Les organisations « Green Southerners » et Green Line ont présenté, en coopération avec l’Agenda légal, des recours en invalidation auprès du Conseil d’État concernant trois décrets adoptés durant les dernières semaines du gouvernement de Nagib Mikati, qui autorisaient l’occupation de biens-fonds maritimes publics dans trois régions libanaises : l’un pour un projet de route à Zouk Behnine (Akkar, extrême nord), le second pour l’agrandissement d’un projet balnéaire privé (Palma) à Bahsas, Tripoli, et le troisième sur la plage de Mansouri, dans la localité de Qlaylé (caza de Tyr, au Liban-Sud), près d’une aire protégée pour la ponte des tortues de mer. Un projet dont les contours restaient flous selon la municipalité de Qlaylé et les activistes de la région. Ce dernier recours a été présenté le 6 mars.
Concernant ce recours, l’Agenda légal invoque les motifs suivants, selon un communiqué publié le 6 mars par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) : l’octroi de ce décret à une société qui n’existe plus dans les registres commerciaux (le nom et même la spécialité en ont été changés), l’absence de justifications industrielles ou touristiques au projet, l’absence d’une approbation de la Direction générale de l’urbanisme (DGU), l’absence d’un contrat de location du terrain juxtaposé aux biens-fonds maritimes supposés faire l’objet d’un investissement, le délai des travaux délimité à un an renouvelable, ce qui ne correspond pas à un délai suffisant pour un projet, et enfin, l’absence d’une étude d’impact environnemental.
Au Liban, l'occupation des biens-fonds publics maritimes doit faire l'objet de décrets pris par le Conseil des ministres pour être légalisée. Elle requiert une étude d'impact environnemental devant être approuvée par le ministère de l'Environnement, et doit permettre de conserver un accès au littoral à l'intention du public. De nombreuses entorses à ces règles sont toutefois constatées depuis des décennies, et rares sont encore les plages accessibles et totalement préservées à ce jour.
Pour Mikati, il s’agissait d’un investissement qui devait faire fructifier son argent mal acquis, vu qu’il se voyait PM à vie.
11 h 41, le 07 mars 2025