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Moyen-Orient - Repère

Otages israéliens à Gaza après le 7 octobre : où en est-on aujourd'hui ?

À ce jour, 76 otages se trouvent encore dans la bande de Gaza. 

Otages israéliens à Gaza après le 7 octobre : où en est-on aujourd'hui ?

Une femme regarde des photos d’otages enlevés lors de l’attaque du 7 octobre 2023, sur la place dite des « Otages », à la suite d’un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, à Tel Aviv, Israël, le 20 janvier 2025. REUTERS/Nir Elias.

Après plus d’un an d’un déluge de feu sans précédent sur la bande de Gaza, largement dévastée, une trêve entre le Hamas et Israël, négociée sous l’égide du Qatar et des États-Unis, est entrée en vigueur le dimanche 19 janvier. La pression sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, exercée par le président Donald Trump, entré en fonction le 20 janvier, aurait permis de mettre fin à des mois de négociations infructueuses, selon des observateurs. La pression interne et internationale croissante pour libérer les otages aurait également joué un rôle dans l’infléchissement de la position du chef du gouvernement le plus à droite de l’histoire de l’Etat d’Israël, qui verrait aujourd’hui dans la libération d’otages un intérêt politique.

Dans les termes de l’accord de cessez-le-feu, la libération d’otages est ainsi centrale. L’Orient-Le Jour revient à cette occasion sur le bilan concernant les 255 otages israéliens présents dans la bande de Gaza après le 7 octobre 2023, entre personnes libérées, tuées, retournées en Israël vivantes ou mortes, ou les étrangers.


76 otages encore présents : 42 morts… et plus ? 

À ce jour, 76 otages se trouvent encore dans la bande de Gaza, en s'appuyant sur un décompte du Haaretz.

Quarante-deux parmi eux ont été déclarés morts par l’armée israélienne, tandis que l’état de santé des autres demeure inconnu. Outre les Israéliens et binationaux, il y a encore 3 Thaïlandais (des travailleurs étrangers en Israël, dont la mort de deux d'entre eux a été confirmée le 17 mai 2024), un Népalais (étudiant en agriculture) et un Tanzanien (un étudiant en agronomie, tué le 7 octobre).

La première phase de l’accord prévoyait la libération de 33 femmes, enfants et hommes malades ou âgés de plus de 50 ans (en échange de centaines de prisonniers palestiniens) sur une période de 42 jours. Au moins 9 des 33 otages sont morts : le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, annonçait le lundi 27 janvier que huit de ces 33 otages étaient morts, et le kibboutz de Kissoufim annonçait la mort d'un autre otage le 11 février.

Une attente importante concernait la famille Bibas, dont la libération était prévue pour la première phase : Shiri Bibas, 32 ans, et Yarden Bibas, 34 ans, ont été capturés avec leurs enfants, Kir (2 ans) et Ariel (5 ans). Yarden Bibas a été libéré le samedi 1 er février 2025, sans sa famille, toujours au centre des inquiétudes en Israël. 

Fait notable, deux des captifs qui devaient être libérés dans cette première phase étaient retenus dans l’enclave palestinienne depuis déjà dix ans : Abera Mengistu, d’origine éthiopienne, et Hicham el-Sayed, citoyen arabe d’Israël d’origine bédouine, capturés respectivement en 2014 et 2015, après être entrés de leur propre chef à Gaza. Seul un autre otage, un Israélien capturé et tué pendant la guerre de 2014, se trouve dans ce cas de figure parmi les 255 otages (d’où le chiffre de 252 otages donné dans certains médias). Ils n'ont pas encore été relâchés. 

Mardi 4 février, soit 16 jours après l'entrée en vigueur, les négociations relatives à la deuxième phase ont débuté et portent sur la libération des otages restants (en échange du retrait israélien vers une sorte de zone tampon). Enfin, la troisième phase prévoit la libération des otages décédés (en échange de la supervision de la reconstruction de l’enclave par l’Égypte, le Qatar et les Nations unies). La question centrale, outre la volonté réelle ou non du gouvernement israélien d’observer les trois phases de l’accord, et l’interrogation sur le bien-fondé d’une telle répartition, demeure celle du nombre d’otages encore en vie.

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130 otages remis vivants par le Hamas

Parmi les 130 otages libérés par le mouvement palestinien, 105 l’ont été durant la semaine de cessez-le-feu du 24 au 30 novembre 2023, 7 semaines après le déclenchement du conflit. Des tractations intenses quotidiennes ont permis de mettre en œuvre l’accord selon lequel un otage israélien devait être libéré (à ce moment, seulement des femmes et des enfants) contre trois détenus palestiniens. C’est ainsi que 240 Palestiniens ont été libérés, et 81 otages israéliens ou binationaux. Par ailleurs, 23 Thaïlandais avaient été libérés en dehors de ce cadre, ainsi qu'un Philippin.

Avant cette semaine de cessez-le-feu, quatre otages avaient été libérés pour des raisons humanitaires : deux Américaines le 20 octobre, et deux femmes âgées le 23 octobre.

Les dix-huit autres sont les personnes libérées dans le cadre du deuxième accord de cessez-le-feu signé en 15 mois, lors de quatre échanges d'otages contre des prisonniers palestiniens. Le lundi 20 janvier, le lendemain de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, trois jeunes femmes civiles étaient libérées. Samedi 25 janvier, quatre soldates israéliennes, enlevées ensemble alors qu'elles étaient affectées à une unité de surveillance à la frontière avec la bande de Gaza, ont été remises par le Hamas. Jeudi 30 janvier, huit autres otages étaient libérés : une soldate de 20 ans par le Hamas, une civile de 29 ans et un Germano-Israélien de 80 ans par le Jihad islamique, ainsi que cinq otages thaïlandais, hors du cadre de l'accord de trêve (et ne nécessitant pas ainsi la libération de prisonniers palestiniens en échange). Le samedi 1er février, un Israélo-Américain, un Franco-israélien ainsi que l'Israélien Yarden Bibas ont été libérés. Le cinquième échange a eu lieu le samedi 8 février, lors duquel trois otages ont été libérés.

8 otages vivants récupérés au cours d'opérations militaires 

Huit otages seulement ont été sauvés par l’armée israélienne dans l’enclave de Gaza depuis le 7 octobre, dans quatre opérations distinctes, tandis que le gouvernement israélien n’a eu de cesse de prêcher une libération des otages, instamment demandée par une partie de la rue israélienne, par la force.

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Ainsi, une soldate israélienne a été libérée le 30 octobre 2023 ; deux personnes âgées de 70 ans ont été libérées à Rafah le 12 février (dans une opération ayant touché 14 maisons et trois mosquées et tué plus de 100 personnes ministère de la Santé du Hamas) ; quatre captifs ont été libérés du camp de réfugiés de Nousseirat le 8 juin (dans une opération ayant tuée 274 Palestiniens, parmi lesquels plus de 60 enfants, selon le ministère de la Santé de l’enclave) ; et enfin un membre de la minorité bédouine d’Israël, Farhan al-Qadi, avait été retrouvé le 27 août dans un tunnel du sud de la bande de Gaza.

41 otages récupérés morts

Parmi les 158 personnes retournées en Israël, il faut compter 41 otages morts. Lorsque le Hamas attribue fréquemment la mort des otages aux bombardements aveugles israéliens dans les zones civiles, le second se défend en accusant les membres du Hamas de tuer les otages avant que l’armée israélienne ne puisse les libérer. Ces accusations réciproques ont été particulièrement audibles lorsque l’armée israélienne a retrouvé le corps de six otages dans un tunnel le 31 août.

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Le 3 janvier, l’armée israélienne a confirmé la mort d’un otage, Sahar Baruch, 25 ans, lors d’une opération de sauvetage le 8 décembre, reconnaissant elle-même qu’il a pu être tué par des tirs israéliens, ce dont le Hamas l’accusait dès le 9 décembre.

Le cas le plus médiatisé a été le meurtre de trois otages par l’armée israélienne « par erreur » le 15 décembre, alors qu’ils étaient en fuite et que l’un d’eux demandait explicitement l’aide d’un groupe de soldats de son armée, présent dans le quartier de Choujaiya. Entendant des cris en hébreu, l’armée israélienne avait dit avoir pensé qu’il s’agissait « d’une ruse » du Hamas. 

Après plus d’un an d’un déluge de feu sans précédent sur la bande de Gaza, largement dévastée, une trêve entre le Hamas et Israël, négociée sous l’égide du Qatar et des États-Unis, est entrée en vigueur le dimanche 19 janvier. La pression sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, exercée par le président Donald Trump, entré en fonction le 20 janvier, aurait...
commentaires (1)

Ou en est-on ?? On en est qu'il y a eu 47 000 morts et qu’Israël négocie maintenant avec le Hamas pour récupérer ses otages.

KHL V.

10 h 56, le 31 janvier 2025

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Commentaires (1)

  • Ou en est-on ?? On en est qu'il y a eu 47 000 morts et qu’Israël négocie maintenant avec le Hamas pour récupérer ses otages.

    KHL V.

    10 h 56, le 31 janvier 2025

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