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Politique - Chute du régime Assad

Libanais emprisonnés en Syrie : la Commission nationale des disparus appelle à éviter « les espoirs irréalistes »

Il y aurait 725 détenus libanais en Syrie, selon une commission d'urgence mise en place par les autorités libanaises. 

Libanais emprisonnés en Syrie : la Commission nationale des disparus appelle à éviter « les espoirs irréalistes »

Deux hommes cherchent l'entrée d'une prétendue prison souterraine à Saydnaya, le 10 décembre 2024. Photo Mohammad Yassine/L'Orient-Le Jour

Des membres de la Commission nationale indépendante chargée du dossier des disparus, créée en 2020, ont tenu vendredi une conférence de presse dans le siège de cette instance à Beyrouth pour commenter les rapides bouleversements dans l’affaire des Libanais disparus en Syrie depuis la chute du régime de Bachar el-Assad dimanche dernier. Ziad Achour, vice-président de la Commission, a appelé « à éviter, autant que possible, de susciter des espoirs irréalistes et déplacés qui viendraient entraver les efforts des proches de disparus ».

« Obtenir des chiffres précis sur les disparitions forcées dans les geôles syriennes nécessite beaucoup de vérifications », a-t-il dit, ajoutant que la commission « n’adopte pas officiellement les chiffres ou les listes de noms qui circulent, bien qu’elle dispose de données ».

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De nombreux Libanais croupissent depuis des années, parfois même des décennies, dans les geôles syriennes après avoir été arrêtés pendant la guerre civile ou les années de tutelle syrienne sur le pays (1976-2005). Damas a toujours refusé de fournir des informations sur ce dossier, et les autorités libanaises n’ont jamais réellement cherché à faire la lumière sur ces incarcérations.

Des photos et des informations en ligne

Depuis la chute de Bachar el-Assad dimanche dernier, de nombreuses informations ont circulé sur des Libanais qui auraient été libérés. Des listes de noms de prisonniers ont également été diffusées sur les réseaux sociaux. Mais, pour l’heure, rares sont les libérations qui ont été officiellement confirmées.

Par ailleurs, de nombreux prisonniers, affectés par des années d’incarcération et de maltraitance, sont incapables de se rappeler qui ils sont ou de fournir des informations sur leurs origines. De nombreuses photos de ces personnes sont partagées en ligne, dans l’espoir de les aider à retrouver leurs proches.

Alors que l'Agence nationale d'information (Ani, officielle) avait indiqué qu'un détenu de la prison de Saydnaya, qu'une famille jordanienne avait à tort ramené en Jordanie après l'avoir pris pour son fils, pourrait être Sayed Chahid Batour, un soldat libanais originaire de Zghorta et disparu en 1990, le frère de cet homme, Rabih Batour, a confirmé à L'Orient-Le Jour que des tests ADN sont en cours pour identifier l'ex-détenu. Les résultats de ces tests devraient tomber samedi dans la journée. « On ne savait pas s'il était mort ou s'il était en Syrie », a confié M. Batour à notre publication, qui souligne que son père, désormais décédé, s'était rendu trois fois en Syrie pour tenter d'obtenir des informations.

Il y a quelques jours, Souheil Hamaoui, un Libanais détenu pendant 33 ans en Syrie, est rentré chez lui au Liban-Nord. Un autre Libanais du Akkar, Ali Hassan el-Ali, avait été identifié par sa famille sur des photos de détenus libérés à Hama. Ali n’est toujours pas rentré au Liban, selon ses proches contactés par L'OLJ.

« Traître »

La question des détenus a fait l’objet d’une réunion en début de semaine entre Henri Khoury et les membres de la Commission nationale pour les détenus dans les prisons syriennes, présidée par le procureur de Beyrouth, le juge Ziad Abou Haïdar. Les participants ont décidé d’établir des contacts avec les Forces de sécurité intérieure (FSI), la Sûreté générale et la Sécurité de l’État afin de vérifier s’ils disposent d’informations. Un des membres de la commission, le général Ali Taha, a également été chargé de rassembler toutes les informations disponibles sur les détenus libérés.

Parallèlement à ces développements, de nombreuses critiques ont visé la gestion du dossier des détenus libanais par Michel Aoun, président de la République d’octobre 2016 à octobre 2022. Un mot-clé l’accusant d’être un « traître » circule sur les réseaux sociaux. En 2008, M. Aoun avait rencontré le président syrien Bachar el-Assad, qui lui avait assuré qu’il n’y avait aucun détenu libanais dans les prisons syriennes.

Des membres de la Commission nationale indépendante chargée du dossier des disparus, créée en 2020, ont tenu vendredi une conférence de presse dans le siège de cette instance à Beyrouth pour commenter les rapides bouleversements dans l’affaire des Libanais disparus en Syrie depuis la chute du régime de Bachar el-Assad dimanche dernier. Ziad Achour, vice-président de la Commission, a...
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