
Ryan Wedding sur deux photos diffusées par le FBI en 2024. Photo FBI/Handout/AFP
Son histoire a été révélée en janvier par une longue enquête publiée dans le magazine américain Rolling Stone. Lors d’une descente de police au Mexique en 2024 ayant permis l’arrestation de plusieurs criminels de la drogue actifs au Canada, au Mexique, aux États-Unis et en Colombie, toutes les nouvelles pistes remontaient à un seul homme : Ryan Wedding.
Ce Canadien a des liens avec les Hells Angels, un groupe de motards hors la loi, et plusieurs groupes criminels de Toronto, comme les Wolfpack. Selon des documents judiciaires, rapporte Rolling Stone, il a été au Canada l’un des hommes d’El Chapo, l’un des plus grands dealers de drogue de l’histoire, et était sous la protection du cartel de Sinaloa, que dirigeait El Chapo.
Le gouvernement américain estime les revenus annuels de Ryan Wedding à plus d’un milliard de dollars ; il est classé au début du mois par le FBI dans sa liste des dix fugitifs les plus recherchés, avec une récompense de dix millions de dollars pour son arrestation. Soupçonné de se trouver au Mexique, il est en fuite.
L’histoire semble presque ordinaire, à un détail près : Ryan Wedding a été athlète olympique, représentant le Canada en snowboard aux Jeux olympiques de Salt Lake City (États-Unis) en 2002. Des enquêtes américaine, mexicaine et canadienne sont toujours en cours pour reconstituer le parcours de ce sportif devenu baron international de la drogue.
Surnommé « El Jefe » ou « Public Enemy », Ryan Wedding est considéré par le FBI comme le chef d’un réseau d’acheminement de cocaïne de Colombie, via le Mexique et le sud de la Californie, vers d’autres parties des États-Unis et le Canada. Il est également accusé d’avoir commandité le meurtre en 2023 de deux Canadiens ayant dérobé une cargaison de drogue et, en 2024, d’une personne ne s’étant pas acquittée d’une dette contractée dans le cadre de ce trafic.
Réseau lié au Hezbollah
À l’hiver 2009, Rolling Stone suivait déjà Ryan Wedding, quelques mois avant les JO de Vancouver où, si les choses avaient été différentes, celui qui a débuté le snowboard à 12 ans aurait concouru devant le public de sa ville natale. Au lieu de cela, l’homme attendait alors en prison son procès pour trafic de drogue. Dans les quartiers de Vancouver, le sportif fréquentait les mêmes endroits que ceux qui dealent. Les narcotrafiquants deviennent des amis, il leur rend quelques services, devient l’un des leurs. Celui qui ose passer la frontière du Mexique aux États-Unis peut gagner 40 000 dollars en une fois.
Mais Ryan Wedding est en contact dès 2007 avec Hassan Shirani, un immigrant iranien connu de la police depuis déjà 20 ans, pour acheter de la cocaïne en Californie. Wedding, Shirani et deux hommes liés au crime organisé russe se mettent d’accord pour un deal. Il y a six mois, l’enquêteur canadien Sam Cooper creusait davantage la piste Wedding-Shirani, affirmant que les polices américaine et canadienne avaient établi un lien entre les réseaux dirigés par Ryan Wedding, des communications cryptées iraniennes et l’île Margarita du Venezuela, un centre de commandement des opérations de narcoterrorisme du Hezbollah. Le journaliste canadien se base sur le rapport d’un ancien fonctionnaire du département d’État américain et indique que Wedding entretenait des liens personnels avec des blanchisseurs d’argent iraniens à Vancouver, le plaçant au sein d’un réseau lié au Hezbollah. Il est notamment lié à John Meshkati, un homme l’ayant aidé à infiltrer les ports canadiens pour acheminer de la drogue et connu pour ses liens avec les technologies de cryptage soutenues par l’Iran.
Cette image publiée par le FBI montre l’avis de recherche de l’ancien athlète olympique Ryan James Wedding. Photo FBI/Handout/AFP
« Des affaires ont montré comment des ressortissants canadiens et des bureaux de change clandestins ont aidé l’Iran à échapper aux sanctions et à blanchir des fonds pour financer des opérations terroristes du Hezbollah et du Hamas », lit-on dans le rapport. « Les enquêtes policières et les écoutes téléphoniques ont également révélé l’existence de réseaux criminels iraniens de premier plan contrôlant le port de Vancouver et d’autres ports canadiens, et s’associant aux Hells Angels et aux cartels mexicains. » Le rapport note également l’existence de réseaux iraniens, dans lesquels le nom de John Meshkati apparaît.
Le 17 mars, Rolling Stone révélait que son enquête allait être adaptée en une série documentaire intitulée Snow King: From Olympian to Narco.
Chaque Zaïm est un chef mafieux, mais la plus importante d'entre elles s'appelle le Hezbollah, terroriste, Islamiste et dealer. Par cet article il est démontré à quel point les forces des ténèbres sont liées entre elles, parfois en concurrence contre d'autres.
21 h 58, le 23 mars 2025