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Politique - Décryptage

Le gouvernement avant la date butoir du 27 janvier ?

La petite phrase du président français Emmanuel Macron vendredi sur la formation du nouveau gouvernement au Liban « dans les prochains jours » a marqué les esprits. Certains ont cru qu’il s’agissait essentiellement de donner de l’espoir et de mettre l’accent sur la rapidité du processus de dynamisation des institutions de l’État. Mais pour d’autres, le président français a bien pesé ses mots, et c’est en toute connaissance de cause qu’il a parlé de la formation rapide d’un gouvernement.

Selon des milieux diplomatiques bien informés, l’idée directrice serait que le Liban devrait avoir un nouveau gouvernement avant l’expiration de la période de 60 jours prévue dans l’accord sur le cessez-le-feu, à partir du 27 janvier. Les responsables libanais, en particulier le président Joseph Aoun et le Premier ministre désigné Nawaf Salam, auraient ainsi reçu des conseils pressants, de la part de leurs visiteurs diplomatiques, d’essayer de former un gouvernement au plus vite pour donner un message fort aux Israéliens.

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Ceux-ci pourraient en effet profiter du fait que l’État libanais ne s’est pas encore totalement reconstitué pour tenter d’atermoyer ou même pour proposer une prolongation du délai. Ce qui leur permettrait de continuer à créer des faits accomplis dans la zone frontalière au sud du Litani, comme ils le font depuis plus de 50 jours. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si des responsables du Hezbollah sont, depuis plusieurs jours, en train de multiplier les avertissements en affirmant que si les Israéliens poursuivent leurs violations de l’accord après le 26 janvier, le parti pourrait riposter.

La date du 27 janvier est donc cruciale pour l’accord de cessez-le-feu. Elle l’est aussi pour le Liban et pour l’avenir du contentieux israélo-libanais. Si, comme le laissent entendre les proches de la nouvelle administration américaine, le président Donald Trump souhaite instaurer une trêve durable au Liban-Sud, les nouveaux arrangements ne peuvent être conclus que par un pouvoir libanais bien en place et en possession de toutes les prérogatives nécessaires. Pour pouvoir tenir ses engagements et montrer qu’il est en mesure de respecter les accords conclus, le Liban a donc besoin d’un État doté d’une autorité incontestable et incontestée. Le premier à avoir compris cette nouvelle donne, c’est bien le président de la Chambre, Nabih Berry, à travers ses discussions avec l’émissaire américain, Amos Hochstein. Ce serait d’ailleurs la raison pour laquelle il avait fixé la date d’élection du président de la République au 9 janvier, alors qu’au début nul ne croyait que l’élection pourrait réellement avoir lieu à cette date et que certains avaient même affirmé qu’il vaudrait mieux reporter la séance après le 20 janvier pour que le nouveau président américain ait fait son entrée à la Maison-Blanche et ait entamé son mandat.

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Aujourd’hui, le forcing se fait donc pour former le nouveau gouvernement rapidement et les visiteurs étrangers au Liban ne cessent d’affirmer que le pays donnerait à la communauté internationale un message positif fort sur sa volonté de renaître de ses cendres si le 27 janvier il a un gouvernement en mesure de défendre avec force la position du pays. Certes, il y a peu de chances que ce gouvernement puisse obtenir la confiance du Parlement et être ainsi réellement en fonction le 27 janvier, car il faut du temps pour convoquer une séance parlementaire après avoir discuté la déclaration ministérielle. Mais au moins la plus grande partie du travail aura déjà été accomplie.

Trois principaux dossiers attendent le gouvernement : la reconstruction, les élections législatives en mai 2026 et l’application de l’accord de cessez-le-feu. Ce dernier est sans doute le plus urgent aujourd’hui, et c’est pour faciliter son exécution que tout le monde presse le président du Conseil désigné et le chef de l’État à former le plus rapidement possible le gouvernement. Dans ce contexte, les yeux sont essentiellement tournés vers le futur ministre de la Défense, en raison de son rôle à ce sujet et surtout vers la désignation du nouveau commandant en chef de l’armée après l’accession de Joseph Aoun à la magistrature suprême. Celui-ci avait en effet réussi la difficile mission de gérer la situation au Sud, entre le retrait prévu des Israéliens et le déploiement de l’armée libanaise après le départ des combattants du Hezbollah, sans provoquer des heurts entre la troupe et le parti chiite, tout en conservant la confiance des membres occidentaux du comité de surveillance et en évitant le moindre contact entre les militaires libanais et israéliens. Le nouveau commandant en chef de l’armée devrait pouvoir poursuivre cette mission avec la même habileté. Or le nouveau commandant en chef ne peut être désigné que par un gouvernement en pleine fonction ayant la confiance du Parlement. Une autre raison pour que le Liban soit doté d’un nouveau gouvernement le plus vite possible.

La petite phrase du président français Emmanuel Macron vendredi sur la formation du nouveau gouvernement au Liban « dans les prochains jours » a marqué les esprits. Certains ont cru qu’il s’agissait essentiellement de donner de l’espoir et de mettre l’accent sur la rapidité du processus de dynamisation des institutions de l’État. Mais pour d’autres, le président...
commentaires (6)

Tout à vrai un plaisir de lire les analyses sensées de Mme HADDAD.

Abourahal Roland

16 h 29, le 21 janvier 2025

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Commentaires (6)

  • Tout à vrai un plaisir de lire les analyses sensées de Mme HADDAD.

    Abourahal Roland

    16 h 29, le 21 janvier 2025

  • Tout à fait vrai: Toujours le même plaisir de lire les analyses” SENSÉES” de MME HADDAD.

    Abourahal Roland

    16 h 21, le 21 janvier 2025

  • Tout à fait vrai: Toujours le même plaisir de lire les analyses sensées de Mme HADDAD

    Abourahal Roland

    16 h 04, le 21 janvier 2025

  • Article vide....

    MOBIUS

    15 h 37, le 21 janvier 2025

  • Toujours le même plaisir de lire les analyses sensées de Mme Haddad contrairement à ceux qui n’hésitent pas à nous faire savoir, sans aucune réserve, leurs préférences ou leurs à aversions pour certains leaders politiques.

    Hitti arlette

    11 h 38, le 21 janvier 2025

  • Entre les « sources sûres » et les « milieux bien informés », Madame Je sais tout continue à nous abreuver de ses articles bidon. Beaucoup de personnes n’ont pas encore compris que le Liban des magouilles est obsolète et le nouveau Président va mettre de l’ordre dans cette ménagerie

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 54, le 21 janvier 2025

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