
Un véhicule devant des bâtiments détruits par des frappes israéliennes à Ramiyé au Liban-Sud, le 5 mars 2025. Mahmoud Zayyat/AFP
L'armée israélienne a mené, mercredi matin deux frappes de drone sur des véhicules au Liban-Sud, faisant au moins un mort et deux blessés, selon les sources locales de notre correspondant Mountasser Abdallah et le ministère de la Santé.
Dans la matinée, un drone israélien a frappé une camionnette qui circulait à Wadi Hojeir, une vallée stratégique connectant plusieurs régions du Liban-Sud, faisant un mort et un blessé. Le ministère libanais de la Santé a confirmé que ce tir a fait un mort et le village de Markaba a annoncé qu'un de ses habitants, Hussein Abderrahim Younès, avait été tué dans ce raid. L'armée israélienne a, elle, annoncé avoir éliminé « un terroriste de la force al-Radwan du Hezbollah », qu'elle n'a pas nommé.
Tirs de mitrailleuse et bulldozer israéliens
Une autre frappe de drone a visé en début d'après-midi une mobylette à Hanine (Bint Jbeil), blessant son conducteur, qui a fini par succomber à ses blessures. Le ministère a confirmé le décès « d'un citoyen » dans ce bombardement, et la victime a été identifiée comme Ali Mohammad Abbas par des sources locales de notre correspondant. L'armée israélienne a revendiqué cette seconde frappe en fin d'après-midi affirmant avoir ciblé un membre du Hezbollah.
Outre ces raids successifs, l'armée israélienne a tiré à la mitrailleuse sur la périphérie de Kfarchouba, dans le caza de Hasbaya et qu'un bulldozer israélien a effectué des travaux sur la route adjacente au mur de béton dans la zone dite de Hadab-Khallet Wardé, près de Aïta el-Chaab (Bint Jbeil), selon des témoignages d’habitants.
Un centre de secouristes bombardé
Dans la nuit, plusieurs bombardements avaient visé des localités des cazas de Tyr et Bint Jbeil. Dans la région dite de « Wadi Tannour », située entre Ramiyé et Beit Lif, à Bint Jbeil, un drone israélien avait tiré trois missiles peu après 22h. Aucune information n'était disponible, jusqu'à ce mercredi matin, concernant d'éventuelles victimes. Peu après, des fusées éclairantes avaient été lancées au-dessus de Houla, dans le caza de Marjeyoun. Après minuit, un drone israélien avait en outre visé un local des « scouts de la mission islamique » (al-Rissala), l'association de secouristes du mouvement chiite Amal, à Tayr Harfa, dans le caza de Tyr. Dans un communiqué, le ministère de la Santé a condamné cette frappe qui « enfreint toutes les normes et le droit international ».
Dans une publication sur X, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a indiqué mercredi matin que l'aviation israélienne avait « attaqué une infrastructure » appartenant au Hezbollah au Liban-Sud, l'accusant une nouvelle fois « d'exploiter des infrastructures civiles ». « L'armée israélienne agira contre toute tentative du Hezbollah de reconstruire ses capacités », a-t-il ajouté.
Décès d'un blessé de la frappe sur Aïtaroun
Par ailleurs, une frappe de la veille sur une camionnette à Aïtaroun a tué une seconde personne, Mohammad Baydoun, selon notre correspondant et le ministère de la Santé, qui précise que la victime avait 17 ans. La veille, l'armée israélienne avait indiqué que la personne visée dans ce tir était un « commandant appartenant à la division des opérations spéciales du Hezbollah ».
L'État hébreu continue de violer de manière quasi-quotidienne l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, entré en vigueur le 27 novembre dernier, affirmant cibler des membres présumés du parti chiite. Selon l'ONU, les frappes israéliennes ont fait au moins 71 morts civils au Liban depuis le début de la trêve. Notre décompte du nombre total de tués depuis cette date, Hezbollah et civils compris, fait, lui, état de 138 victimes.
En fin de journée, l'armée israélienne a une nouvelle fois multiplié les frappes sur des maison préfabriquées dans plusieurs localités du LIban-Sud, notamment à Aïta el-Chaab, Zalloutiyé, Chihine ou encore Boustane.