Le patriarche maronite Béchara Raï salue le président libanais Joseph Aoun lors de la messe célébrant la Saint Maron, à la cathédrale Saint-Georges à Beyrouth, le 9 février 2025. Photo X/@LBpresidency
Le patriarche maronite Béchara Raï a appelé, dimanche, à adopter la « neutralité » pour garantir la pluralité particulière au Liban, lors d'une messe de célébration à l'occasion de la fête de Saint Maron, à la cathédrale St-Georges au centre-ville de Beyrouth, en présence du président de la République Joseph Aoun, du Premier ministre Nawaf Salam et du chef du Parlement Nabih Berry, entre autres.
« Par votre élection monsieur le président, vous avez ramené la confiance dans les cœurs des Libanais et dans les pays arabes et étrangers, une confiance tant attendue, qui a été renforcée par la formation du gouvernement », a déclaré Mgr Raï dans son homélie. À noter que Joseph Aoun a été applaudi par l'assistance à son arrivée à la messe.
« La neutralité n'est pas contraire aux croyances personnelles. Il s'agit d'un système qui protège la pluralité. La neutralité est la garante d'une sécurité interne et d'une défense à l'externe », a encore dit le prélat.
« Arrêtez de perdre du temps. Mettez un terme à la chute du pouvoir judiciaire (...) et aux atteintes à la Constitution. Il faut faire des compromis (...) Le vrai danger qui guette le Liban est celui de la décadence. Nous devons être du côté de la civilisation et de la renaissance (...) Arrêtez de violer la Constitution. Le peuple étouffe à cause de la paralysie. Présentez-lui des solutions et des compromis », a-t-il ajouté.
Kabalan : « Le Liban ne peut pas être isolé »
De son côté, le mufti jaafarite Ahmad Kabalan a estimé dimanche que « le Liban ne peut pas être isolé des dangers qui menacent sa souveraineté et son existence », mettant ainsi en cause le principe de neutralité prôné par le patriarche maronite. « Nous devons nous rappeler en permanence qu'Israël est une malédiction et une source de crises dans la région. La Palestine n'est pas l'Arabie saoudite, Netanyahu est un boucher qui s'est couvert de honte, et Trump est un homme de spectacle », a affirmé le mufti dans un communiqué.
« Le Liban est un partenaire de l'Arabie saoudite dans la confrontation contre l'impudence israélienne. Le Liban, de par ses intérêts et sa culture est un partenaire des pays arabes et du monde islamique. Salam a une chance historique d'insister sur la coopération arabe et islamique du Liban », a-t-il ajouté.
« Nous sommes satisfaits de la présence des Forces libanaises dans ce gouvernement », a poursuivi le cheikh Kabalan, qui s'est dit « contre le fait d'isoler un groupe ou un autre ». « Il faut écouter l'opposition et les minorités (...) Il faudra mettre en place des réformes économiques et électorales (...) combattre la corruption (...) et rendre ses droits au Liban-Sud », a-t-il ajouté.
Le vice-président du Conseil supérieur chiite, Ali Khatib, a pour sa part appelé, dans un communiqué dimanche, à «ne pas faire perdre au Liban les éléments qui font sa force avant que l'État ne dispose de la possibilité de résister». Il a également prôné « le renforcement des capacités de l'armée et des services de sécurité (...) la mise en place d'une stratégie de défense pour faire face aux menaces israéliennes et l'application de la résolution 1701 ».
Mais pourquoi ce patriarche nous gratifie d'un sermon politique tous les dimanches ... alors qu'il a été incapable, depuis 10 ans, d'imposer aux leaders maronites le minimum de "cessez-le-feu" verbal et éthique entre eux ??? Il est temps qu'il dégage avec la vieille classe de ce pays.
16 h 51, le 10 février 2025