
La plateforme de forage Transocean Barents à son arrivée le 16 août 2023 dans les eaux territoriales libanaises, à la recherche de gaz offshore. Photo d'archives AFP/TotalEnergies
L’Autorité de l’Énergie (Lebanese Petroleum Association ou LPA, rattachée au ministère de l’Énergie et de l’Eau) a annoncé jeudi sur son site avoir prolongé jusqu’au 28 novembre 2025 le délai fixé aux sociétés intéressées à participer au troisième appel d’offres lancé pour obtenir des licences d’exploration et d’exploitation pour chacun des neuf blocs en jeu de la Zone économique exclusive (ZEE) libanaise.
Lancé fin décembre 2023, ce troisième round avait été prolongé, le 1er juillet 2024, jusqu’au 17 mars 2025, alors que le Liban était plongé dans une guerre opposant Israël au Hezbollah. Ce délai avait ensuite été de facto allongé jusqu’au 31 mars 2025, suite à la suspension des délais légaux et contractuels à travers la loi numéro 328, publiée au Journal officiel du 5 décembre 2024. Celle-ci, suspend entre le 8 octobre 2023, soit le premier jour de la guerre entre le Hezbollah contre Israël, et le 31 mars 2025, « tous les délais légaux et contractuels accordés aux personnes de droit public et privé en vue d'exercer leurs droits de toute nature, qu'il s'agisse de délais formels, procéduraux, douaniers ou ayant un impact sur le fond du droit. »
Cette troisième prolongation des délais concerne neuf des dix blocs de la ZEE libanaise, y compris le n°4 qui avait été exploré une première fois sans succès en 2020 par le consortium TotalEnergies/Eni/Novatek, devenu ensuite TotalEnergies/EniQatarEnergy, après le départ de la société russe sur fond de tensions internationales liées à la guerre en Ukraine. Le bloc n°4 se situe au large des côtes de Batroun (extrémité sud du Liban-Nord).
Compte tenu de l'intérêt limité suscité jusqu'à présent par ce troisième appel d'offres - aucun consortium n’ayant présenté d’offres pour le moment selon nos informations -, certaines conditions, y compris les critères de présélection, pourraient être révisées afin d'attirer davantage d'entreprises. Cela pourrait faire en sorte que le Liban se tourne vers des sociétés plus petites que celles qu’il avait déjà réussi à attirer, explique un expert.
Seul le bloc n°9, situé à l’extrémité sud de la ZEE et pour lequel ce même consortium détient une licence depuis 2018, n’est pas remis en jeu. Longtemps bloqué par un litige frontalier entre le Liban et Israël, un forage d’exploration dans ce bloc a été mené en 2023 après qu’un accord a été signé en octobre 2022 entre les deux pays pour résoudre leurs différends au sujet du tracé des frontières maritimes.
Le consortium TotalEnergies/Eni/QatarEnergy, qui avait acquis les premières licences jamais émises par le Liban, en 2018, avait également montré son intérêt pour les deux autres blocs situés à la frontière maritime avec Israël, à savoir les blocs n°8 et 10. Cependant, malgré l’ouverture du troisième round d’attribution de licences d’exploration et d’exploitation fin décembre 2023, le consortium n’a finalement pas paraphé les contrats pour ces blocs dans les délais impartis, et n’a pas demandé d’extension, probablement en raison de son refus de certaines conditions posées par l’État libanais.
On se demande pourquoi les entreprises américaines, dont l’appétit vorace n’est plus à prouver, ne montrent pas d’intérêt pour ce projet. Pareil pour la Russie. Inquiétant quand même. Y a-t-il une explication ?
06 h 32, le 21 mars 2025