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Santé - Rapport

« Enfances brisées » : après la guerre au Liban, la santé mentale, la nutrition et l’éducation en péril

L’Unicef met en garde contre les « conséquences psychologiques à long terme » frappant des enfants ayant vécu des traumatismes prolongés. 

Des enfants dans le camp de réfugiés de Chatila en février 2024. João Sousa/« L'Orient Today »

Les enfants au Liban « peinent à se remettre » de la guerre entre le Hezbollah et l’armée israélienne, avec des conséquences néfastes sur leur santé mentale, leur nutrition et leur accès à l’éducation, relève un rapport de l’Unicef publié vendredi.

Selon des statistiques publiées par l’agence onusienne, plus de 310 enfants ont été tués durant la guerre( et 1 500 autres ont été blessés, souffrant notamment de « traumatismes crâniens et des blessures causées par des éclats d’obus », ainsi que d’amputations de leurs membres. Le texte souligne que « pratiquement chaque enfant au Liban a été affecté d’une manière ou d’une autre » par le conflit.

Ce rapport souligne que 72 % des parents au Liban ont noté que leurs enfants étaient « anxieux ou nerveux pendant la guerre », et 62 % ont rapporté qu’ils étaient « déprimés ou tristes », un taux en nette augmentation par rapport à 2023, année durant laquelle ces chiffres étaient respectivement de 59 % et 45 %. Bien que 80 % des parents aient constaté des améliorations dans la santé mentale des enfants depuis le cessez-le-feu, ceux ayant vécu des traumatismes prolongés risquent de souffrir de conséquences psychologiques et sanitaires à long terme, estime le document.


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« Dans les zones les plus touchées, les enfants ont appris que les bruits provoqués par les avions israéliens au dessus du Liban signifiaient souvent que la mort et la destruction allaient suivre », indique le texte, ajoutant que « beaucoup d’enfants ont été témoins de la mort ou des blessures infligées à leurs proches. » « La guerre a forcé les petits à fuir leur domicile, endommagé les infrastructures de services essentiels et causé des préjudices physiques et émotionnels aux enfants à travers le pays », a poursuivi l’Unicef.

« La guerre a eu un impact dévastateur sur les enfants, affectant presque tous les aspects de leur vie, leur santé, leur éducation et leur avenir », a déclaré Akhil Iyer, représentant de l’Unicef au Liban. « Les enfants du Liban ont besoin d’une aide urgente pour guérir, reconstruire leur vie et faire face aux effets durables de cette crise. »


Augmentation du « risque de malnutrition »

L’enquête a également mis en lumière de graves préoccupations concernant la nutrition des enfants, notamment dans les régions de Baalbeck-Hermel et du reste de la Békaa, lourdement bombardés par les forces israéliennes.

À Baalbeck-Hermel, 51 % des enfants de moins de deux ans étaient dans un état d’ « insécurité alimentaire sévère », tandis que dans la Békaa, ce taux a atteint 45 %, contre 28 % en 2023. Les petits confrontés à une « pauvreté alimentaire extrême » consomment moins de deux des huit groupes alimentaires essentiels. De plus, 49 % des enfants de la Békaa et 34 % de ceux de Baalbeck-Hermel n’avaient pas eu de repas ou n’avaient consommé qu’un seul repas la veille du lancement de l’enquête par l’Unicef. Une mauvaise nutrition et des habitudes alimentaires irrégulières freinent la croissance des enfants, nuisent à leur développement cognitif et augmentent le risque de malnutrition.


La destruction des écoles

La guerre a parallèlement exacerbé les difficultés d’un système éducatif déjà fragile, avec plus de 500 000 enfants non scolarisés avant le conflit, en raison des difficultés économiques, des grèves des enseignants et de la pandémie de Covid-19. De nombreuses écoles du Liban ont été détruites ou transformées en refuges pour y accueillir les déplacés. Même après le cessez-le-feu, la fréquentation scolaire reste faible, avec plus de 25 % des enfants toujours non scolarisés, contre 65 % pendant la guerre. Les barrières financières empêchent en outre de nombreuses familles d’envoyer leurs enfants à l’école, deux tiers des foyers citant les frais scolaires, les frais de transport et les fournitures scolaires comme autant d’obstacles, un chiffre qui a doublé depuis 2023.

L’évaluation a également révélé que 45 % des foyers ont dû réduire leurs dépenses de santé, 30 % leurs dépenses d’éducation pour subvenir aux besoins de base ; 31 % des foyers manquaient d’eau potable ; 33 % n’avaient pas accès aux médicaments nécessaires pour leurs enfants et 22 % n’avaient pas de système de chauffage adéquat pour l’hiver.

« Ces données soulignent l’urgence d’agir », a souligné Akhil Iyer, ajoutant que « le Liban a besoin d’aide pour reconstruire les infrastructures et les services vitaux afin de redonner de l’espoir aux enfants pour l’avenir. » Le représentant de l’Unicef au Liban a appelé toutes les parties à « respecter » les termes du cessez-le-feu et à « collaborer avec la communauté internationale pour la paix », exhortant le nouveau gouvernement libanais à « prioriser » les droits et les besoins des enfants dans le processus de reconstruction. 

L’Unicef a mis en exergue la nécessité « d’un soutien continu en cette période critique » et appelé la communauté internationale à « contribuer à l’appel de 658,2 millions de dollars pour 2025 afin de fournir une aide vitale à 2,4 millions de personnes au Liban ». L’agence onusienne a implicitement mis en garde contre des réductions d’aide de la part des donateurs internationaux, notamment les États-Unis, ce qui pourrait signifier que « la réalité pour de nombreux enfants est probablement encore plus grave que ce que ces chiffres laissent entendre. »

Tout au long de la guerre entre le Hezbollah et Israël — qui s’est intensifiée le 23 septembre avant qu’un cessez-le-feu ne soit annoncé le 27 novembre —, l’Unicef avait appelé à plusieurs reprises à un cessez-le-feu. Depuis le début du conflit, le 8 octobre 2023, jusqu’au 26 novembre 2024, les forces israéliennes ont provoqué la mort d’au moins 3 961 personnes à travers le Liban et en ont blessé au moins 16 520.

Les enfants au Liban « peinent à se remettre » de la guerre entre le Hezbollah et l’armée israélienne, avec des conséquences néfastes sur leur santé mentale, leur nutrition et leur accès à l’éducation, relève un rapport de l’Unicef publié vendredi.Selon des statistiques publiées par l’agence onusienne, plus de 310 enfants ont été tués durant la guerre( et 1 500 autres ont été blessés, souffrant notamment de « traumatismes crâniens et des blessures causées par des éclats d’obus », ainsi que d’amputations de leurs membres. Le texte souligne que « pratiquement chaque enfant au Liban a été affecté d’une manière ou d’une autre » par le conflit.Ce rapport souligne que 72 % des parents au Liban ont noté que leurs enfants étaient « anxieux ou nerveux pendant la guerre », et 62 %...
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