
Lors des funérailles de Lokman Slim, le 11 février 2021, à Haret Hreik, dans la demeure familiale. Photo Nabil Ismail
La chambre de Cour de cassation chargée des demandes de dessaisissement des magistrats, présidée par Randa Kfoury, a décidé en mars dernier de renvoyer l’affaire de l’assassinat de l’écrivain et militant politique Lokman Slim du juge d’instruction de Beyrouth Bilal Halaoui à un autre juge, a indiqué une source judiciaire à L’Orient-Le Jour.
Cette décision, prononcée peu avant le départ à la retraite de la juge Kfoury, le 27 mars, devra permettre de rouvrir ce dossier, alors que Bilal Halaoui avait publié en février, quelques jours avant le quatrième anniversaire de l'assassinat de Lokman Slim, un acte d'accusation dans lequel il déclarait ne pas être en mesure d'identifier les assassins, ce qui avait provoqué un tollé au Liban. Selon le juge, les services de sécurité « n’avaient pas pu révéler l’identité de l’auteur en raison d’un manque de données ».
Recours au nom de la famille de Lokman Slim
L'instance de cassation, composée également des magistrats Samih Sfeir et Fadi Aridi, examinait l'affaire suite a un recours en ce sens porté le 26 novembre 2024 par les avocats Diala Chéhadé et Moussa Khoury, au nom de la famille de la victime. L'arrêt de la chambre de la cour de cassation a décrété que le dossier doit être renvoyé à un autre magistrat, qui devra être désigné par le premier président de la cour d'appel de Beyrouth. C'est actuellement le juge Habib Rizkallah qui occupe ce poste par intérim. Le corps de la magistrature étant à la veille de permutations judiciaires, il n'est pas encore clair si le magistrat Rizkallah prendra lui-même la décision concernant l'affaire, ou si ce sera son successeur qui s'en chargera.
Lokman Slim, connu pour son opposition au Hezbollah, a été abattu de plusieurs balles dans le sud du Liban, en février 2021. Il était l’une des rares voix critiques du parti au sein de sa communauté. Avant son assassinat, M. Slim avait affirmé à plusieurs reprises avoir reçu des menaces de la part du parti chiite.
Lors de la quatrième commémoration de l'assassinat, la famille de Lokman Slim avait dénoncé la suspension de l’enquête. En 2023, des rapporteurs spéciaux de l’ONU avaient déjà critiqué la lenteur de l’instruction.
"Selon le juge, les services de sécurité « n’avaient pas pu révéler l’identité de l’auteur en raison d’un manque de données »" Manque de données, hein? Mais monsieur le juge, il faut chercher à qui profite le crime, et là il n'y a que deux possibilités: soit un membre de la congrégation de Saint-Vincent-de-Paul, soit un père capucin....Et les services de sécurité ont eu la malencontreuse idée de chercher du côté des "barbus" de Gaby Nasr! Hehehehe...
17 h 52, le 23 avril 2025