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Politique - 50 ans de la guerre civile au liban

Joseph Aoun : Seuls l’État, son armée et ses forces de sécurité protègent le Liban

Parmi les « enseignements » à tirer des 50 dernières années, et sur fond de discussions concernant l'arsenal du Hezbollah, le président a déclaré que « seul le dialogue » peut résoudre les problèmes du pays.

Joseph Aoun : Seuls l’État, son armée et ses forces de sécurité protègent le Liban

Le président libanais Joseph Aoun. Photo X / @LBPresidency

Le président libanais, Joseph Aoun, a commémoré samedi soir les 50 ans du début de la guerre civile au Liban, appelant à n'avoir recours qu'au « dialogue » pour régler les problèmes internes du pays et insistant sur le fait que seules l'armée libanaise et l' « unité » des Libanais doivent constituer leurs « armes ».

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« Notre unité est notre arme et notre armée est notre arme »

S'adressant à ses « frères et sœurs libanais », Joseph Aoun a appelé tous les Libanais à déclarer que « seul l’État nous protège — l’État fort, souverain, juste », insistant sur le fait que « toute arme hors du cadre ou de la décision de l’État menace les intérêts du Liban ». Et de poursuivre : « Il est temps pour nous de dire à l’unisson : seuls l’État, son armée et ses forces de sécurité officielles protègent le Liban. Et il est temps de s'engager à respecter cette position, pour que reste le Liban. »

Voulant jurer que « la guerre est enterrée à jamais et qu'il est impossible qu'elle revienne », celui qui a été plusieurs années à la tête de la troupe a juré au nom des victimes et des générations futures que « notre unité est notre arme, et notre armée est notre arme, afin que les cinquante prochaines années soient remplies de paix. »

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Le chef de l'État a encore souligné qu'en 50 ans, « deux générations ont vu leurs rêves s’envoler, et leurs vies s’effacer », tandis que le Liban reste « égaré ». Il a appelé à se souvenir des « milliers de martyrs de tout le Liban et toutes ses régions », ainsi que des « disparus et de leurs proches qui resteront à jamais victimes de la guerre », et s'est interrogé : « pourquoi en est-on arrivé là ». « Certes, la guerre a pris fin avec l’Accord de Taëf, qui comprenait d’importants compromis et des amendements constitutionnels essentiels. Mais la question demeure : n’aurions-nous pas pu réaliser ces réformes par le dialogue, sans passer par la guerre, la destruction et les combats ? »

« Seul le dialogue peut résoudre nos crises »

« Nous avons aujourd'hui le devoir de tirer des leçons de ces cinquante dernières années », a-t-il encore appelé. Et la première d'entre elles est que « la violence et la haine ne résolvent aucun problème au Liban. Seul le dialogue peut résoudre nos crises internes et structurelles ». « Notre pays repose sur plusieurs principes, au premier rang desquels le fait qu'aucune composante ne peut en annuler une autre ».

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Les différentes parties prônent plusieurs façons de parvenir à une solution au désarmement du Hezbollah. Ce dernier, comme le chef du gouvernement, Nawaf Salam, favorisent un dialogue interne, tandis que d'autres, comme les Forces libanaises, ennemi juré du Hezb, veulent imposer la remise de l'arsenal du parti-milice, selon un calendrier strict.

« Unis sous un même drapeau »

Le chef de l'État a ensuite pointé du doigt, dans son « second enseignement » tiré de la guerre, les ingérence extérieures. « Chaque fois qu’un Libanais s’est appuyé sur l’étranger contre son partenaire national, il a perdu, et ses partenaires dans la nation ont perdu aussi ». « Quel que soit le prix d’un compromis interne, il restera toujours inférieur à celui que nous payons en nous tournant vers l’extérieur », a-t-il lancé. « Le troisième enseignement, c’est que nous n’avons aucun autre refuge que l’État libanais, a déclaré Joseph Aoun. Que nul ne soit oppresseur, que nul ne soit opprimé. Que nul ne lèse, que nul ne soit lésé. Tous, comme je le dis et le répète, sommes unis sous un même drapeau, portant une même identité. »

Le président Aoun a en outre critiqué les tirs de roquettes non-revendiqués lancés ces dernières semaines depuis le Liban-Sud, qui avaient provoqué des ripostes violentes et meurtrières de l'armée israélienne. Commentant ces lancements, le chef de l'État a dénoncé une « conspiration malveillante contre le pays », qui n'ont fait qu'offrir « un prétexte supplémentaire à ceux qui n’en attendaient déjà pas pour nous attaquer, et elles affaiblissent l’État vis-à-vis de ses alliés ». Il a salué le fait que « les Libanais ont unanimement condamné » les tirs, évoquant notamment la plainte déposée à cet effet par le Conseil supérieur chiite, « une initiative saluée et symbolique ». 

Le président libanais, Joseph Aoun, a commémoré samedi soir les 50 ans du début de la guerre civile au Liban, appelant à n'avoir recours qu'au « dialogue » pour régler les problèmes internes du pays et insistant sur le fait que seules l'armée libanaise et l' « unité » des Libanais doivent constituer leurs « armes ». Lire aussi La génération post-Taëf ne veut pas entendre parler de la guerre civile M. Aoun a prononcé son discours à la veille des commémorations du 13 avril, date à laquelle en 1975 un incident a impliqué dans la zone de Chiyah-Aïn el-Remmané, des miliciens chrétiens qui ont mitraillé un bus transportant des Palestiniens. Peu auparavant, une fusillade avait fait des morts parmi les Kataëb, notamment la première victime, Joseph Abou Assi. Sa prise de parole...
commentaires (13)

« Chaque fois qu’un Libanais s’est appuyé sur l’étranger contre son partenaire national, il a perdu ». Mais c’est cet étranger que vous a hissé à à la tête du Pays.

Hitti arlette

10 h 35, le 14 avril 2025

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Commentaires (13)

  • « Chaque fois qu’un Libanais s’est appuyé sur l’étranger contre son partenaire national, il a perdu ». Mais c’est cet étranger que vous a hissé à à la tête du Pays.

    Hitti arlette

    10 h 35, le 14 avril 2025

  • In order to unite under one flag, let’s begin by banning the yellow Hizb flag by banning all flags other than the Cedar green red and white by simply passing a law and making it punishable by a huge fine and jail time. We can simultaneously get rid of that pro-Syrian swastika.

    Tartanpion

    20 h 26, le 13 avril 2025

  • Un grand bravo pour votre vision.

    Mohamed Melhem

    19 h 59, le 13 avril 2025

  • « Chaque fois qu’un Libanais s’est appuyé sur l’étranger contre son partenaire national, il a perdu… » On ne comprend plus les contradictions des politiciens. M. le président ne s’est-il pas appuyé sur l’étranger pour arriver à Baabda ?

    Hitti arlette

    18 h 38, le 13 avril 2025

  • C’est parfait pour le dialogue, mais qui va dialoguer qui avec qui ? Naiim Kassem est le représentant du guide suprême Iranien déclaré et affiché. Vous le savez quand même non ? Il n’a pas son mot à dire. Il reçoit les ordres directement de son guide. Croyez vous que vous êtes capable à dialoguer avec son guide l’iranien ? Même Israël et avec lui les américains et à leur tête le dure Trump n’arrivent pas à dialoguer avec les iraniens. Soyons sérieux il faut chercher une autre façon de régler les armes du Hezbollah et cela avant la fin de votre mandat monsieur le président SVP.

    Gebran Eid

    12 h 56, le 13 avril 2025

  • Voilà un discours rassembleur digne d’un président que les libanais espéraient voir à la tête de leur pays. Espérons qu’il fera mouche auprès des citoyens qui s’étaient égarés et que les actes suivront pour permettre à notre pays d’être sauvé et que ses citoyens puissent enfin vivre en paix. Il est clair que des années d’endoctrinement ne seront pas effacées par un simple discours. Nous avons bon espoir de voir les partisans du HB revenir à la raison puisqu’ils ont été les premières victimes de ce parti vendu qui ne s’est jamais soucié de leur vie ni de leur devenir.

    Sissi zayyat

    11 h 05, le 13 avril 2025

  • .. Les actions et les décisions radicales feront la difference, pas les "speaches". Merci, on observe.

    Marie Claude

    10 h 01, le 13 avril 2025

  • Merci Monsieur le Président pour votre très beau message, en espérant que le Liban aura tourné la page définitivement avec la guerre et que nous arriverons très bientôt à libérer notre pays du Nord au Sud, d’Est à l’Ouest, et que le drapeau libanais soit posté à toutes nos frontières et tt au long du boulevard de l’aéroport.

    Khoury-Haddad Viviane

    08 h 02, le 13 avril 2025

  • Si seulement l'autre Aoun parlait ainsi durant sa présidence!

    Georges MELKI

    06 h 45, le 13 avril 2025

  • Le discours logique d’un vrai patriote. Si le dialogue peut mener à l’application complète et rapide des Lois et à recouvrir la souveraineté bafouée, alors que le Président et le premier ministre s’en chargent, car ils représentent la nouvelle ère. Les Libanais ont soif de paix et de tranquillité pour s’atteler à résoudre leurs problèmes journaliers, eau, eléctricité, santé, argent , emplois, corruption, car à cause des guerres insensées , stupides et perdues, ils se retrouvent privés de tout.

    Goraieb Nada

    05 h 47, le 13 avril 2025

  • le President a absolument raison ...

    nabil samir

    22 h 43, le 12 avril 2025

  • Monsieur le président, faites ce que vous dites Svp et ne fléchissez pas pour essayer de plaire. Nous avons besoin de vivre sereinement , sans avoir la crainte de circuler du nord au sud librement.

    Wow

    22 h 24, le 12 avril 2025

  • Très beau discours sincère et en LIBANAIS. Ce n’était pas un discours lassant , en langue de bous et en arabe littéraire ennuyeux. Bravo et Merci Monsieur Le président. Ça nous change de ceux qui s’adressaient à nous en … arabe littéraire et qui nous endormaient !!!!!

    LE FRANCOPHONE

    22 h 04, le 12 avril 2025

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