Le Bureau du contrôle des avoirs étrangers (OFAC) du département du Trésor des États-Unis, a annoncé mardi une série de sanctions visant « des agents clés du Hezbollah et des facilitateurs financiers en Amérique du Sud et au Liban », nommément Amer Mohamed Akil Rada, son frère Samer Akil Rada, et son fils Mahdi Akil Helbawi.
Selon un communiqué du Trésor américain, Amer Mohamed Akil Rada a joué un rôle actif au sein du Hezbollah pendant plus de dix ans en Amérique du Sud. « Outre son rôle de haut responsable, il a été l'un des membres opérationnels de ce parti qui ont perpétré l'attentat terroriste contre l'Asociacion Mutual Israelita Argentina (AMIA) en Argentine en 1994, faisant 85 morts », ajoute le texte. En plus, « il aurait participé à l'attentat à la bombe contre l'ambassade d'Israël à Buenos Aires en 1992 ».
Le Trésor accuse Amer Mohamed Akil Rada et ses associés de gérer une entreprise commerciale utilisée par le Hezbollah pour ses activités, « notamment des exportations de charbon de bois vers le Liban ». Selon les autorités américaines, le parti pro-iranien « a mis en place une vaste infrastructure mondiale qui comprend des activités commerciales permettant à ses agents de voyager librement, d'identifier des cibles stratégiques et de transférer du matériel et des fonds ».
Amer Mohamed Akil Rada « vit actuellement au Liban (...) et a été un agent principal de l'Organisation de sécurité extérieure (OSE) du Hezbollah, qui est responsable des opérations extraterritoriales du parti », précise le communiqué. « Il a coordonné les activités de diverses entreprises commerciales pour le Hezbollah, y compris des exportations de charbon de bois de la Colombie vers le Liban. En tant qu'agent et dirigeant du parti, il utilise jusqu'à 80 % des recettes de son entreprise commerciale au profit du Hezbollah », ajoute le Trésor. Amer Mohamed Akil Rada est donc sanctionné « pour avoir agi ou prétendu agir pour ou au nom du Hezbollah, directement ou indirectement ».
Le Trésor a également sanctionné Samer Akil Rada, frère de Amer Mohamed Akil Rada, pour avoir « matériellement aidé, parrainé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique au Hezbollah, ou des biens ou des services à ce parti ou en sa faveur ». Selon le Trésor, Samer Akil Rada est « membre du Hezbollah et a été activement associé à des crimes liés au trafic de drogue et au blanchiment d'argent dans plusieurs pays d'Amérique latine ». « Samer était auparavant basé au Belize, mais s'est enfui à cause d'une affaire de drogue. Il a également été impliqué dans l'envoi de 500 kilogrammes de cocaïne d'une valeur d'environ 15 millions de dollars, dissimulés dans des cargaisons de fruits et finalement saisis au Salvador », peut-on lire dans le communiqué. Sa société BCI Technologies C.A., basée au Venezuela a, elle aussi, été désignée.
Le Trésor annonce aussi des sanctions contre Mahdi Akil Helbawi, fils de Amer Mohamed Akil Rada pour avoir « apporté une aide matérielle, parrainé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique, ou des biens ou des services à Amer ». Mahdi Akil Helbawi mène « des activités commerciales en Colombie, presque certainement dans le but d'échapper à la détection et de contourner les sanctions ». « Il a créé une société de charbon de bois basée en Colombie, Zanga S.A.S., qui a été le principal fournisseur des sociétés contrôlées par les individus de ce réseau », ajoute-t-on de même source.
Le Trésor a annoncé également avoir sanctionné la société Black Diamond SARL et son propriétaire, Ali Ismail Ajrouch, « pour avoir matériellement aidé, parrainé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique à Zanga S.A.S., ou des biens ou des services à cette dernière ». Selon le Trésor, « Zanga S.A.S. a reçu des virements d'un montant total d'environ 40 000 dollars de la part de la société Black Diamond SARL, basée au Liban, faisant état d'achats de charbon ou de charbon de bois ».
« L'action entreprise aujourd'hui souligne l'engagement du gouvernement américain à poursuivre les agents et les financiers du Hezbollah, où qu'ils se trouvent », a déclaré Brian E. Nelson, sous-secrétaire d'État au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier. « Nous continuerons d'éradiquer ceux qui cherchent à abuser du système financier américain et international pour financer le terrorisme et s'y livrer », a-t-il assuré.
« Les États-Unis désignent aujourd'hui des agents et des financiers clés du Hezbollah qui exploitent un réseau en Amérique du Sud et au Liban, qui génère des revenus pour les activités terroristes du Hezbollah et fournit une couverture pour sa présence en Amérique latine », a de son côté déclaré Matthew Miller, porte-parole du département d'État. « L'action entreprise, en collaboration avec des partenaires du gouvernement américain, notamment la Drug Enforcement Administration (DEA, l'agence fédérale américaine chargée de la guerre contre le narcotrafic ndlr) souligne notre engagement à poursuivre les financiers, les partisans et les facilitateurs qui permettent au Hezbollah de menacer la sécurité, la stabilité et la prospérité du Liban et du système financier mondial, a-t-il assuré. Nous poursuivrons nos efforts pour éradiquer les réseaux qui abusent des systèmes financiers américains et internationaux pour financer le terrorisme et s'y livrer ».
Il y a moins d'un mois les Etats-Unis avaient annoncé une série de sanctions à l'encontre de l'Organisation non gouvernementale (ONG) libanaise « Vert sans Frontière » (VSF) et son responsable, accusés d'apporter « soutien et couverture aux activités du Hezbollah » dans le sud du Liban.
commentaires (4)
A ce stade du cancer métastasé, les sanctions n'auront malheureusement que peu d'effet. L'Iran excelle depuis bien longtemps au maintien de ses cellules nuisibles, où qu'elles se trouvent dans le monde. Il faut passer à un autre type de thérapie...
Ca va mieux en le disant
00 h 04, le 14 septembre 2023