
Haïdar Slim (à droite) avec l'activiste Abou el-Fadel Choumane à l’Aéroport international de Beyrouth le 2 avril 2025 après avoir été libéré d’Arabie saoudite. Photo @shumanfadel/X
Le ressortissant libanais Haïdar Slim a été libéré de prison en Arabie saoudite et rapatrié au Liban, a annoncé mercredi sur le réseau X l’activiste pro-Hezbollah Abou el-Fadel Choumane qui suit la situation de ressortissants libanais dans les pays du Golfe et qui l’accueillait à son arrivée.
Haïdar Slim avait été arrêté en 2022 alors qu’il effectuait le pèlerinage du hajj à La Mecque après qu’une vidéo ait circulé sur les réseaux sociaux le montrant en train de chanter une prière pour le douzième imam chiite Mahdi, qui serait proscrite en Arabie saoudite, selon des médias locaux. Sa famille avait régulièrement bloqué la route de l’aéroport de Beyrouth en signe de protestation et appelé le gouvernement à faire pression sur Riyad pour sa libération.
M. Choumane a indiqué que, peu avant l’assassinat de l’ancien chef du Hezbollah Hassan Nasrallah le 27 septembre dans une frappe israélienne, il avait envoyé un message à la famille de Haïdar Slim, l’assurant qu’il suivait l’affaire et qu’il considérait ce dernier « comme son propre fils ».
Le Libanais devait initialement purger une peine de cinq ans, mais il a donc été libéré au bout de trois ans. Des dizaines de personnes l’ont accueilli à l’aéroport, le portant sur leurs épaules à sa sortie de l’aéroport, en récitant la même prière qui avait conduit à son arrestation en Arabie saoudite.
Le contexte
La libération de Haïdar Slim intervient trois jours seulement après la visite officielle du Premier ministre libanais Nawaf Salam en Arabie saoudite. M. Salam a été reçu en grande pompe dimanche par le prince héritier Mohammad ben Salmane, pour une réunion à huis clos consacrée aux « relations bilatérales et aux derniers développements au Liban et dans la région », rapportait l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). MBS avait alors affirmé que le royaume « se tient aux côtés du Liban et cherche à restaurer sa prospérité ». Quelques semaines avant M. Salam, c’est le président Joseph Aoun qui était également reçu en grande pompe à Riyad, signe du rétablissement des relations entre le nouveau pouvoir à Beyrouth et le royaume.
Les relations entre le Liban et les pays arabes du Golfe s’étaient en effet détériorées ces dernières années en raison de l’influence du Hezbollah sur la scène politique libanaise et ses prises de position hostiles à ces pays. Le parti, soutenu par l’Iran, a été affaibli militairement après sa guerre contre Israël entre octobre 2023 et novembre 2024, ce qui a incité les pays du Golfe à reconsidérer leur position à l’égard du Liban. Lors de leurs déplacements respectifs en Arabie saoudite, MM. Aoun et Salam ont déclaré que des efforts étaient en cours pour lever l’interdiction de voyager au Liban imposée aux citoyens saoudiens et pour relancer les exportations libanaises vers l’Arabie saoudite, dans un signe de réchauffement des relations entre les deux pays.