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Moyen-Orient - États-Unis

MBS fait miroiter à Trump 600 milliards de dollars d’investissements

Le président américain a laissé entendre qu’il pourrait privilégier Riyad pour son premier voyage à l’étranger contre des investissements dans l’économie américaine.

MBS fait miroiter à Trump 600 milliards de dollars d’investissements

Le président américain Donald Trump et le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane (MBS) durant le sommet du G20 à Osaka, le 28 juin 2019. Ludovic Marin/AFP

C’est le premier dirigeant étranger qu’il a appelé. Jeudi, le président américain Donald Trump, tout juste investi, s’est entretenu avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane (MBS), dirigeant de facto du royaume wahhabite. Un écho à son premier voyage à l’étranger durant son précédent mandat, qui avait été en Arabie saoudite en mai 2017. À ce propos, le soir de son investiture le 20 janvier, il avait répondu à une question d’un journaliste sur son premier déplacement prévu à l’étranger en rappelant qu’il avait à l’époque accepté de ne pas respecter la tradition selon laquelle le président devait se rendre en premier lieu en Grande-Bretagne, en raison de la promesse saoudienne d’injecter 450 milliards de dollars dans l’économie américaine. « Si l’Arabie saoudite était prête à effectuer de nouveau (des achats de) 450 ou 500 milliards, pour tenir compte de l’inflation, je pense que j’irais », avait-il dit.

Outre les félicitations adressées par le dauphin saoudien, également Premier ministre, l’appel a permis d’annoncer l’intention de l’Arabie saoudite d’élargir à au moins 600 milliards de dollars sa relation commerciale et ses investissements aux États-Unis dans les quatre prochaines années, a rapporté jeudi l’agence de presse saoudienne SPA. De quoi inciter Donald Trump à prioriser encore une fois Riyad ? Des médias saoudiens avaient en tout cas reconnu dès lundi soir dans le déhanchement du président devant son gâteau d’investiture, alors qu’il avait un sabre, la danse traditionnelle du ardha aux côtés du roi Salmane lors de sa visite en Arabie saoudite en 2017.

Des hauts et des bas dans la relation

Pourtant, la relation entre le président Trump et les dirigeants du royaume n’a pas toujours été au beau fixe. Les investissements effectifs n’ont finalement pas été à la hauteur des promesses saoudiennes, tandis que des tensions sont apparues, notamment lorsque le président américain avait décrit MBS comme un puits financier duquel il pouvait se servir à sa guise, avant même l’affaire Khashoggi, le journaliste saoudien assassiné en Turquie, et surtout, l’absence de réponse militaire aux attaques attribuées à l’Iran contre les installations pétrolières de la compagnie pétrolière nationale Aramco en septembre 2019.

Reste que, profitant de la relation tendue que le président Joe Biden entretenait avec Riyad dès son arrivée à la Maison- Blanche, Donald Trump a poursuivi des liens d’affaires avec les pétromonarchies du Golfe après la fin de son mandat, via ses entreprises comme par l’intermédiaire de ses proches tels que son gendre Jared Kushner, qui a levé plus de 2 milliards de dollars d’investissements saoudiens pour sa société de capital-risque Affinity Partners. Avant l’élection américaine de novembre, la construction de deux Trump Tower était ainsi annoncée cet été en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.

Pour mémoire

Les pays du Golfe, terres de business pour Donald Trump

Au cours de leur conversation, Donald Trump et Mohammad ben Salmane ont également évoqué la situation au Moyen-Orient, après la trêve entamée dimanche à Gaza, le cessez-le-feu au Liban et l’affaiblissement de « l’axe de la résistance » mené par l’Iran. Le président américain s’est récemment dit confiant que l’Arabie saoudite rejoindra les accords d’Abraham de normalisation avec Israël, rapidement si ce n’est pas cette année. Les dossiers régionaux ont également été examinés lors d’une conversation téléphonique entre le dirigeant saoudien et le nouveau chef de la diplomatie américaine Marco Rubio. Un porte-parole de M. Rubio a précisé que les deux responsables ont aussi discuté des « bénéfices du partenariat économique américano-saoudien et des opportunités de faire croître leurs économies dans une variété de domaines, y compris l’intelligence artificielle ».

C’est le premier dirigeant étranger qu’il a appelé. Jeudi, le président américain Donald Trump, tout juste investi, s’est entretenu avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane (MBS), dirigeant de facto du royaume wahhabite. Un écho à son premier voyage à l’étranger durant son précédent mandat, qui avait été en Arabie saoudite en mai 2017. À ce...
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