Le président libanais Joseph Aoun lors d'une tournée d'inspection au port de Beyrouth, le 11 avril 2025. Photo X / LBPresidency
Le président libanais Joseph Aoun, a effectué vendredi matin une tournée d'inspection au port de Beyrouth, récemment sous le feu des projecteurs après des accusations de transit d'armes du Hezbollah via cette infrastructure, et dans le centre d'enregistrement des véhicules de Dekouané, à l'est de la capitale, qui a longtemps fermé ses portes ces dernières années notamment sur fond d'enquête pour corruption.
Au port, lors d'une réunion entre le président et le chef de la sécurité, Albert Chbib, ce dernier a expliqué que les activités portuaires « se déroulent normalement, sous la supervision des forces de sécurité », selon un communiqué publié par Baabda. Par la suite, lors d'une tournée au port de conteneurs, en présence du directeur général par intérim des douanes, Raymond Khoury, le président Aoun a insisté sur « la nécessité de maintenir un contrôle douanier rigoureux sur les marchandises importées, de percevoir les taxes de manière juste et conforme aux lois en vigueur et de ne faire preuve d’aucune tolérance envers les contrevenants ». Il a en outre écouté plusieurs citoyens se rendant au port pour des formalités, à qui il a demandé de « signaler toute pratique illégale ». « Aucune infraction ne sera plus tolérée, quelle qu'en soit l'origine », a-t-il lancé.
Mardi soir, la chaîne al-Arabiya réputée proche du pouvoir saoudien affirmait que des unités de la Force al-Qods des gardiens de la révolution iranienne enverraient « armes, équipements et fonds » au Hezbollah via le port de Beyrouth, « sous la supervision de Wafic Safa », le responsable de l'unité de liaison du parti chiite, « sans qu’aucune autorité ne procède à des inspections ou ne supervise ces activités ». Le Hezbollah avait catégoriquement démenti tout transfert d'armes via le port, tandis que Fayez Rassamny, qui s'était rendu sur les lieux mercredi, avait annoncé un plan de sécurisation et dénoncé les allégations « dangereuses et surprenantes », de la chaîne télévisée saoudienne.
Accueil chaleureux à Dékouané
À Dekouané, au centre d'inspection mécanique des véhicules, le chef de l'Etat était accompagné du ministre de l'Intérieur Ahmad Hajjar. « Ceux qui protègent la corruption en sont complices », a déclaré Joseph Aoun à un groupe de citoyens venus sur les lieux pour effectuer des formalités, selon un bref communiqué publié par la présidence sur X après la visite. Il a ajouté : « Je suis là parce que je connais vos problèmes. Ce que nous vous demandons, c'est de nous faire parvenir vos difficultés ». Il a encore demandé aux personnes présentes de devenir « ses yeux » dans cette administration, avant d'être chaleureusement applaudi.
Cette visite entre « dans le cadre du suivi du président sur le travail des administrations publiques et les plaintes des citoyens », selon Baabda. Il en a profité pour inspecter le fonctionnement de cette institution et « écouter les besoins » des usagers. Lors d'un entretien avec le chef par intérim du service d'enregistrement des véhicules, Nazih Qobrosli, il a appelé le responsable à « redoubler d'efforts pour répondre aux demandes des citoyens et accélérer le traitement des dossiers » accumulés en raison des fermetures chroniques. Rencontrant ensuite des officiers travaillant dans l'institution, il les a exhortés à « empêcher le versement de pots-de-vin, faciliter les procédures et surveiller toute violation des droits des usagers ». Il a encore insisté sur le respect du code de la route et des lois en vigueur lors d'un passage au centre d'examen pour le permis de conduire.
Les centres d'enregistrement des véhicules et d'inspection technique au Liban ont été fermés à de nombreuses reprises, et pour des périodes plus ou moins longues au cours des dernières années, en raison de grèves de leurs employés et de procédures judiciaires lancées contre certains fonctionnaires, dont la directrice du département, pour des soupçons de corruption. Pendant plusieurs mois, il était impossible de faire enregistrer les véhicules, d'obtenir des immatriculations ou d'obtenir des permis de conduire. L'administration avait ensuite rouvert progressivement ses portes, notamment après avoir formé des militaires pour effectuer certaines procédures.
On fait confiance à notre Président et on est derrière lui. Lui au moins il a pris la peine de se déplacer pour constater par lui même si le HB utilise ou pas ce port. Il ne se laisse pas berner par les corrompus. Coo rage Président, vous êtes le meilleur
18 h 27, le 11 avril 2025