
Le chef de l’Église maronite, Béchara Raï. Photo ANI
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, et le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Elias Audi, ont souligné mercredi dans leurs homélies de Noël respectives le rôle « vital » de l'armée dans la préservation de l'intégrité du territoire libanais. Des prises de position exprimées alors que la troupe est appelée à se déployer au Liban-Sud dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu conclu avec Israël après 14 mois de guerre. Un accord qui reste fragile sur fond de violations persistantes par l'armée israélienne et de positions de plus en plus critiques du Hezbollah concernant ce que le parti considère comme une incapacité de l’État à faire respecter la trêve.
« Neutralité du Liban »
Dans son homélie à Bkerké, le patriarche maronite a déclaré que l'armée est capable de « préserver l’intégrité du territoire libanais », estimant que c'est grâce à la troupe que le cessez-le-feu a pu entrer en vigueur le 27 novembre. De son côté, Mgr Audi a souligné que l'armée est « le bouclier et la forteresse de la nation ». « La reconstruction des institutions et le rétablissement de la santé économique et financière permettront à l'institution militaire de remplir sa mission de manière indépendante, sans douter de sa capacité ni l'accuser de toutes sortes de reproches », a-t-il conclu.
Par ailleurs, le patriarche maronite a plaidé une nouvelle fois en faveur d'un Liban « neutre » ce qui permettrait selon lui « d'empêcher les dérives internes au détriment de l'intérêt national et les ingérences extérieures visant à exploiter le pays ». Le prélat a souligné que « la neutralité du Liban » vis-à-vis des conflits dans la région n'empêchera pas d'interdire « la naturalisation des Palestiniens » réfugiés au Liban depuis des dizaines d'années pour certains, une crainte souvent exprimée notamment dans les communautés chrétiennes. Il a rappelé à ce sujet le préambule de la Constitution, qui interdit toute forme d'implantation au Liban et n'accorde pas la nationalité libanaise à des étrangers sans ascendance libanaise, sauf sur décision du chef de l'État.
« L’application du principe +Ni vers l'Ouest, ni vers l'Est+ incarne un symbole d’impartialité entre l'unité arabe et le colonialisme occidental », a-t-il ajouté, soulignant que c'est dans cette approche qu'il voit un moyen pour le Liban de « maintenir son équilibre et son indépendance dans un contexte régional complexe, permettant à l'État de participer à la résolution des problèmes des autres pays sans que ceux-ci n'interfèrent dans ses affaires. » Toutefois, « ce principe n’a pas encore été appliqué, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays », a-t-il déploré.
Sur le dossier présidentiel, le patriarche maronite a dit attendre « impatiemment » la session électorale prévue le 9 janvier, le Liban étant sans président depuis plus de deux ans. Mgr Béchara Raï a fustigé l'échec des députés libanais à trouver un successeur à Michel Aoun, dont le mandat a expiré le 31 octobre 2022. Il a exprimé l'espoir qu'un président qualifié soit élu, « capable de créer l’unité nationale, de mettre en œuvre la décentralisation et les réformes administratives, financières et socio-économiques, de réguler la direction de l'État et de dynamiser ses institutions, tout en maintenant des relations avec les pays influents. »
À tous les imbéciles qui disent que l'armée est notre rempart... Elle fait QUOI l'armée pendant QU'ISRAEL détruit et occupe le Liban ???
20 h 31, le 29 décembre 2024