
Le Premier ministre Nawaf Salam, à Baabda, le 29 janvier 2025. Photo tirée du compte X de la présidence de la République
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a affirmé vendredi que « la page des armes du Hezbollah est tournée », au moment où la question de l’arsenal du parti chiite est sur le devant de la scène politique au Liban.
« La page est tournée en ce qui concerne les armes du Hezbollah après la déclaration ministérielle. L’expression “peuple, armée, résistance” (chère au Hezb et dont la quintessence figurait dans les déclarations ministérielles des gouvernements précédents, NDLR) fait désormais partie du passé », a déclaré M. Salam dans un entretien accordé à la chaîne panarabe saoudienne al-Arabiya. Il a aussi rappelé que « la déclaration ministérielle énonce clairement le monopole des armes au sein des institutions de l’État, et tout le monde est engagé à cela, personne ne s’y oppose ». Il a toutefois précisé que « la concentration de l’armement entre les mains de l’État ne se fera pas du jour au lendemain ».
La déclaration ministérielle du gouvernement Salam, qui s’inscrit dans le prolongement du discours d’investiture du président de la République, Joseph Aoun, est la première déclaration ministérielle, depuis Taëf, à ne faire aucune mention du « droit du peuple à résister par tous les moyens à l’occupation israélienne ». La nouvelle équipe ministérielle a plutôt insisté sur le fait que « l’État est entièrement responsable de la défense de son territoire » et doit « détenir le monopole des armes ».
Dès la formation du gouvernement du Premier ministre Nawaf Salam en février, le Hezbollah a lié les discussions sur son arsenal au dialogue et à une stratégie de défense nationale. Lors d’un Conseil des ministres le 13 mars, le débat autour de l’arsenal du parti de Dieu s’était engagé sous l’impulsion des Forces libanaises et des Kataëb, qui avaient réclamé la mise en place d’un calendrier pour son désarmement. Peu après, les ministres du mouvement Amal, Tamara el-Zein (Environnement) et Yassine Jaber (Finances), au sein du cabinet avaient exprimé leur opposition à tout désarmement du Hezbollah tant qu’Israël occupe cinq points du Liban-Sud. Mercredi, un échange de communiqués sur le sujet avait opposé un député Amal également, Kassem Hachem, à l’un de ses collègues des Forces libanaises, Fadi Karam.
Lors de son interview vendredi, M. Salam a également indiqué qu’« Israël prend pour prétexte les armes du Hezbollah pour maintenir une présence au Liban-Sud, alors que cette présence est illégale au regard de la loi internationale et de tous les accords ». Il a indiqué qu’« Israël doit se retirer totalement du Liban-Sud, et nous faisons pression pour cela ». « Seul l’État est responsable de libérer les territoires libanais d’Israël, a-t-il encore dit. La communauté internationale reconnaît le rôle efficace de l’armée libanaise au Liban-Sud. »
« La résistance, une garantie »
Le mufti jaafarite, le cheikh Ahmad Kabalan, proche du Hezbollah, a réagi aux propos de M. Salam en affirmant qu'« effacer la résistance reviendrait à effacer le Liban et sa souveraineté » et que « personne ne pourra l’effacer ».
« Vous êtes à la tête du gouvernement d’un pays que la résistance a libéré et qu’elle continue de défendre avec toute sa force et ses sacrifices pour préserver son existence, sa souveraineté et son entité », a-t-il déclaré, soulignant que « l’existence, la souveraineté et le poids du Liban reposent depuis des décennies sur les sacrifices de la résistance et la puissance de ses capacités ».
« La résistance représente un demi-siècle de sacrifices souverains, ce qui signifie qu’elle équivaut à la moitié de l’âge du Liban depuis sa fondation », a poursuivi le mufti jaafarite. « L’effacer reviendrait à effacer le Liban et sa souveraineté. Sans les sacrifices de la dernière guerre et la défaite de l’armée (israélienne) aux abords de Khiam et des autres villages du front, il n’y aurait plus ni pays, ni capitale, ni souveraineté, ni indépendance. »
Ahmad Kabalan a estimé que « monopoliser les armes passe par l’acquisition d’une puissance nationale capable de contenir la force d’Israël et de briser son hégémonie, et non en restant spectateurs face à son agression et son occupation ». Et d'insister : « La résistance est (…) une garantie existentielle pour le Liban. Personne au monde ne pourra l’effacer. » Selon lui, la solution est d’exploiter la résistance « à travers une politique de défense, et non d’éliminer la plus grande force souveraine garantissant l’existence du Liban. »
Hussein Hajj Hassan, député du Hezbollah et ancien ministre, a lui aussi affirmé vendredi soir à la chaîne LBCI que « la question de la remise des armes du Hezbollah à l'État n'est toujours pas approuvée par le parti » et que ce débat doit avoir lieu « dans le cadre de la stratégie de défense et d'un débat national ». Il a souligné que le Hezbollah « coopère avec l'armée libanaise au sud et au nord du Litani » et que « la décision de guerre ou de paix (...) est entre les mains d'Israël », et non du Hezbollah comme on le lui reproche.
Le Hezbollah a été considérablement affaibli après sa guerre avec Israël, qui a commencé par l’ouverture d’un front de soutien avec Gaza en octobre 2023 et s’est terminée par un cessez-le-feu en novembre 2024. L’accord de cessez-le-feu stipule le désarmement du parti et son retrait de la zone au sud du Litani, où l’armée libanaise se déploie déjà. L’armée israélienne conserve cependant cinq points sur le territoire libanais et poursuit ses opérations contre des membres du Hezbollah tous les jours, notamment au Liban-Sud.
N’est ce pas ce même parti vendu qui a usé de tous ses moyens afin de faire envahir notre pays qui se tenait à l’écart de la guerre à Gaza, et voulait coûte que coûte mener une guerre en solo pour exécuter les ordres de ses maîtres qui l’arment afin de détruire notre pays et que le régime des mollahs tienne? De quoi ils causent? Une fois vaincus et assommés, ils viennent faire appel à notre armée pour libérer notre pays en partie occupé par leur faute mais se répète comme pour se convaincre que sans la résistance il ne sera plus? Sans cette résistance notre pays n’aurait jamais été occupé ni
11 h 13, le 22 mars 2025