fluide ». 

Le scrutin dans le Sud sera organisé à la veille du 25e anniversaire de la « libération », soit la date à laquelle, en 2000, le dernier soldat israélien a quitté le Liban-Sud après des années d'occupation. Cet anniversaire sera célébré cette année alors qu'après la dernière guerre de l'automne dernier entre l'État hébreu et le Hezbollah, l'armée israélienne continue d'occuper cinq positions qu'elle estime « stratégiques » dans le Sud, en territoire libanais.