
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres reçu par le président Joseph Aoun le 18 janvier 2025 au palais de Baabda. AFP
Dans un moment qu’il qualifie de « potentiellement plus propice » que jamais, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a exhorté le Liban à « réaffirmer sa souveraineté pleine et entière » et à « se réapproprier la décision sur la guerre et la paix ». Le patron de l’ONU s’exprimait dans son 41e rapport sur l’application de la résolution 1559 (2004), qui couvre les développements allant du 16 septembre 2024 au 28 mars 2025.
Dans un document d’une grande clarté, M. Guterres souligne l’urgence de « parvenir au monopole de la possession des armes sur l’ensemble du territoire » et de « désarmer toutes les milices libanaises et non libanaises », des engagements pris depuis les accords de Taëf et constamment rappelés par les résolutions du Conseil de sécurité.
Le défi persistant du désarmement du Hezbollah
Le secrétaire général ne laisse planer aucun doute sur la priorité absolue pour l’ONU : « Le maintien d’armes en dehors de l’autorité de l’État continue de poser un grave défi à la souveraineté libanaise. » Désignant explicitement le Hezbollah comme « la milice la plus lourdement armée du pays », Guterres a souligné que « le Hezbollah n’a pas désarmé et refuse de rendre des comptes aux institutions de l’État. » Il a dès lors appelé le gouvernement libanais à « prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher le Hezbollah et d’autres groupes d’acquérir des armes et de renforcer des capacités paramilitaires en dehors de l’autorité de l’État », conformément aux résolutions 1559 (2004) et 1701 (2006). Il est allé encore plus loin en soulignant que « les pays de la région qui entretiennent des liens avec le Hezbollah devraient encourager son désarmement et sa transformation en un parti politique exclusivement civil », dans l’intérêt de la paix et de la stabilité régionales, en allusion probable à l’Iran.
Il a exhorté toutes les parties internes et externes à « s’abstenir de toute activité militaire sur le territoire libanais » et plaidé pour un « dialogue national inclusif » afin de résoudre les tensions autour de la question des armes.
Une armée confrontée à des défis immenses
Reconnaissant les efforts du Liban, Antonio Guterres s’est félicité du « déploiement de l’armée dans des zones où elle n’était pas présente auparavant » et du « démantèlement d’infrastructures militaires » au sud du Litani.
Le secrétaire général a souligné que « le rôle de l’armée libanaise est essentiel pour garantir la capacité de l’État à affirmer la souveraineté nationale » et appelé à « accroître le soutien international aux Forces armées libanaises ». Il a noté que, grâce à une forte mobilisation « à la fin du mois de mars, l’armée libanaise s’est déployée dans toutes les villes et villages au sud du Litani, à l’exception de cinq localités » encore occupées par Israël. Mais il a averti que « le chemin vers la consolidation de l’autorité de l’État reste long ».
Une souveraineté fragilisée
M. Guterres a encore condamné avec vigueur les multiples violations israéliennes de l’accord de trêve, évoquant des « violations de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Liban. » Il a demandé de nouveau à Israël de « se retirer immédiatement de la partie nord du village de Ghajar et des zones adjacentes au nord de la Ligne bleue », et de « cesser ses vols dans l’espace aérien libanais », qui persistent en dépit des résolutions du Conseil de sécurité. Ces violations, a-t-il ajouté, « compromettent dangereusement les efforts pour restaurer une paix durable ».
Dialogue prometteur avec la Syrie
Le rapport a en outre salué « les efforts renouvelés pour la démarcation des frontières » avec la Syrie, soulignant qu’« un contrôle rigoureux des frontières est indispensable pour mettre fin aux trafics d’armes » et garantir la souveraineté. « La délimitation et la démarcation des frontières restent essentielles pour permettre un contrôle et une gestion adéquats des mouvements de personnes et d’armes », a-t-il insisté.
À travers un rapport aussi direct qu’exhortatif, Antonio Guterres a donc tracé la voie : le Liban a désormais l’opportunité – et la responsabilité – de tourner la page des guerres intestines et de devenir enfin maître de son destin.
Antonio Guterres a exhorté le Liban à « réaffirmer sa souveraineté pleine et entière et à > Comment ose t il ? SIONISTE VA ! AGENT DES FORCES LIBANAISES !
09 h 32, le 28 avril 2025