La chaîne de télévision libanaise al-Jadeed est sous le feu des critiques depuis dimanche après avoir diffusé un épisode controversé de son programme Mini Mafia, mettant en scène des enfants participant à des débats politiques et sectaires. Cette séquence a suscité une vague d'indignation sur les réseaux sociaux. La chaîne a été accusée d'« exploiter les enfants à des fins politiques », la conversation ayant rapidement dérapé vers une rhétorique haineuse et d'exclusion.
Le ministre sortant de l'Information Ziad Makari a affirmé dimanche avoir contacté la direction d'al-Jadeed. « Nous avons convenu de contenir toute répercussion négative, en veillant à ce que la protection des mineurs soit prioritaire, en tenant compte de leurs sentiments et de leurs intérêts liés à leur âge, sans les impliquer dans la sphère politique, partisane ou sectaire », a-t-il écrit sur X.
Protection des « dommages psychologiques »
Par ailleurs, le ministère des Affaires sociales a également condamné cet épisode, déclarant qu'il violait la Convention relative aux droits de l'enfant, dont le Liban est signataire. Le ministère a aussi souligné la nécessité d'un « environnement médiatique qui préserve la vie privée des enfants et les protège des dommages psychologiques qui peuvent résulter de leur participation à de tels programmes ».
À la suite du tollé provoqué par l'émission, al-Jadeed a présenté ses excuses, reconnaissant l'erreur commise lors de la diffusion du débat. La chaîne a expliqué que l'objectif de Mini Mafia était de « mettre en valeur les talents et les capacités créatives des enfants », mais a admis que le dialogue de deux des enfants participants avait dépassé les limites de ce qui est approprié pour l'âge et l'innocence des enfants.
Elle a ajouté que le clip controversé avait été diffusé en raison d'une « erreur au cours du processus de montage rapide » et qu'il était plutôt destiné à être exclu de l'épisode. Al-Jadeed s'est engagé à mener une enquête interne et a retiré les séquences controversées de l'émission de toutes ses plateformes.
Elle a bon dos "l'erreur au cours du processus de montage rapide"...Comme si la rhétorique sectaire et confessionnaliste de nos partis et hommes politiques n'était pas déjà suffisamment nauséeuse...
15 h 13, le 06 janvier 2025