
La Croix-Rouge libanaise distribuant des aides dans le Akkar pour faire face au flux de déplacés. Photo fournie par Michel Hallak
Les déplacés syriens en provenance du littoral alaouite continuent d’affluer vers les villages du Akkar, à l’extrême nord du Liban, rapporte notre correspondant Michel Hallak. La Chambre de gestion des catastrophes de cette région présidée par le mohafez Imad Labaki, a recensé à plus de mille le nombre de nouveaux déplacés arrivés ces dernières heures, après avoir traversé le fleuve Nahr el-Kabir, frontière naturelle entre la Syrie et le Liban. Selon cette chambre, le nombre de déplacés s’élève désormais à 10 678 personnes, soit 2 307 familles, répartis sur 22 villages du Akkar.
Depuis le 6 mars dernier, plusieurs milliers de Syriens ont traversé illégalement la frontière libano-syrienne pour se réfugier dans le Akkar, fuyant des massacres dans l’Ouest syrien perpétrés par des miliciens proches des nouvelles autorités syriennes, dont l'Armée nationale syrienne (ANS, pro-turque). Ce regain de violence a fait plus de mille victimes civiles, en majorité alaouites, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
Malgré l’accalmie relative de ces derniers jours, les habitants semblent ne pas faire confiance aux nouvelles autorités syriennes. Selon des témoins cités par notre correspondant, les forces de sécurité côté syrien tentent de dissuader les fuyards, et de les convaincre de rentrer dans leurs villages, arguant que le calme est revenu, mais ceux-ci insistent pour se mettre à l’abri au Liban, même provisoirement.
Entre-temps, la Croix-Rouge libanaise distribue les aides disponibles, principalement des cartons alimentaires offerts par le Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi que des matelas. Le Haut commissariat des réfugiés de l’ONU leur procure pour sa part des couvertures.
Les habitants du Akkar ne cachent pas leur inquiétude face à ce nouveau flux de réfugiés, en l’absence d’aides suffisantes et de plan gouvernemental clair concernant cette nouvelle crise. Ils se demandent aussi quel rôle devra jouer le Haut commissariat de l’ONU dans cette affaire.
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