
L’ancien gouverneur de la BDL Riad Salamé. Photo d’archives AFP
Dès le 19 septembre, M. Salamé avait présenté une première demande de libération auprès du juge Halaoui, qui l’avait rejetée quelques jours plus tard. S’il n’avait pas fait appel, il avait, par la suite, usé de ce recours (le 29 octobre) pour contester un deuxième refus du juge d’instruction concernant une nouvelle demande de remise en liberté. La chambre d’accusation de Beyrouth, présidée par Nassib Élia, l’avait cependant débouté le 7 novembre.
Selon nos informations, le juge d’instruction n’a pas encore rendu de décision liée à la troisième demande. Une source judiciaire estime que cette requête sera probablement rejetée, les motifs ayant conduit au refus des deux premières requêtes « demeurant inchangés ». Tant que M. Halaoui ne peut entamer son instruction en raison des fins de non-recevoir soulevées par deux avocats mis en cause dans l’affaire, il ne semble pas envisager la remise en liberté de l’ex-gouverneur de la BDL, ajoute la source précitée. Ces deux avocats, Micky Tuéni et Marwan Issa el-Khoury, avaient fait valoir devant le juge Halaoui la prescription triennale d’un délit de falsification de documents privés dont les accuse le parquet financier. Le juge Halaoui avait accepté cette fin de non-recevoir, mais le parquet avait fait appel de sa décision devant la chambre d’accusation de Beyrouth, qui a considéré, le 4 décembre, que ce délit n’est pas prescrit car lié à d’autres infractions non visées par cette prescription. L’arrêt de l’instance d’appel est susceptible d’un pourvoi en cassation, dont le délai de présentation est de 15 jours (2 janvier) et auquel les deux avocats semblent vouloir recourir. Tant que ce délai n’est pas passé, le premier juge d’instruction ne reprendra pas son enquête, toujours selon la source précitée, selon laquelle l’arrestation de M. Salamé respecte encore les délais légaux, la loi autorisant une détention provisoire de six mois, renouvelable une fois, soit jusqu’en septembre 2025.
Il reste que le procureur général financier, Ali Ibrahim, consulté par le juge Halaoui au sujet de la requête de l’ancien gouverneur de la BDL, a recommandé le rejet de cette demande. Son avis n’est pas contraignant.
Prochaine audience au Palais de justice de Baabda
La source précitée indique, par ailleurs, que des autorités religieuses auraient été sollicitées pour tenter de persuader des magistrats de faciliter la remise en liberté de M. Salamé. Mais une autre source judiciaire affirme qu’il ne s’agit pas d’ingérences nouvelles, puisqu’elles avaient été demandées avant le mandat d’arrêt délivré le 31 octobre par le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, qui n’a pas cédé. M. Mansour est chargé d’examiner une affaire d’acquisition et d’exploitation, par Riad Salamé, de biens immobiliers en France d’une valeur d’environ 11 millions de dollars. Ces biens comprennent notamment des locaux que la BDL avait loués sur l’avenue des Champs-Élysées, à Paris, pour y installer des bureaux. Le contrat de location conclu en 2010 avait été signé avec une société de gestion immobilière dirigée par l’ex-compagne de M. Salamé, Anna Kosakova, en contrepartie de plusieurs millions d’euros perçus pendant quelques années de location.
Le juge Mansour a tenu une audience mardi, dans le cadre de cette affaire, pour recueillir des documents qu’il avait demandés à la BDL lors d’une audience précédente, en vue de savoir notamment par qui a été prise la décision de louer les bureaux et comment avait été évalué le loyer des bureaux. Selon nos informations, ces documents n’ont pas encore été fournis, ce qui a conduit le juge Mansour à reporter l’audience au 21 janvier prochain.
L’église doit être sûrement complice avec lui comme tous les autres mafieux.
16 h 03, le 18 décembre 2024