Rechercher
Rechercher

Économie - Justice

Optimum Invest : pour la troisième fois, Riad Salamé réclame sa relaxe

Le juge Bilal Halaoui n’a pas encore statué sur la demande de remise en liberté.

Optimum Invest : pour la troisième fois, Riad Salamé réclame sa relaxe

L’ancien gouverneur de la BDL Riad Salamé. Photo d’archives AFP

Pour la troisième fois depuis son arrestation, le 9 septembre, par le premier juge d’instruction de Beyrouth par intérim, Bilal Halaoui, pour soupçons de malversations financières liées à un compte intitulé « Consultations » au sein de la BDL – l’affaire connue sous le nom d’Optimum Invest –, l’ex-gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, lui a soumis, il y a quelques jours, une demande de remise en liberté. L’ancien patron de la banque centrale clame son innocence concernant des transactions portant sur environ 44 millions de dollars, qui auraient été transférés du compte précité vers des comptes privés.

Dès le 19 septembre, M. Salamé avait présenté une première demande de libération auprès du juge Halaoui, qui l’avait rejetée quelques jours plus tard. S’il n’avait pas fait appel, il avait, par la suite, usé de ce recours (le 29 octobre) pour contester un deuxième refus du juge d’instruction concernant une nouvelle demande de remise en liberté. La chambre d’accusation de Beyrouth, présidée par Nassib Élia, l’avait cependant débouté le 7 novembre.

À lire aussi

Forry associates : l’impasse jusqu’à nouvel ordre

Selon nos informations, le juge d’instruction n’a pas encore rendu de décision liée à la troisième demande. Une source judiciaire estime que cette requête sera probablement rejetée, les motifs ayant conduit au refus des deux premières requêtes « demeurant inchangés ». Tant que M. Halaoui ne peut entamer son instruction en raison des fins de non-recevoir soulevées par deux avocats mis en cause dans l’affaire, il ne semble pas envisager la remise en liberté de l’ex-gouverneur de la BDL, ajoute la source précitée. Ces deux avocats, Micky Tuéni et Marwan Issa el-Khoury, avaient fait valoir devant le juge Halaoui la prescription triennale d’un délit de falsification de documents privés dont les accuse le parquet financier. Le juge Halaoui avait accepté cette fin de non-recevoir, mais le parquet avait fait appel de sa décision devant la chambre d’accusation de Beyrouth, qui a considéré, le 4 décembre, que ce délit n’est pas prescrit car lié à d’autres infractions non visées par cette prescription. L’arrêt de l’instance d’appel est susceptible d’un pourvoi en cassation, dont le délai de présentation est de 15 jours (2 janvier) et auquel les deux avocats semblent vouloir recourir. Tant que ce délai n’est pas passé, le premier juge d’instruction ne reprendra pas son enquête, toujours selon la source précitée, selon laquelle l’arrestation de M. Salamé respecte encore les délais légaux, la loi autorisant une détention provisoire de six mois, renouvelable une fois, soit jusqu’en septembre 2025.

Il reste que le procureur général financier, Ali Ibrahim, consulté par le juge Halaoui au sujet de la requête de l’ancien gouverneur de la BDL, a recommandé le rejet de cette demande. Son avis n’est pas contraignant.

Prochaine audience au Palais de justice de Baabda

La source précitée indique, par ailleurs, que des autorités religieuses auraient été sollicitées pour tenter de persuader des magistrats de faciliter la remise en liberté de M. Salamé. Mais une autre source judiciaire affirme qu’il ne s’agit pas d’ingérences nouvelles, puisqu’elles avaient été demandées avant le mandat d’arrêt délivré le 31 octobre par le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, qui n’a pas cédé. M. Mansour est chargé d’examiner une affaire d’acquisition et d’exploitation, par Riad Salamé, de biens immobiliers en France d’une valeur d’environ 11 millions de dollars. Ces biens comprennent notamment des locaux que la BDL avait loués sur l’avenue des Champs-Élysées, à Paris, pour y installer des bureaux. Le contrat de location conclu en 2010 avait été signé avec une société de gestion immobilière dirigée par l’ex-compagne de M. Salamé, Anna Kosakova, en contrepartie de plusieurs millions d’euros perçus pendant quelques années de location.

Le juge Mansour a tenu une audience mardi, dans le cadre de cette affaire, pour recueillir des documents qu’il avait demandés à la BDL lors d’une audience précédente, en vue de savoir notamment par qui a été prise la décision de louer les bureaux et comment avait été évalué le loyer des bureaux. Selon nos informations, ces documents n’ont pas encore été fournis, ce qui a conduit le juge Mansour à reporter l’audience au 21 janvier prochain.

Pour la troisième fois depuis son arrestation, le 9 septembre, par le premier juge d’instruction de Beyrouth par intérim, Bilal Halaoui, pour soupçons de malversations financières liées à un compte intitulé « Consultations » au sein de la BDL – l’affaire connue sous le nom d’Optimum Invest –, l’ex-gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé, lui a soumis, il y a quelques...
commentaires (3)

L’église doit être sûrement complice avec lui comme tous les autres mafieux.

Jacques d

16 h 03, le 18 décembre 2024

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • L’église doit être sûrement complice avec lui comme tous les autres mafieux.

    Jacques d

    16 h 03, le 18 décembre 2024

  • Il faudrait qu'il croupisse en prison tout le restant de sa vie et qu'il soit dépossédé de tout son argent pour rembourser les déposants. Mais en plus de lui il va falloir faire de même avec toutes la classe mafieuse qui a pillé le pays et ça ce n'est pas pour demain.

    Zeidan

    10 h 31, le 18 décembre 2024

  • Outre les accusations legales qu'il affronte, cet individu est directement (co) responsable du vol de 80 milliards de $ de l'epargne de pres de 800000 foyers Libanais. Le juge qui acceptera de le remettre en liberte devra assumer la responsabilite morale de cet acte. D'ailleurs, personne ne comprend pourquoi il n'est pas en cellule dans une prison normale, comme n'importe quel criminel ? Personne ne comprends, non plus, l'intervention repetee de l'eglise pour le proteger ?

    Michel Trad

    09 h 26, le 18 décembre 2024

Retour en haut