Chaque année, le 8 mars voit fleurir des offres promotionnelles, des bouquets de fleurs et des messages de « bonne fête » adressés aux femmes. Pourtant, cette date n’a rien d’une célébration joyeuse. Elle est un rappel, une commémoration. Une journée de lutte et non de festivité.
Le 8 mars est la Journée internationale des droits des femmes. Son objectif premier est de rappeler les inégalités, les violences et les discriminations que subissent encore aujourd’hui les femmes à travers le monde. Ce n’est pas une occasion d’offrir des roses, mais un moment pour revendiquer l’égalité et la justice. Cette date trouve son origine dans les manifestations de femmes ouvrières du début du XXe siècle réclamant de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Depuis, elle est devenue un symbole international de la lutte féministe, un rappel que l’égalité n’est pas encore acquise.
Aujourd’hui encore, les combats restent nombreux : féminicides, inégalité salariale, harcèlement, manque de représentation politique, charge mentale disproportionnée, violences conjugales et culturelles, restrictions de libertés dans certains pays. La liste est longue et montre bien que cette date ne devrait pas être détournée en simple « fête des femmes », vidée de sa substance et de sa signification profonde. Offrir des fleurs ou des chocolats ne fait pas disparaître les injustices systémiques et ne change en rien les conditions de vie des millions de femmes opprimées à travers le monde.
Le 8 mars doit rester un jour de mémoire et de mobilisation. Se souvenir que les droits acquis aujourd’hui ont été gagnés de haute lutte, et qu’ils restent fragiles. Rappeler que dans de nombreux pays, les femmes continuent de se battre pour des libertés fondamentales, certaines risquant leur vie pour le droit à l’éducation, à l’autonomie financière, à la liberté de mouvement et d’expression. C’est aussi une occasion pour chacun et chacune de s’engager, de sensibiliser, de soutenir les initiatives qui œuvrent pour un monde plus juste. Plutôt qu’un cadeau ou un message creux : « Happy women’s day », offrons notre voix à celles qui ne peuvent pas parler, notre soutien à celles qui en ont besoin. Partager des informations sur les inégalités persistantes, participer à des manifestations, soutenir les associations qui luttent pour les droits des femmes sont autant de manières concrètes de donner du sens à cette journée.
Le 8 mars ne doit pas être une fête, mais un cri. Un cri de révolte, de solidarité et d’espoir, une journée pour rappeler que tant que toutes les femmes ne seront pas libres et égales, la lutte devra continuer.
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