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Campus - événement

L’IA transforme les médias : la NDU ouvre le débat

Le Forum des études médiatiques 2025 a exploré les opportunités, défis et enjeux éthiques de l’intelligence artificielle dans le journalisme, la publicité et les arts visuels.

Les débats ont abordé la question de savoir si l’IA représente une menace pour les emplois dans le journalisme. Photo NDU

L’Université Notre-Dame de Louaizé (NDU) a accueilli le 4 avril le Forum des études médiatiques (MSF25) autour des « arts de la communication à l’ère de l’intelligence artificielle: publicité, journalisme et cinéma ». L’événement, organisé par le département des études médiatiques de la faculté des lettres et des sciences humaines, a réuni étudiants, enseignants et professionnels des médias pour discuter de l’impact croissant de l’intelligence artificielle (IA) sur les médias, tant au Liban qu’à l’échelle mondiale.

Le forum a mis en lumière le rôle actif que joue désormais l’IA dans la production de contenu, allant bien au-delà d’un simple outil d’assistance, notamment à travers la création de vidéos hyperréalistes destinées au divertissement. Il a également soulevé les opportunités ainsi que les défis éthiques liés à son utilisation dans les domaines du journalisme, de la publicité et des arts visuels.

Le rôle du journaliste dépasse ce que l’intelligence artificielle peut accomplir

« Cet événement reflète notre engagement, à la NDU, à offrir à nos étudiants des occasions concrètes d’échanger avec des experts de premier plan dans le domaine des médias, et de découvrir des perspectives pratiques sur le rôle transformateur de l’IA dans les médias contemporains », a souligné le Dr Maria Bou Zeid, doyenne de la faculté des lettres et des sciences humaines à la NDU.

Elle a précisé que le MSF25 n’était « pas qu’une simple conférence : c’était une expérience pratique, orientée vers les étudiants, qui traduit les savoirs théoriques en applications concrètes ». Et d’ajouter : « Au-delà de sa portée éducative, cet événement incarne le rôle pionnier de la NDU dans la promotion de pratiques éthiques en matière d’intelligence artificielle. »

Des panels riches et engagés

L’événement s’est articulé autour de deux tables rondes. Les discussions ont porté sur la publicité et le marketing digital à l’ère de l’IA, ainsi que l’IA dans le journalisme et les arts visuels.

Les intervenants ont unanimement reconnu que si le potentiel de l’IA reste difficile à cerner dans son ensemble, elle est loin d’être une tendance passagère.

« L’IA est un outil. Elle sera disruptive et changera la manière dont les affaires sont menées », a déclaré Firas Mghames, PDG de Feer McQueen.

« Elle transforme profondément les dynamiques de communication, et il faut l’adopter », a ajouté Alain David, directeur général de Promofix.

Les débats ont également abordé la question de savoir si l’IA représente une menace pour les emplois dans le journalisme. Si certains postes sont déjà en voie de disparition, les intervenants ont souligné que les journalistes conservent un rôle fondamental : fixer l’agenda médiatique – une tâche encore hors de portée de l’IA. Le rôle du journaliste dépasse ce que l’intelligence artificielle peut accomplir, comme l’a souligné Layal Bahnam, de l’association Maharat.

Les intervenants ont noté que l’IA peut être un allié pour suivre les tendances sur les réseaux sociaux, mais qu’elle ne saurait remplacer l’analyse critique ni la responsabilité de corriger des fausses informations, comme les deepfakes – d’autant plus qu’au Liban, aucune législation ne permet encore de sanctionner leur usage.

Enjeux éthiques et fracture générationnelle

Georges Jabbour, président du syndicat de la publicité, a mis en garde contre les dangers liés à l’IA. « Si l’IA peut créer des vidéos réalistes à des fins de divertissement, elle peut aussi générer de fausses déclarations, incriminer des innocents ou encore diffuser de la désinformation. »

Il a également soulevé une fracture générationnelle inquiétante. « Tandis que les jeunes parviennent souvent à repérer les contenus générés par l’IA, les générations plus âgées peinent à faire la distinction entre le vrai et le faux, ce qui les rend plus vulnérables à la propagande alimentée par l’IA. » Et de questionner : « La publicité basée sur l’IA repose sur la collecte de données personnelles, notamment celles des jeunes. Mais où tracer la limite ? Plus l’IA en sait sur nous, plus elle peut influencer nos décisions. »

En conclusion, les organisateurs ont adressé un message fort aux étudiants, les invitant à faire usage des outils d’IA de manière critique et responsable.

« Depuis ses débuts, la NDU soutient le potentiel de l’intelligence artificielle tout en veillant à maintenir des normes éthiques solides », a déclaré la Dr Bou Zeid.

Cela se traduit par des initiatives concrètes : la formation des enseignants à l’intégration de l’IA dans leurs pratiques pédagogiques, la publication de directives universitaires pour un usage responsable de ces technologies et les recherches menées par les enseignants de la NDU dans le domaine de l’IA, « qui participent activement à la production de savoirs locaux et à l’enrichissement du débat mondial sur ce sujet crucial ».

« À travers le MSF25, la faculté des lettres et des sciences humaines, département des études médiatiques, réaffirme son rôle de leader académique et son engagement à former les professionnels des médias de demain, prêts à naviguer dans un avenir dominé par les technologies de l’intelligence artificielle », a-t-elle conclu.


L’Université Notre-Dame de Louaizé (NDU) a accueilli le 4 avril le Forum des études médiatiques (MSF25) autour des « arts de la communication à l’ère de l’intelligence artificielle: publicité, journalisme et cinéma ». L’événement, organisé par le département des études médiatiques de la faculté des lettres et des sciences humaines, a réuni étudiants, enseignants et professionnels des médias pour discuter de l’impact croissant de l’intelligence artificielle (IA) sur les médias, tant au Liban qu’à l’échelle mondiale.Le forum a mis en lumière le rôle actif que joue désormais l’IA dans la production de contenu, allant bien au-delà d’un simple outil d’assistance, notamment à travers la création de vidéos hyperréalistes destinées au divertissement. Il a également soulevé les...
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