Agissant pour soutenir des initiatives économiques, agricoles et sociales, SEAL (Social Economic Action for Lebanon) a organisé un événement à New York réunissant plus de 440 participants, qui a permis de lever plus d’un million et cent mille dollars. Cette organisation à but non lucratif fondée à New York en 1997 a pour mission d’aider les tranches de la population défavorisées en œuvrant pour un développement économique durable. Ses principaux domaines d’intervention incluent la production agricole, l’eau, l’irrigation, l’intégration des femmes sur le marché du travail, les compétences commerciales, l’environnement et l’humanitaire.

Mais au-delà des chiffres, cette soirée a surtout été marquée par trois moments-clés : la reconnaissance de Tony Shalhoub, acteur libano-américain de renom primé aux Emmy, Golden Globe et Tony Awards, fierté de la diaspora libanaise ; l’hommage à la MEA et à ses pilotes, véritables héros du ciel qui ont continué à assurer les vols malgré les bombardements israéliens sur Beyrouth ; et le discours puissant de Rula Tamer, présidente de SEAL, annonçant les ambitions de l’organisation pour 2025.

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Dans un moment chargé d’émotion, SEAL a rendu un hommage appuyé aux pilotes et membres d’équipage de la Middle East Airlines (MEA), qui ont continué de voler sous les bombardements israéliens lors de la dernière guerre israélo-libanaise. Rula Tamer, a souligné leur courage inébranlable et leur dévouement absolu : « Alors que Beyrouth était sous les bombes, ces hommes et ces femmes ont continué à assurer des vols. Ils ont traversé des routes dangereuses, travaillé sous une pression immense et risqué leur sécurité pour maintenir le Liban connecté au monde. »

Deux jeunes pilotes et une hôtesse de l’air étaient présents à la cérémonie. Adib Kassis, directeur général de MEA pour les Amériques, le commandant Abed el-Hout , le premier officier Marwan Chehaitly et Rana Azzi ont également reçu une distinction honorifique. « La MEA n’a jamais cessé d’exister, même dans les pires conditions. Ils sont la preuve que le Liban ne s’incline jamais », estime la présidente de SEAL. « Les équipages de la compagnie ont incarné l’esprit de résistance libanais, prouvant une fois de plus que le patriotisme ne se mesure pas seulement sur les champs de bataille, mais aussi dans la détermination de ceux qui refusent de laisser leur pays sombrer dans l’isolement. »

Tony Shalhoub : une fierté de la diaspora à l’honneur

L’acteur libano-américain Tony Shalhoub s’est fait connaître grâce à son rôle d’Antonio Scarpacci dans la serie Wings, diffusée de 1991 à 1997. Par la suite, il a incarné Adrian Monk dans la série Monk diffusée sur USA Network de 2002 à 2009, remportant trois Primetime Emmy Awards du meilleur acteur principal dans une série comique, ainsi qu’un Golden Globe du meilleur acteur dans une série comique. Pour son second rôle en tant qu’Abe Weissman dans la série The Marvelous Mrs Maisel sur Amazon, il a remporté en 2017 le Primetime Emmy Award du meilleur acteur dans un second rôle dans une série comique.

Avec humour et émotion, Natalie Aukar, traditionnelle maître de cérémonie des événements de SEAL, a introduit Tony Shalhoub, dont les racines libanaises ont toujours été une source de fierté pour la diaspora, en soulignant l’habitude de ses compatriotes à revendiquer toute célébrité ayant le moindre lien avec leur pays : « Dès qu’un Libanais brille à l’international, il devient notre ambassadeur officiel. Nous avons toujours été fiers de Shakira, Carlos Slim… et même Angelina Jolie après une photo d’elle portant un hijab dans le nord du Liban ! »

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Mais au-delà de l’anecdote, c’est l’attachement profond de Tony Shalhoub à son héritage libanais qui a été salué. Dans son discours, l’acteur a partagé un souvenir marquant de son premier voyage au Liban : « On m’avait dit : Oh mon Dieu, il faut absolument que tu ailles au Liban, tu seras accueilli comme un prince ! Tout le monde t’aime ! Mais en arrivant là-bas… rien. Silence total. Personne ne m’a reconnu », confie-t-il avec humour, provoquant un éclat de rire collectif. « J’ai visité l’Allemagne. Là-bas, j’étais assailli de partout. Au Liban, partout où j’allais, j’observais, j’attendais… et c’est finalement ma femme qui a compris. Elle m’a dit : ’Je crois que c’est parce que tu ressembles exactement à tout le monde ici.’ Alors voilà, je crois que je ne me suis tout simplement pas distingué. Mais c’est tout de même agréable de savoir que, dans un certain imaginaire collectif, j’ai une place là-bas. »

Rula Tamer : Investir dans l’avenir du Liban

Après une année 2024 marquée par des crises humanitaires et économiques, la présidente de SEAL a dévoilé le bilan de l’année 2024, vidéos et reportages à l’appui. SEAL 2024, c’est 20 projets réalisés, touchant plus de 54 000 personnes ; 270 tonnes de denrées alimentaires distribuées, permettant de fournir 205 000 repas aux familles déplacées, près d’un million de dollars collectés pour répondre aux urgences humanitaires. Mais les défis sont encore immenses. Les agriculteurs du Sud et de la Békaa sont en détresse, après avoir perdu leurs terres et leurs troupeaux à cause des bombardements et du déplacement forcé.

Les objectifs pour l’année 2025 s’articulent autour du soutien au secteur agricole avec la création d’emplois, l’amélioration des systèmes d’irrigation et l’intégration des femmes dans l’économie rurale ; le renforcement du secteur de l’élevage et des produits laitiers, pour reconstruire un pilier essentiel de l’économie libanaise ; et la fourniture de bétail sélectionné et d’équipements agricoles modernes, pour améliorer la productivité et la qualité des productions locales. « Votre générosité ce soir n’est pas un simple don ; c’est un investissement dans l’avenir du Liban, » souligne Rula Tamer. « Nous sommes tous liés par une même histoire, une même résilience. Et c’est ensemble que nous ferons la différence. »

Plus qu’une simple levée de fonds, l’édition SEAL 2025 a été une déclaration d’amour au Liban et un engagement collectif pour son avenir. « Le Liban continue de briller, à travers ses héros du quotidien et sa diaspora unie. Avec un nouveau gouvernement en place, une mobilisation sans précédent de la diaspora et des initiatives porteuses d’espoir, cette année pourrait être celle du renouveau », conclut la présidente.