
Le président libanais, Joseph Aoun (g.), et le président du CESE, Charles Arbid, à Beyrouth, le 25 avril 2025. Photo x / LBPresidency
Le président Joseph Aoun a insisté vendredi, lors d'une visite au siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE) à Beyrouth, sur l'importance que ce Conseil soit consulté automatiquement par le gouvernement sur toute question relevant des spécialisations de cet organe.
« Une loi amendée, approuvée par le Parlement, oblige le gouvernement à vous consulter sur toute question économique, sociale ou environnementale, a affirmé M. Aoun devant les membres du CESE, en allusion à un texte adopté en 2022 par le Parlement. Elle ouvre également la porte pour que d'autres institutions constitutionnelles vous consultent… Ne renoncez pas à ce droit ». « Je suis ici aujourd'hui pour m'engager à rester à vos côtés, protégez votre devoir et votre droit », a déclaré le chef de l'État au président du Conseil, Charles Arbid, et à ses membres, selon un communiqué publié par la présidence libanaise sur X. « J’ai besoin de vous… J’ai besoin de votre avis. J’ai besoin de vos conseils, de votre expertise, de votre science, de votre planification et de vos études… C’est ce que votre honorable Conseil a accompli », a-t-il ajouté.
Le Conseil économique et social a été formé en 1995 pour « participer à la formulation de la politique économique et sociale de l'État, en plus de développer le dialogue et la coopération entre les secteurs ». Il est composé de 71 membres, représentant 43 organismes représentatifs des secteurs économiques et sociaux.
« Mesdames et messieurs, président et membres du Conseil économique, social et environnemental, responsables de tous les secteurs économiques libanais… Je viens aujourd’hui vous demander une faveur. C’est de m’aider, moi et chaque responsable au Liban », a encore affirmé M. Aoun devant le CESE. Il a poursuivi : « Dans les affaires publiques, il existe deux écoles de pensée. L’une pense que la politique est une activité autoritaire centrée sur le dirigeant, dont le but est le bien du dirigeant… Une seconde école pense que la politique est une activité centrée sur l’humain et que son objectif est le bien de l’être humain avant tout et surtout… Moi, mesdames et messieurs, je crois en cette deuxième école. »
Interrogé par un journaliste sur la situation dans le sud du Liban, à la lumière de l’occupation israélienne de cinq points stratégiques, le président Aoun a répondu qu'il « n’y a pas de solution en dehors de la diplomatie », rappelant avoir déclaré de Bkerké le week-end dernier que le Liban « ne peut plus supporter la rhétorique de la guerre ».
À la fin du mois de novembre 2024, le Hezbollah et Israël sont parvenus à un accord de cessez-le-feu pour mettre fin à leur conflit armé qui avait débuté en octobre 2023. Ce conflit s’est intensifié en septembre 2024, avant qu’un cessez-le-feu ne soit conclu deux mois plus tard. Bien qu’Israël devait se retirer du sud du Liban au 18 février dernier, conformément à l’accord prolongé en janvier, l’armée israélienne est toujours présente et continue de bombarder presque quotidiennement des maisons et des voitures dans la région.