
Des colons présumés à Maroun el-Ras au Liban-Sud, début décembre. Photo X / @Sourcesfiables
Un porte-parole de l'armée israélienne, cité par plusieurs médias dont le Haaretz, a confirmé mercredi que des Israéliens ont pénétré début décembre sur le territoire libanais, sans autorisation, et ont du être évacués par des militaires israéliens.
L'armée israélienne a dénoncé un « incident grave » et annoncé qu'une enquête avait été ouverte. Ces colons, membres d'une organisation militant pour la colonisation du Liban-Sud, étaient entrés en territoire libanais le 5 décembre, et auraient installé des tentes, aux environs de Maroun el-Ras (dans le caza de Bint Jbeil), à quelques mètres à peine de la Ligne bleue. « Après avoir été identifiés par nos forces, ils ont été évacués de la zone », ce qui a obligé l'armée à suspendre certaines de ces opérations pour intervenir, selon le porte-parole. À l'époque, l'armée avait nié que ces civils avaient franchi la frontière, à peine une semaine après l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 novembre.
« Le Liban est à nous »
Après cette annonce de l'armée, plusieurs médias et comptes sur les réseaux sociaux ont partagé des images montrant des personnes assises devant des tentes, avec une pancarte ornée d'un cèdre dans une Étoile de David, l'emblème de l'organisation « Uri Tzafon » (Réveiller le Nord), qui veut coloniser le Liban-Sud. Une banderole tenue par certains de ces colons, soi-disant à Maroun el-Ras, comprenait les mots « Le Liban est à nous ». Cette organisation fondée il y a quelques mois a une audience limitée, mais elle a attiré via plusieurs actions l'attention des médias.
Contacté par L'Orient-Le Jour, le général à la retraite Khaled Hamadé affirme que « ce qui s'est passé prouve que certains Juifs extrémistes estiment que le sud du Liban doit faire partie du Grand Israël ». « Soit Benjamin Netanyahu est derrière cet incident, soit il essaie tout simplement d'en tirer profit. En chassant ces colons de Maroun el-Ras, il montre qu'il se conforme à la résolution 1701 », analyse cet ancien militaire qui ne pense pas que les visées expansionnistes de ces colons pourraient aller plus loin. Le général Hamadé estime également que « ce genre d'incidents pourrait se répéter si les autorités libanaises n'appliquent pas la 1701 comme il se doit », surtout que Maroun el-Ras et d'autres villages sont encore occupés.
« La période de 60 jours prévue pour l'application du cessez-le-feu est un test pour les autorités libanaises. Si l'État hébreu n'est pas satisfait, il pourrait créer d'autres incidents, décider de mener des opérations militaires au Liban, voire refuser de se retirer des zones qu'il occupe », analyse-t-il.
Ni la Finul ni le président de la municipalité de Maroun el-Ras n'étaient disponibles pour commenter cet incident.
Malgré le cessez-le-feu, l'armée israélienne mène quotidiennement des opérations au Liban-Sud, qu'il s'agisse de faire exploser des maisons, de se mobiliser dans certains villages frontaliers ou de bombarder des cibles avec des drones au sud comme au nord du Litani. Ces frappes ont fait, selon notre décompte, au moins 34 morts depuis le 27 novembre.
Le comité de surveillance du Liban-Sud, composé de représentants de la France, des Etats-Unis, des armées israélienne et libanaise et de la Finul, devrait se réunir dans la journée à Naqoura, avait annoncé mardi soir le ministre libanais sortant de l'Information, Ziad Makary.
Comme Hitler voulait sa Grande Allemagne de nombreux Juifs veulent leur Grand Israël. L’homme est un loup pour l’homme il n’y a pas de gentils moutons.
09 h 43, le 20 décembre 2024