Rechercher
Rechercher

Politique - Liban

Joseph Aoun : Aucun projet ne peut supplanter celui d’un État fort, capable et juste

Le mufti de la République affirme que pour « piloter un navire au bord du naufrage » comme le Liban, le chef de l’État « a le peuple libanais tout entier » à ses côtés. 

Joseph Aoun : Aucun projet ne peut supplanter celui d’un État fort, capable et juste

Le président libanais, Joseph Aoun (2e à g.) et le mufti de la République Abdellatif Deriane, entourés du président du Parlement Nabih Berry et du Premier ministre Nawaf Salam, au cours d'un iftar à Dar el-Fatwa, le 15 mars 2025. Photo X/ @LBPresidency

Le président libanais Joseph Aoun a insisté samedi soir sur l'importance du projet commun auquel doivent s'atteler les Libanais de bâtir un « État fort », un projet qu'aucun autre agenda ne devrait supplanter, selon lui. Le chef de l’État a tenu ces propos dans un discours prononcé à l'occasion d'un iftar (repas de rupture du jeûne) à Dar el-Fatwa, plus haute instance sunnite au Liban, au cours duquel le mufti de la République Abdellatif Deriane a affirmé que, pour « piloter un navire au bord du naufrage » comme le Liban, Joseph Aoun « a le peuple libanais tout entier » à ses côtés. 

Poignées de main et apartés

Les principaux responsables de partis et dignitaires libanais, ainsi que de nombreux ambassadeurs étaient présents à cet événement, au cours duquel des retrouvailles ont notamment été observées entre leaders connus pour leur inimitié, notamment une poignée de main entre le chef des Forces libanaises Samir Geagea, qui quitte rarement son domicile de Meerab, et le président du Parlement Nabih Berry ou l'ex-chef de l’État Michel Aoun. Des images de ces agapes montrent aussi un aparté entre M. Berry et le patriarche maronite Béchara Raï.

Lire aussi

Face à Berry, Joseph Aoun réussit à nouveau son jeu d’équilibriste

Relevant dans son discours que cette année le jeûne du ramadan pour les musulmans coïncide avec celui du carême pour les différentes communautés chrétiennes, Joseph Aoun a insisté sur l'importance « de la participation politique de toutes les franges de la société libanaise, sans marginalisation ou exclusion d'une quelconque composante ». Cette participation politique de tous repose, selon lui, sur le « respect de la Constitution et du Pacte national », un pacte non-écrit entre les différentes communautés, qui prévoit notamment la distribution des postes à responsabilité de l’État entre les confessions. Ces textes doivent être respectés « dans leur interprétation véritable et juridique, et non une interprétation politique, confessionnelle, sectaire ou opportuniste », a exhorté le président Aoun, qui a souligné que si l’État « veille à protéger la diversité, il est avant tout engagé à préserver l’existence de la nation et du peuple ». « Aucun projet ne peut supplanter celui d’un État fort, capable et juste, dont la construction nécessite les efforts concertés de tous », a-t-il lancé.

Retrait de l'occupant et libération des détenus

Concernant le cessez-le-feu, entré en vigueur fin novembre 2024 après deux mois de guerre ouverte entre le Hezbollah et l'armée israélienne, et onze mois d'affrontements transfrontaliers, le chef de l’État a souligné que « la mise en œuvre de la résolution 1701 et de l’accord de cessez-le-feu apparaît comme une question centrale ». « Le Liban ne peut pas connaître la stabilité et la prospérité tant que les tensions persistent à sa frontière sud », a-t-il lancé, mettant en avant « le retrait de l’occupant » israélien du territoire libanais, où l'armée israélienne occupe encore cinq positions au nord de la Ligne bleue, et « le retour des prisonniers ». La semaine dernière, Israël avait libéré cinq détenus libanais, dont un soldat, capturé pendant la dernière guerre, dans un « geste » envers le président Aoun, selon les services du premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Selon le quotidien al-Akhbar, une quinzaine de personnes restent détenues en Israël, dont des combattants du Hezbollah et des civils. 

Lire aussi

Guterres sur l'application de la 1701 au Liban-Sud : Des avancées, mais la situation reste fragile

Le président de la République a en outre appelé la communauté internationale à « assumer ses responsabilités en respectant ses garanties et engagements, et en traduisant ses positions de soutien à l’État en actions concrètes ».


Aoun, « homme des missions difficiles »

Pour sa part, le mufti de la République Abdellatif Deriane s'est adressé au président Aoun, estimant que « piloter un navire au bord du naufrage n’est pas chose aisée », mais que grâce aux responsables en fonction, il entrevoit « une ère de redressement et de réformes ». « Nous savons, Monsieur le Président, que vous êtes connu comme étant l'homme des missions difficiles, et dans cette noble tâche que vous menez aujourd’hui aux côtés du gouvernement et de son chef Nawaf Salam, vous ne serez pas seul et ne devez pas l’être, a ajouté le dignitaire sunnite. Le peuple libanais tout entier est à vos côtés et vous encourage ».

Lire aussi

Vers un calendrier pour le désarmement du Hezbollah ?

 « Nous savons que le retour du Liban à sa prospérité et à son éclat d’antan n’est pas une tâche facile, mais ce n’est pas non plus une mission impossible. La volonté libanaise, lorsqu’elle est unie, surmonte les obstacles », a encore souligné Abdellatif Deriane. 

Le président libanais Joseph Aoun a insisté samedi soir sur l'importance du projet commun auquel doivent s'atteler les Libanais de bâtir un « État fort », un projet qu'aucun autre agenda ne devrait supplanter, selon lui. Le chef de l’État a tenu ces propos dans un discours prononcé à l'occasion d'un iftar (repas de rupture du jeûne) à Dar el-Fatwa, plus haute instance sunnite au Liban, au cours duquel le mufti de la République Abdellatif Deriane a affirmé que, pour « piloter un navire au bord du naufrage » comme le Liban, Joseph Aoun « a le peuple libanais tout entier » à ses côtés. Poignées de main et apartésLes principaux responsables de partis et dignitaires libanais, ainsi que de nombreux ambassadeurs étaient présents à cet événement, au cours duquel des retrouvailles ont...
commentaires (3)

Tant que l'argent des honnêtes gens n'est pas rendu au centime près, tous les autres sont coupables soit de l'avoir escroqué soit de l'avoir gaspillé; il n'y a qu'à voir la gabegie ambiante et persistante...

cury luc

12 h 28, le 16 mars 2025

Commenter Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • Tant que l'argent des honnêtes gens n'est pas rendu au centime près, tous les autres sont coupables soit de l'avoir escroqué soit de l'avoir gaspillé; il n'y a qu'à voir la gabegie ambiante et persistante...

    cury luc

    12 h 28, le 16 mars 2025

  • DES CINQ PERSONNES A LA TABLE L,UNE N,EST PAS A SA PLACE.

    LA LIBRE EXPRESSION.

    10 h 25, le 16 mars 2025

  • Rendez nous notre argent... Puis batissez autant " d' état fort" que vous voulez

    Emile Ghorayeb

    10 h 05, le 16 mars 2025

Retour en haut