Des personnes attendent à l’entrée du poste-frontière de Masnaa avec la Syrie, le 3 janvier 2025, après que Damas a imposé de nouvelles restrictions à l’entrée des Libanais. Hassan Jarrah/AFP
La nouvelle administration syrienne a imposé de nouvelles conditions pour limiter les entrées des Libanais sur le territoire syrien, a pu confirmer L’Orient-Le Jour auprès de la Sûreté générale libanaise (SG), tandis que des discussions sont en cours entre les deux pays pour résoudre certaines tensions frontalières.
La frontière vers la Syrie avait été fermée vendredi aux Libanais, alors que des affrontements avaient éclaté en fin de semaine entre l’armée libanaise et des éléments armés syriens. Cette démarche serait également justifiée par la peur de voir des éléments du Hezbollah ou des jihadistes s’infiltrer en vue de fomenter des troubles. Vendredi matin, la panique avait gagné le poste-frontière de Masnaa en raison de l’impossibilité pour les ressortissants libanais d’entrer en Syrie.
Contactée, la Sûreté générale a confirmé les informations de plusieurs médias selon lesquelles pour entrer en Syrie, les Libanais doivent répondre aux conditions suivantes :
- Disposer d’un permis de résidence valide en Syrie ;
- Avoir un conjoint ou un enfant de nationalité syrienne ;
- Détenir une approbation écrite de la Sûreté générale syrienne.
Cette mesure survient près d’un mois après l’éviction du président syrien Bachar el-Assad par le groupe sunnite islamiste Hay’at Tahrir el-Cham (HTC) dirigé par Ahmad el-Chareh, qui était connu sous le surnom d’Abou Mohammad el-Jolani.
Vers une résolution
Dans ce contexte, le chef de l’antenne de la Sûreté générale libanaise à Masnaa, le commandant Ihab Dirani, s’est rendu au poste-frontière de Jdeidet Yabous avec le chef de la branche de la sécurité nationale, le commandant Ahmad el-Meis, où ils ont rencontré le responsable de ce poste, Houzeifa Badaoui. La réunion a porté sur la « coordination des passages entre le Liban et la Syrie », selon notre correspondante dans la Békaa Sarah Abdallah.
« Un accord a été trouvé concernant les modalités de coopération et la situation évolue vers une résolution du problème », selon les informations de notre correspondante. D’après la chaîne locale MTV, la partie libanaise a notamment soulevé le manque de réciprocité de la décision d’interdire l’entrée des Libanais en Syrie « alors qu’il n’y a pas de migration libanaise vers ce pays, mais qu’il y a trois millions de Syriens vivant au Liban ». Le directeur général par intérim de la SG, le général Élias Baïssari, a indiqué à la MTV que le mécanisme et les conditions en vigueur pour l’entrée des Syriens au Liban sont « en train d’être modifiés » et que les dossiers des ressortissants syriens au Liban « seront examinés à partir de mardi matin ».
Après les affrontements à la frontière, un premier contact officiel avait été effectué vendredi soir entre le Premier ministre libanais sortant Nagib Mikati et le nouvel homme fort de Damas, Ahmad el-Chareh.