
Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam. Photo d'archives AFP
Le Premier ministre Nawaf Salam a estimé samedi que l’agression contre le convoi de la Finul vendredi soir, au cours de laquelle deux Casques bleus ont été blessés et un véhicule incendié, est « un crime contre le Liban ». S’exprimant depuis le palais de Baabda après une réunion avec le président Joseph Aoun, il a dénoncé « une manifestation loin d’être pacifique ». « Toute personne qui perturbe la sécurité doit être sévèrement condamnée », a-t-il dit. Et si M. Salam a estimé que la liberté d’expression est sacrée, « attaquer des biens et bloquer des routes est inacceptable », a-t-il martelé. Au même moment, dans la banlieue-sud de Beyrouth, des militants du Hezbollah tenaient un troisième sit-in pour protester contre l’interdiction signifiée aux compagnies d’aviation iraniennes d’atterrir au Liban.
Les tensions avaient repris vendredi soir, pour la deuxième journée consécutive dans les rues de la banlieue-sud de Beyrouth, sur fond de colère de partisans du Hezbollah depuis la veille, après l'interdiction par les autorités à des avions iraniens soupçonnés de transférer des fonds au Hezbollah d'atterrir au Liban. Un convoi de la Force intérimaire de l'ONU qui se dirigeait vers l’aéroport a été attaqué, et deux Casques bleus népalais ont été blessés. La Finul s’est dite « choquée par une attaque scandaleuse contre des Casques bleus qui ont œuvré pour rétablir la sécurité et la stabilité au Liban-Sud ».
Samedi, au moins 25 personnes ont été interpelées par les services de renseignement de l’armée libanaise, a indiqué le ministre de l’Intérieur Ahmad Hajjar.
La sécurité des passagers, « une ligne rouge »
Nawaf Salam a assuré que les autorités libanaises poursuivaient les pourparlers avec l'Iran, car le Liban s'était engagé à rapatrier les passagers nationaux. Dans ce cadre, la diplomatie iranienne s'est déclarée « prête » à des discussions positives avec le Liban en vue d'une reprise des vols. « La sécurité des passagers est une ligne rouge », a encore observé le chef du gouvernement.
« Si certains croient que c'est en attaquant la Finul que le délai du 18 février sera respecté, ils se trompent », a poursuivi Nawaf Salam. Le 18 février est la date butoir de retrait de l’armée israélienne du Liban. Après avoir tenté de tergiverser et de reporter le départ de son armée du Liban-Sud, l’armée israélienne serait prête à se retirer du territoire libanais et à transférer des zones à l'armée libanaise dans les délais prévus par l'accord de cessez-le-feu conclu sous médiation franco-américaine, selon un haut responsable de la sécurité israélienne.
Israël aurait réussi à faire pression sur le gouvernement libanais pour qu'il interrompe les vols en provenance d'Iran, selon le Wall Street Journal (WSJ). Citant des sources anonymes, le journal américain affirme que l'avion qui était censé atterrir jeudi à Beyrouth transportait des « fonds destinés au Hezbollah » et que les vols entre l'Iran et le Liban ont été suspendus jusqu'au 18 février, dans les deux sens. Cette information a été confirmée à L'Orient-Le Jour par une source informée.
En représailles, Téhéran a annoncé avoir interdit aux avions libanais de rapatrier des dizaines de ressortissants libanais bloqués sur place, ajoutant qu'aucun appareil ne serait autorisé à se poser en Iran tant que les vols iraniens ne seraient pas les bienvenus à Beyrouth.
Sur un tout autre plan, Nawaf Salam a fait savoir que la déclaration ministérielle de son gouvernement sera prête lundi.
Voyons qui interviendrait pour empêcher que ces vendus soient jugés pour leurs actes de sabotage contre leur pays? Berry a été le premier a condamner ces actes. Alors si l’idée de faire pression sur nos responsables politiques pour les libérer, il ne faut pas que ces derniers le dénoncent publiquement pour son statut d’agent double qui bouffe à tous les râteliers.
12 h 24, le 16 février 2025